Lorsque vous êtes au chômage, la création d’entreprise peut être la clé pour retrouver une activité professionnelle. Mais attention, selon votre secteur d’activité, vous pourriez être confronté à des fluctuations économiques et être contraint de vous séparer vous-même de certains de vos salariés. Le chômage conjoncturel est un phénomène qui n’est pas lié à l’entreprise elle-même, mais à un contexte plus général impactant la demande et engendrant la baisse de la production. Ce guide vous éclaire sur ce chômage temporaire, sur ses causes, ses conséquences et les solutions mises en place par les pouvoirs publics.

En résumé :
- Le chômage conjoncturel est un phénomène plus temporaire que le chômage structurel ;
- Ce type de chômage est causé par des situations spécifiques telles qu’une récession, une crise financière ou encore une crise sanitaire ;
- Le chômage conjoncturel impacte les entreprises qui accusent une perte de chiffre d’affaires, les salariés qui voient leur niveau de vie baisser au chômage et l’État dont les dépenses augmentent pour indemniser les demandeurs d’emploi ;
- De nombreuses actions peuvent être menées pour lutter contre le chômage structurel : formation, investissements, aides aux entreprises, réduction d’impôt, etc.
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Comprendre le chômage conjoncturel
Qu’est-ce que le chômage conjoncturel ?
Le chômage conjoncturel est un chômage temporaire qui peut être la conséquence d’une baisse de la demande de biens et de services ou d’un ralentissement général de l’économie d’un pays. Face à une conjoncture économique plus instable, certaines entreprises sont contraintes de licencier des salariés de longue date ou de se séparer des emplois « précaires » (saisonniers, intérimaires, etc.).
Le chômage conjoncturel ne doit pas être confondu avec d’autres types de chômage.
Quelles différences entre le chômage conjoncturel et le chômage structurel ?
Alors que le chômage conjoncturel est la conséquence d’une baisse d’activité globale dans un pays, le chômage structurel est lié à des évolutions démographiques, sociales, technologiques, etc. Concrètement, le chômage structurel est une phase durant laquelle le marché de l’emploi doit s’ajuster, c’est un phénomène résultant cette fois de changements durables.
Le chômage conjoncturel est également à distinguer :
- du chômage saisonnier, plus prévisible en fonction de l’activité saisonnière des entreprises (par exemple dans le tourisme ou l’agriculture) ;
- du chômage frictionnel correspondant au temps nécessaire pour retrouver un emploi après la perte du précédent. Il se distingue du chômage classique résultant d’un déséquilibre du marché de l’emploi et du chômage volontaire concernant les personnes ne recherchant pas de nouvel emploi.
Bon à savoir : le chômage technique résulte quant à lui d’une baisse d’activité engendrant une réduction du temps de travail ou une fermeture temporaire de l’établissement sans licenciement.
Les causes du chômage conjoncturel
Fluctuations de la demande globale
Lorsque la demande diminue, les besoins de production sont également revus à la baisse, c’est mécanique. Cette demande globale peut intervenir dans différents contextes :
- un ralentissement économique dû à un contexte politique ou géopolitique instable ;
- une récession ;
- une crise financière ;
- une crise bancaire ;
- une crise sanitaire ;
- etc.
Par exemple, en 2008 lors de la crise financière, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 5 % selon l’INSEE (ici) alors que les chiffres étaient plus favorables depuis 2005. Toujours selon l’INSEE, 158 400 emplois ont été détruits au 2e semestre 2020 lors de la crise du Covid 19.
Politiques économiques restrictives
Lors de périodes de forte croissance, pour éviter une dévaluation de la monnaie, la Banque centrale européenne (BCE) peut appliquer une politique monétaire restrictive. Or, cela peut être à l’origine d’une chute de la consommation engendrée par des taux d’intérêt trop élevés. Cette politique peut également causer une baisse des investissements des entreprises, tous ces facteurs pouvant être à l’origine d’un ralentissement économique, voire d’une récession.
Les politiques économiques des dirigeants du pays ont elles aussi un impact sur le marché du travail. En cas d’incertitude, l’État peut décider de réduire les dépenses publiques, ce qui est susceptible d’être à l’origine d’un recul de l’activité, et donc de l’emploi.
Conséquences et solutions face au chômage conjoncturel
Impact sur l’emploi et les entreprises
Face à un contexte économique ou politique dégradé, les entreprises sont dans l’obligation de licencier des salariés, de signer des ruptures conventionnelles ou de réduire leur besoin d’emplois de courte durée. Pour elles, cette situation est synonyme de perte de chiffre d’affaires, les conséquences économiques peuvent être lourdes à moyen et long terme.
Se séparer de salariés engendre également des coûts supplémentaires : calcul du solde de tout compte par l’expert-comptable, paiement d’une prime supra-légale applicable selon la convention collective, etc.
Pour les salariés, le risque est d’être confronté à un chômage de longue durée. En effet, le chômage conjoncturel étant lié à une situation globale, retrouver un emploi de suite peut se révéler complexe. Pour certains, il est nécessaire d’envisager une reconversion nécessitant en premier lieu une formation.
Enfin, dans un contexte peu favorable, le chômage conjoncturel peut impacter le nombre de créations d’entreprises, et donc d’emplois.
Les politiques publiques pour lutter contre le chômage conjoncturel
Le chômage conjoncturel a également un impact sur le pays. Une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi est synonyme de dépenses plus importantes pour les indemniser via l’aide au retour à l’emploi (ARE). Mettre en place des actions se révèle ainsi indispensable pour assurer la stabilité économique globale. Cela peut passer par différentes mesures.
Les prêts avantageux aux entreprises
Fragilisées par une demande en baisse, les entreprises ont besoin de se relancer. Lorsque l’État leur accorde des prêts à des conditions avantageuses, ils ont l’opportunité d’emprunter pour renforcer leur trésorerie le temps que la situation revienne à la normale. Ces prêts ont également pour vocation de stimuler les investissements permettant aux entreprises de se moderniser, de générer des économies au niveau des coûts de production, voire de diversifier leur activité pour élargir leur cible et augmenter leur chiffre d’affaires.
Les aides financières et fiscales
Lors d’une période de ralentissement économique, l’État peut intervenir auprès des entreprises en leur accordant des aides. Par exemple, en période de Covid 19, l’État a fait le choix d’accompagner financièrement les restaurateurs durant la période de fermeture.
L’État peut également procéder à un allègement de charges sociales pour favoriser l’emploi, alléger la fiscalité des entreprises de manière globale ou bien encore accorder des délais de paiement, notamment pour l’URSSAF (comme cela a encore une fois été le cas durant la crise sanitaire du début de la décennie).
La baisse des impôts et la hausse des salaires
Si l’on part du principe keynésien de la relance par la consommation, l’augmentation du pouvoir d’achat des Français est l’une des clés pour leur permettre de consommer plus et ainsi de stimuler l’activité économique du pays. Pour augmenter ce pouvoir d’achat, deux axes peuvent être envisagés :
- une baisse d’impôt : avec une fiscalité allégée, les ménages augmentent leur reste à vivre et sont susceptibles de consommer plus ;
- une augmentation des salaires : l’État peut acter une augmentation du SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance) pour, une fois de plus, tenter d’impacter favorablement la consommation. Cette mesure reste toutefois à relativiser puisqu’elle impacte les coûts des entreprises déjà fragilisées par un contexte économique complexe.
Augmenter les investissements de l’État
Le gouvernement en place en période de ralentissement économique peut intervenir en augmentant ses investissements. Il peut par exemple mettre en place une politique de grands travaux (construction de routes, etc.) et ainsi remplir le carnet de commandes des entreprises du BTP (bâtiment et travaux publics) pour augmenter le besoin de main-d’œuvre et réduire le chômage conjoncturel.
Mettre en place des actions de formation
La lutte contre le chômage conjoncturel passe également par des actions de formation. Le CPF (compte personnel de formation) est un levier majeur permettant aux demandeurs d’emploi de se reconvertir et de s’orienter vers des secteurs en tension par exemple.
Des interrogations au sujet du chômage conjoncturel ? Notre équipe vous répond dans les commentaires !
