Création d’entreprise : comment faire l’état des lieux de votre situation professionnelle ?

Votre situation professionnelle ne vous convient plus ? La création d’entreprise vous attire, mais vous ne voulez pas prendre le risque de perdre votre rémunération actuelle ? Que vous soyez salarié ou au chômage, il existe une solution. Le choix du statut juridique et du régime fiscal sont très importants. En effet, de bonnes décisions vous permettront de conserver votre emploi et de créer une activité secondaire ou de vous lancer dans la création d’entreprise tout en bénéficiant de l’allocation chômage.

Faire le bilan de votre situation professionnelle

L’activité que vous souhaitez exercer est-elle principale ou secondaire ?

Si vous préférez faire de votre création d’entreprise une activité secondaire, il est recommandé de choisir un statut juridique simplifié, tel que l’auto-entreprise ou la SASU. Les démarches pour créer une auto-entreprise sont facilitées, mais la SASU vous offre la possibilité d’une rémunération en dividendes.

Cependant, si vous êtes sûr du succès de votre activité, il vaut mieux que vous optiez pour l’auto-entreprise. Elle a l’avantage de pouvoir évoluer vers un statut juridique plus complexe, qui vous permettra de développer davantage votre entreprise.

Vous êtes au chômage ?

Si vous êtes au chômage, vous pouvez bénéficier de l’allocation chômage d’aide au retour à l’emploi (ARE). Ce dispositif, mis en place par Pôle Emploi, est un revenu de remplacement pour ceux qui n’ont pas d’assurance chômage.

Quelles sont les modalités de l’ARE ?

  • Pour connaître la durée de vos indemnisations, vous devez multiplier par 1,4 le nombre de jours que vous avez travaillés ;
  • Le calcul pour déterminer le montant de vos indemnisations s’appuie sur les douze derniers mois de vos anciens salaires et de vos primes d’activité. Pour avoir le montant mensuel, vous devez calculer vos indemnités en fonction du nombre de jours dans l’année ;
  • Le montant des indemnisations est encadré : il ne peut pas être inférieur à 57 % ni supérieur à 75 % du salaire journalier de référence ;
  • Vous pouvez aussi cotiser la retraite complémentaire, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

✨ Bonne nouvelle : un créateur d’entreprise a la possibilité de bénéficier de l’ARE s’il choisit le statut juridique de la SAS ou de la SASU. Si vous décidez de ne pas avoir de rémunération, vous toucherez la totalité de vos indemnités, mais si vous préférez toucher un salaire, vous pourrez toujours en recevoir une partie.

Situation professionnelle : réaliser un prévisionnel financier

Se projeter, c’est le meilleur moyen de choisir le statut juridique le plus optimal pour votre projet professionnel. Comme tout créateur d’entreprise, vous devez vous posez trois questions essentielles pour réaliser un prévisionnel financier efficace.

Quel est le montant de la rémunération que vous pensez percevoir ?

Il est possible, à l’aide de calculs et d’analyses, de prédire dans les grandes lignes le chiffre d’affaires de votre première année d’exercice :

  • Si vous pensez réaliser un chiffre d’affaires supérieur à 77 700 euros (pour une activité de prestation de services) ou 188 700 euros (pour une activité commerciale), optez pour un autre statut juridique de l’auto-entreprise, qui est plafonnée à ces montants-là ;
  • Si vous pensez réaliser un chiffre d’affaires supérieur à 200 000 euros, le statut juridique de la société est davantage recommandé que celui de l’entreprise individuelle.

Et si vous vous situez entre ces deux situations ? À l’exception de l’auto-entreprise, toutes les formes juridiques sont envisageables car elles n’ont pas de plafond.

Quel montant estimez-vous pour vos futures charges professionnelles ?

Achat de matières premières ou de matériel informatique, location d’un bureau, frais de repas… Toutes ces dépenses sont considérées comme des charges professionnelles si elles interviennent dans l’exercice de votre activité :

  • Si vous avez peu de charges professionnelles, l’abattement forfaitaire de 34 % du régime de l’auto-entreprise est idéal pour votre situation ;
  • Si vos charges sont supérieures à 34 % du total de votre chiffre d’affaires, il est préférable que vous vous tourniez vers le régime réel normal ou le régime réel simplifié. Là, vous pourrez déduire vos charges sur une base réelle (et non forfaitaire).

Quel est le type de rémunération que vous préférez avoir ?

Si vous avez une préférence pour le salaire, optez pour la SAS ou la SASU. Comme vous bénéficierez du statut assimilé salarié, vous aurez des fiches de paie.

Si vous êtes plutôt attiré par les dividendes, choisissez un statut juridique soumis à l’impôt sur les sociétés : l’EURL, la SARL, la SAS ou encore la SASU.

Et pour une rémunération à la carte ? Toutes les autres formes juridiques proposent une rémunération sur-mesure, et ce, en fonction de votre chiffre d’affaires et de vos bénéfices.

Situation professionnelle : projetez-vous sur les deux prochaines années

Pour choisir le statut juridique qui correspond le mieux à votre activité, vous devez vous projeter sur les deux premières années qui suivent la création d’entreprise.

L’analyse de votre activité se fait à travers les trois points suivants :

  • Recruter des salariés. Si vous souhaitez embaucher du personnel, le statut juridique le plus adapté est celui de l’EURL, de la SARL, de la SAS, de la SASU ou encore celui de l’entreprise individuelle. Vous pourrez déduire les charges du salarié (salaires, cotisations patronales…) ainsi que de nombreux frais annexes. Si vous optez pour l’auto-entreprise, vous ne pourrez pas déduire les charges du salarié ;
  • Trouver des investisseurs. La SAS et la SASU sont les deux formes juridiques recommandées pour faire entrer des investisseurs au capital de votre société. Leurs organisations sont assez souples, ce qui vous permet de changer les statuts facilement. S’il est possible d’avoir des investisseurs avec une EURL ou une SARL, les démarches sont pourtant plus fastidieuses. Et il est strictement impossible de faire entrer des investisseurs en auto-entreprise ou en entreprise individuelle ;
  • Accueillir de nouveaux associés. Le statut juridique de la SARL et celui de la SAS sont recommandés si vous voulez ajouter des associés au capital de votre société. La procédure est, encore une fois, impossible pour l’auto-entreprise et l’entreprise individuelle. Là, vous devrez simplement cesser votre activité pour créer une société, qui est le seul statut juridique qui vous autorise à vous associer à une ou plusieurs personnes.

Le choix du statut juridique joue un rôle essentiel pour une création d’entreprise. Si vous souhaitez avoir une activité secondaire, l’auto-entreprise et la SASU sont les formes les plus adaptées à vos objectifs. Et si vous êtes au chômage, vous pouvez à la fois être un créateur d’entreprise et bénéficier de l’ARE. Pour ce faire, il vous suffit de créer une SAS ou une SASU. Les deux premières étapes à suivre pour monter une entreprise qui fonctionne, c’est de réaliser un bilan de votre situation professionnelle et un prévisionnel financier.

par Valentine Flehoc

Valentine est responsable du contenu chez Indy et la comptabilité n'a plus de secrets pour elle. Grâce à ses articles et ebooks informatifs, elle aide les entrepreneurs à mieux comprendre les aspects essentiels de la comptabilité.