Le diagnostic interne d’une entreprise est une étape incontournable de toute stratégie d’entreprise. Il permet d’identifier l’ensemble des forces et des faiblesses d’une organisation afin de mieux exploiter ses atouts et corriger ses points de fragilité. Réalisé en complément du diagnostic externe, c’est un pilier de l’analyse stratégique, notamment dans le cadre d’un business plan, d’une levée de fonds, ou encore d’une réorientation stratégique. Mais qu’entend-on exactement par diagnostic interne ? Indy vous dit tout dans cet article !

📝 En résumé
- Le diagnostic interne est un outil stratégique clé permettant d’évaluer les forces et les faiblesses de l’entreprise pour bâtir une stratégie réaliste et efficace ;
- il s’appuie sur une analyse globale des ressources financières, humaines, matérielles et immatérielles, ainsi que des compétences organisationnelles ;
- Pour structurer votre diagnostic interne, il faut s’appuyer sur des méthodes telles que : la chaîne de valeur de Porter, la matrice VRIO, le benchmarking ou le SWOT ;
- Bien mené, il éclaire les choix stratégiques, sécurise les investisseurs et guide la croissance durable de l’entreprise.
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Qu’est-ce que le diagnostic interne d’une entreprise ?
Quelle est la définition du diagnostic interne ?
Le diagnostic interne est une démarche d’analyse approfondie des ressources et des compétences d’une entreprise. Il vise à mesurer sa capacité à créer de la valeur et à faire face à la concurrence pour profiter d’une croissance durable. Concrètement, il consiste à passer en revue :
Les ressources tangibles
Ce sont les actifs physiques et financiers, les plus faciles à quantifier.
- Ressources financières : il s’agit de la santé financière de l’entreprise, ce qui inclut les capitaux propres, la capacité d’endettement, la trésorerie disponible, la rentabilité des investissements (ROI), et la structure des coûts ;
- Ressources matérielles : cela comprend les actifs physiques comme les usines, les machines, les équipements de production, les bâtiments, les véhicules, mais aussi l’infrastructure informatique (serveurs, parc d’ordinateurs) ;
- Ressources humaines : bien plus que de simples effectifs, le capital humain englobe l’ensemble des qualifications, des expertises, de l’expérience, de la motivation et de la loyauté des collaborateurs.
Les ressources intangibles
Souvent plus difficiles à évaluer, elles sont pourtant au cœur de l’avantage concurrentiel durable.
- Ressources technologiques et informationnelles : cela inclut les brevets, les licences, les logiciels propriétaires, les bases de données clients (CRM) ou encore les secrets de fabrication ;
- Ressources marketing et réputationnelles : la force de la marque, l’image perçue par les clients, la réputation de l’entreprise, et la fidélité de la clientèle sont des actifs immatériels de grande valeur ;
- Ressources culturelles et organisationnelles : la culture d’entreprise, le climat social, la qualité des relations entre les équipes, et la flexibilité de la structure organisationnelle.
Les compétences organisationnelles et managériales
Il ne suffit pas de posséder des ressources, il faut savoir les orchestrer. Les compétences représentent la capacité de l’entreprise à déployer l’ensemble de ses ressources de manière efficace.
- Compétences fonctionnelles : la maîtrise d’un processus de production, l’efficacité de la force de vente, l’excellence du service client, ou la performance de la chaîne logistique (supply chain) ;
- Compétences d’innovation : la capacité à mener des projets de Recherche et développement (R&D), à intégrer de nouvelles technologies et à lancer de nouveaux produits ou services sur le marché ;
- Compétences managériales : la capacité des dirigeants à définir une vision claire, à motiver les équipes, à piloter la performance et à s’adapter rapidement aux changements.
Cette démarche permet d’identifier les forces qui constituent des avantages compétitifs et les faiblesses qui peuvent freiner le développement de l’entreprise.
Quelle est la différence avec le diagnostic externe ?
Le diagnostic interne ne doit jamais être confondu avec le diagnostic externe, bien que les deux fassent partie de l’analyse stratégique.
| Diagnostic interne | Diagnostic externe |
| Périmètre : se concentre sur les éléments internes et contrôlables par l’entreprise (ses ressources, ses processus, sa culture, son savoir-faire). | Périmètre : analyse les facteurs de l’environnement que l’entreprise ne contrôle pas directement. |
| Objectif : identifier les forces et les faiblesses de l’organisation. | Objectif : identifier les opportunités et les menaces du marché. |
| Exemples de questions : avons-nous les compétences pour innover ? Notre trésorerie est-elle solide ? Notre marque est-elle un atout ? | Exemples de questions : comment évolue notre marché ? Qui sont les nouveaux concurrents ? Quelle est la nouvelle réglementation ? |
La combinaison des deux diagnostics constitue la base de la célèbre matrice SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats). Sans un diagnostic interne rigoureux, l’analyse SWOT serait bancale et insuffisante.
Si l’entreprise vise une croissance organique (c’est-à-dire un développement basé sur ses propres ressources et compétences) le diagnostic interne permet de vérifier si ses capacités actuelles (financières, humaines et matérielles) suffisent pour soutenir ce rythme sans recourir à des acquisitions externes.
Quels sont les objectifs d’un diagnostic interne en entreprise ?
Le diagnostic interne agit comme un révélateur des forces et des faiblesses de l’entreprise.
Comment le diagnostic interne contribue-t-il à la stratégie ?
Le diagnostic interne permet d’obtenir une vision lucide et factuelle de la position de l’entreprise, non pas celle que l’on imagine, mais celle qui est. Il répond à des questions fondamentales qui conditionnent toutes les orientations futures :
- L’entreprise dispose-t-elle des ressources et compétences suffisantes pour soutenir ses ambitions ? Si l’ambition est de devenir leader par l’innovation, l’entreprise a-t-elle les ingénieurs, les brevets et la culture de R&D nécessaires ?
- Quelles faiblesses internes risquent de compromettre son développement ou sa rentabilité ? Une forte dépendance à un seul fournisseur ou une technologie vieillissante (dette technologique) sont des bombes à retardement que le diagnostic doit désamorcer ;
- Quels sont les avantages compétitifs réellement différenciants et, surtout, durables ? Une force n’est un véritable avantage que si elle est difficile à imiter par la concurrence.
Pourquoi est-il indispensable dans la prise de décision ?
Après la création d’une entreprise, un diagnostic interne bien mené transforme des incertitudes en informations concrètes. En effet, il permet à l’entreprise de :
Éclairer les choix stratégiques
Avec un diagnostic interne fiable, les dirigeants peuvent prendre des décisions en pleine connaissance de cause.
- Avant de décider une diversification, le diagnostic vérifiera si le savoir-faire actuel est transposable ;
- Avant de lancer un produit premium, il va évaluer si l’image de marque est suffisamment forte pour justifier un prix élevé.
Sans cette analyse, les décisions stratégiques s’apparentent à des paris risqués.
Optimiser l’allocation des ressources
L’ensemble des ressources (temps, argent, talents) est toujours limité. Le diagnostic aide les dirigeants à prendre du recul et à prioriser les projets les plus stratégiques. En identifiant les activités qui créent le plus de valeur et les faiblesses les plus pénalisantes, il devient plus facile d’orienter les investissements financiers et humains vers les projets les plus porteurs et de désinvestir des domaines moins stratégiques.
Anticiper les risques
Le diagnostic permet de repérer les fragilités avant qu’elles ne se transforment en crises : un système informatique obsolète et vulnérable, un manque de polyvalence des équipes en production etc. En identifiant ces risques, l’entreprise peut mettre en place des plans de mitigation (formation, modernisation, diversification).
Sécuriser les investisseurs
Lors d’une levée de fonds ou d’une demande de prêt, un business plan étayé par un diagnostic interne solide inspire confiance. Il montre aux partenaires financiers que les dirigeants ont une connaissance intime de leur entreprise, qu’ils sont conscients de leurs forces comme de leurs faiblesses, et que leur plan pour se développer est basé sur une réalité tangible et non sur de simples projections optimistes.
Comment réaliser un diagnostic interne d’une entreprise ?
Réaliser un diagnostic interne est un projet à part entière qui demande de la méthode, de la rigueur et l’implication des équipes. Il ne s’agit pas simplement de lister des points, mais de véritablement suivre le processus d’une enquête.
Quelles sont les étapes clés du diagnostic interne d’entreprise ?
On peut décomposer la démarche en quatre phases successives et complémentaires. Les voici :
Étape 1 : identifier les ressources matérielles et immatérielles
La première étape d’analyse consiste à dresser un inventaire critique et exhaustif de l’ensemble des ressources de l’entreprise. Vous devez retrouver :
Les ressources humaines
Non seulement le nombre de salariés, mais surtout la pyramide des âges, la matrice des compétences clés, le niveau de formation, le climat social (mesuré par un eNPS par exemple), et le taux de fidélisation des talents.
Les ressources financières
Au-delà des chiffres bruts, il faut évaluer les ratios clés : fonds de roulement, besoin en fonds de roulement (BFR), capacité d’autofinancement (CAF), ratio d’endettement, rentabilité des capitaux propres (ROE).
Parmi les indicateurs clés à analyser figure le ratio d’indépendance financière qui mesure le poids des capitaux propres dans le financement de l’entreprise. Un ratio élevé traduit une solidité financière et une plus grande autonomie vis-à-vis des banques.
Les ressources matérielles
Évaluer l’âge, l’état, la performance et le taux d’utilisation des équipements de production, du parc informatique, des locaux, et des technologies utilisées.
Les ressources immatérielles
Mesurer la notoriété de la marque (via des enquêtes), la satisfaction et la fidélité client (taux de rétention etc.), le portefeuille de brevets déposés, et la valeur du savoir-faire technique ou commercial.
Étape 2 : évaluer les compétences organisationnelles
Au-delà des ressources, ce sont les compétences collectives qui permettent de les mobiliser efficacement. Il s’agit d’évaluer « comment » l’entreprise fait les choses :
- Qualité des processus internes (production, logistique, marketing, service après-vente) ;
- Les systèmes d’information et outils de pilotage ;
- Le style de management et de gouvernance ;
- La capacité à innover et à s’adapter.

Étape 3 : mesurer la performance de l’entreprise
Enfin, les performances doivent être évaluées à partir de données objectives et comparées dans le temps (évolution) et dans l’espace (par rapport aux concurrents).
- Indicateurs financiers : évolution du chiffre d’affaires, de la marge brute, de la rentabilité nette, et du retour sur investissement (ROI) ;
- Indicateurs opérationnels et commerciaux : productivité par employé, taux de défaut qualité, délais de livraison, coût d’acquisition client (CAC), valeur vie client (LTV), taux de conversion ;
- Indicateurs RH et relationnels : taux de satisfaction client (CSAT), taux de fidélisation, part de marché, taux d’absentéisme, turnover.
Pour affiner l’évaluation de la rentabilité, certaines entreprises utilisent la méthode des coûts complets, qui consiste à intégrer l’ensemble des charges directes et indirectes dans le calcul du coût d’un produit ou service. Cela permet d’identifier les activités réellement créatrices de valeur.
Quels outils utiliser pour l’analyse interne ?
Pour réaliser un diagnostic interne efficace, plusieurs outils stratégiques peuvent être utilisés, notamment :
La chaîne de valeur de Porter
Cet outil permet de décomposer l’activité en activités principales et activités de soutien. L’analyse révèle les différentes étapes où l’entreprise crée réellement de la valeur.
- Les activités principales : logistique interne (réception, stockage), production, logistique externe (livraison), marketing et ventes, et services (SAV, installation) ;
- Les activités de soutien : infrastructure de l’entreprise (direction, finance), gestion des ressources humaines, développement technologique (R&D), et approvisionnements.
Le benchmarking interne et externe
Se comparer aux concurrents du marché est essentiel pour s’évaluer objectivement. Pour cela, il faut réaliser deux types de benchmarking :
- Le benchmarking interne : il permet de comparer les performances entre différents services ou filiales pour identifier les bonnes pratiques ;
- Le benchmarking externe : il s’agit de comparer ses résultats à ceux des concurrents pour repérer les écarts de performance et les opportunités d’amélioration.
La matrice VRIO
La matrice VRIO (Valeur, rareté, imitabilité, organisation) aide à déterminer si une ressource constitue un avantage concurrentiel durable.
Pour identifier chaque force, on pose 4 questions successives :
- Valeur : la ressource permet-elle d’exploiter une opportunité ou de neutraliser une menace ?
- Rareté : est-elle rare ? Peu de concurrents la possèdent-ils ?
- Imitabilité : est-elle difficile ou coûteuse à imiter ou à substituer ?
- Organisation : l’entreprise est-elle bien organisée (processus, structure, culture) pour exploiter pleinement cette ressource ?
Une technologie brevetée peut être rare et difficile à imiter mais si l’entreprise n’est pas organisée pour l’exploiter, elle ne sera pas source de valeur.
Exemple de tableau comparatif des forces et des faiblesses
| Ressources / Compétences | Forces | Faiblesses |
| Ressources financières | Bonne trésorerie | Forte dépendance aux prêts bancaires |
| Ressources humaines | Équipe expérimentée | Manque de formation continue |
| Image de marque | Forte notoriété locale | Faible présence digitale |
| Organisation interne | Processus rodés | Manque d’agilité face aux changements |
Comment exploiter les résultats du diagnostic interne ?
Quelles stratégies mettre en place selon les forces et faiblesses ?
Les conclusions du diagnostic doivent alimenter directement la réflexion stratégique.
Capitaliser sur les forces
Les forces sont les piliers de votre développement. Il faut les déterminer, les chérir et les renforcer. Si votre entreprise est reconnue pour son innovation, il faut continuer d’investir massivement en R&D. Une marque forte, quant à elle peut être utilisée pour développer de nouveaux segments de marché.
Corriger les faiblesses
Toutes les faiblesses n’ont pas à être corrigées. Il faut prioriser celles qui représentent le plus grand risque ou le plus grand frein à la réalisation de vos objectifs. Pour chaque faiblesse retenue, un plan d’action doit être défini : améliorer la formation des équipes, moderniser les équipements, digitaliser les processus, diversifier les sources de financement, etc.
Si une faiblesse est trop coûteuse à corriger, la stratégie peut consister à la contourner (ex: externaliser une activité non maîtrisée).
Aligner les ressources avec la stratégie :
L’enjeu final est d’aligner parfaitement les ressources et les compétences avec la stratégie globale. Par exemple, si l’objectif est de conquérir un nouveau marché international, le diagnostic doit vérifier que la trésorerie est solide, que les équipes maîtrisent les langues étrangères, que l’organisation logistique est capable de gérer l’export, et que la marque est adaptable culturellement.
Comment articuler diagnostic interne et SWOT ?
Le diagnostic interne (Forces/Faiblesses) prend tout son sens lorsqu’il est confronté au diagnostic externe (Opportunités/Menaces) dans la matrice SWOT. C’est de ce croisement que naissent les grandes options stratégiques :
- D’associer les forces aux opportunités pour développer une stratégie offensive : comme: utiliser une image de marque forte pour conquérir un nouveau segment de marché) ;
- De réduire les faiblesses face aux menaces avec une stratégie défensive : en renforcer la trésorerie avant une crise économique par exemple.
Exemple de synthèse SWOT
| Interne / Externe | Opportunités | Menaces |
| Forces | Exploiter un savoir-faire unique pour lancer un nouveau produit | Consolider sa part de marché face à de nouveaux entrants |
| Faiblesses | Se digitaliser grâce à l’arrivée de subventions publiques | Risque de perte de compétitivité sans innovation |
🔎 Pour davantage d’informations sur la méthode SWOT, rendez-vous sur le site de la Chambre du commerce et d’industrie (CCI).
Quels sont les bénéfices concrets pour l’entreprise ?
Un diagnostic interne bien exploité apporte plusieurs avantages :
- Une meilleure vision stratégique à moyen et long terme ;
- Une allocation plus efficace des ressources ;
- Une mobilisation accrue des équipes autour des priorités identifiées ;
- Une communication plus claire avec les partenaires et investisseurs ;
- Une meilleure anticipation des crises grâce à la connaissance des points de fragilité.
En complétant l’analyse par des tableaux de bord financiers, des indicateurs RH et des outils de pilotage stratégique, le diagnostic interne de l’entreprise devient un processus vivant et dynamique. C’est en mobilisant l’ensemble des ressources et compétences que l’entreprise assure sa croissance durable.
Des questions ? N’hésitez pas à utiliser l’espace commentaires, notre équipe d’experts vous répondra avec plaisir !
