SAS ou SARL : vers quel statut juridique se tourner ?

Si vous souhaitez créer votre entreprise, une des premières étapes à réaliser consiste à choisir votre statut juridique. Micro-entreprise, entreprise individuelle ou encore société (EURL, SARL, SASU, SAS), les possibilités sont nombreuses. Vous hésitez entre la SAS et la SARL ? Dans cet article, nous vous disons tout ce qu’il faut savoir à leur propos : les points communs et les différences, les démarches de création, le régime social des dirigeants, la fiscalité applicable à chacune et bien plus encore.

SAS ou SARL : vers quel statut juridique se tourner ?

 Vous hésitez entre la SARL et la SAS ? ⚖️
Faites confiance à Indy ! Nos spécialistes vous aident à choisir le statut juridique qui correspond à vos besoins et vous accompagnent gratuitement dans la création de votre société ! 👨‍💼
Je demande conseil gratuitement

La SAS et la SARL : définition

La SAS, c’est quoi ?

La société par actions simplifiée ou SAS est une société commerciale pouvant exercer la quasi-totalité des activités, excepté :

  • les activités du débit de tabac ;
  • les activités d’assurance ;
  • les activités réglementées : professionnels du droit, de la santé, agents immobiliers, etc.

La SAS requiert un minimum de 2 associés, pouvant être des personnes physiques (particuliers) ou des personnes morales (telles que des sociétés ou des associations). La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports. La SAS peut également être constituée par un seul associé et prend dans ce cas la forme d’une SASU, société par actions simplifiée unipersonnelle.

De plus, ce statut juridique se distingue par sa grande flexibilité. En effet, les associés ont la liberté de définir dans les statuts les modalités de fonctionnement de la structure (processus décisionnels, organes de direction, etc) et de réglementer la cession de leurs parts sociales (par le biais de clause d’agrément ou de clause d’inaliénabilité par exemple).

Cependant, cette liberté dont les associés bénéficient rend la rédaction des statuts plus complexe.

Quant au capital social, ce dernier est déterminé librement par les associés et peut se limiter au montant symbolique de 1€ seulement.

💡 Le saviez-vous ? La SAS demeure la forme sociale la plus courante en France.

La SAS et la SARL

La SARL, c’est quoi ?

La SARL, société à responsabilité limitée, est une forme juridique d’entreprise où la responsabilité des associés est restreinte au montant de leurs apports tout comme en SAS. Elle nécessite un minimum de 2 associés et peut accueillir jusqu’à 100 associés, qu’ils soient des personnes morales ou des personnes physiques. Cette structure est ouverte aux :

  • artisans ;
  • commerçants ;
  • industriels ;
  • professions libérales non soumises à une réglementation spécifique.

🧑‍⚕️ Bon à savoir : les professions judiciaires, juridiques ou de santé, à l’exception des pharmaciens ne peuvent pas exercer sous ce statut.

Ainsi, si vous envisagez de créer une entreprise pour pratiquer l’une des professions non autorisées, nous vous conseillons de vous orienter vers la SEL, société d’exercice libéral, ou la SELARL, société d’exercice libéral à responsabilité limitée. La SELARL est la forme juridique qui présente le plus de similitudes avec la SARL.

De plus, la SARL ne dispose pas de capital social minimum requis pour sa création, hormis 1€ symbolique.

Toutefois, elle requiert la désignation de 1 ou plusieurs gérants. Lé gérant doit obligatoirement être une personne physique. Il est nommé par les associés dans les statuts ou bien par acte séparé lors d’une Assemblée générale ordinaire (AGO).

🤓 Petit point info : il existe 2 sortes d’assemblée générale :

  • l’Assemblée générale ordinaire (AGO) : celle-ci a lieu en fin d’exercice, généralement 6 mois suivant la clôture. Les associés se réunissent afin d’approuver les comptes de la société ;
  • l’Assemblée générale extraordinaire (AGE) : à la différence de l’AGO, l’AGE n’est pas une réunion régulière entre les associés. Elle est organisée de manière exceptionnelle, uniquement pour prendre des décisions qui nécessitent l’accord unanime de tous les associés de la SARL.

Enfin, la SARL peut être constituée d’un associé unique. Dans ce cas, cette dernière prend la forme d’une EURL, aussi appelée SARL unipersonnelle ou SARLU (Société à responsabilité limitée à associé unique).

Tableau comparatif entre la SAS et la SARL

Bien que la SAS et la SARL comportent de nombreuses similitudes, des différences subsistent entre ces deux statuts.

SAS SARL
Formalités de création 🌐 Les formalités sont similaires :
– Rédaction des statuts ;
– Constitution et dépôt du capital social ;

– Domiciliation de l’entreprise ;
– Publication d’une annonce légale dans un journal conforme (JAL) ;
– Demande d’immatriculation sur le guichet unique de l’INPI ;
– Apports en numéraire (au moins 1/2 dès la création pour la SAS, 1/5 dès la création pour la SARL)
Nombre d’associés Minimum : 2
Maximum : illimité
Minimum : 2
Maximum : 100
Montant du capital 💶 Le montant du capital social est libre. Seulement 1€ symbolique est requis
Aide financière possible 🤝 En tant que dirigeant, vous pouvez bénéficier de l’ACRE (Aide à la création et à la reprise d’entreprise) au cours de la première année de votre activité
Il est possible également de recevoir des aides de la CAF (Caisse d’allocations familiales)
Associés 🤵🤵 Les associés peuvent être des personnes physiques ou des personnes morales
Dirigeant
– Nature
– Statut
– Responsabilité
– Régime social
– Régime fiscal
Le dirigeant a le statut de président et peut être une
personne physique ou une personne morale
Le dirigeant possède le statut de gérant et doit
obligatoirement être une personne physique
 La responsabilité financière des associés est limitée au montant de leurs apports en capital social
Assimilé salarié
– Régime général de la sécurité sociale
 Assimilé travailleur non salarié (TNS)
– Régime des indépendants si gérance majoritaire ;
– Régime général de sécurité sociale dans les autres cas
Impôt sur le revenu (IR) dans la catégorie des Traitements et salaires
Régime fiscal 🏠 Impôt sur les sociétés (IS) avec possibilité d’opter pour l’impôt sur le revenu (IR) pour les 5 premiers exercices (5 premières années)
Titres sociaux 📃 Actions 📝 Parts sociales
Transmission de titres Libre (clause d’agrément possible) Agrément des associés

Ainsi, comme nous pouvons le constater, la SAS et la SARL présente des similarités, notamment en ce qui concerne le montant du capital social, le régime fiscal et les procédures de création d’entreprise. Toutefois, ces deux statuts juridiques diffèrent en termes de nombre d’associés, de gestion, de titres sociaux et de leurs modalités de transmission. Il vous revient donc de choisir la forme juridique qui répondra le mieux à vos besoins professionnels.

SAS ou SARL : les différences en matière de capital social

Comme vu plus haut, le montant minimum de capital social requis pour la création d’une SAS et d’une SARL est identique, à savoir 1€ symbolique.

Cependant, il est vivement recommandé de constituer un capital social plus important afin d’assurer un fonctionnement adéquat de la société et de susciter la confiance des investisseurs.

De plus, dans les deux cas, les apports en numéraire au capital social ne peuvent être libérés que partiellement lors de l’immatriculation de la société, avec le solde devant être versé ultérieurement par les associés. Néanmoins, les exigences qui découlent de ces apports varient selon le statut juridique de l’entreprise :

  • pour une SAS : les apports en numéraire doivent être libérés à hauteur de 50% ;
  • pour une SARL : au moins 20% des apports en numéraire doivent être libérés lors de l’immatriculation.

Le capital social, c’est…

  • 🏢 des apports en nature : biens corporels (matériel, local professionnel, stock existant, etc) ou des biens incorporels (brevets, etc) ;
  • 💶 des apports en numéraire : sommes d’argent ;
  • 🧠 des apports en industrie : savoir-faire, expérience, etc.

SAS ou SARL : les différences en matière de fiscalité

Tout d’abord, le régime fiscal de la SAS présente de nombreuses similarités avec celui de la SARL. Cependant, il convient de différencier la fiscalité des bénéfices de celle des dividendes et des cessions de titres.

Les bénéfices

En SAS au même titre qu’en SARL, le régime fiscal de base est celui de l’impôt sur les sociétés (IS).

Les bénéfices imposables sont soumis à un taux d’IS de 25%.

✨ Si les bénéfices de la société sont compris entre 0€ et 42 500€, un taux réduit de 15% est appliqué.

De plus, les associés ont également la possibilité d’opter pour l’impôt sur le revenu (IR) pour une période limitée de 5 exercices. Dans ce cas, les impôts ne sont pas payés par la société mais par les associés en fonction de leur part de bénéfices. Le barème progressif de l’impôt sur le revenu est alors appliqué.

Les dividendes

Auparavant, l’imposition des dividendes était différente selon votre statut juridique.

Toutefois, depuis le 1er janvier 2018, les dividendes font l’objet d’un PFU (Prélèvement forfaitaire unique), aussi appelé « Flat Tax ». Ce nouveau système implique donc que l’ensemble des dividendes soient taxés à un taux unique de 30% réparti comme suit :

  • 12,80% pour l’impôt sur le revenu ;
  • 17,20% pour les prélèvements sociaux.

Pour en savoir plus sur l’imposition qui s’applique aux dividendes, n’hésitez pas à consulter la page « Fiscalité des distributions de dividendes » sur le site entreprendre.service-public.fr.

Ainsi, les statuts juridiques de la SAS et de la SARL étant soumis à l’impôt sur les sociétés (IS) et bénéficiant d’une même imposition des dividendes, ce critère ne peut être utilisé pour distinguer la SAS et la SARL. En effet, leurs régimes fiscaux tendent à converger.

La fiscalité de la SAS et de la SARL

Les cessions de titres

Pour la SAS, les droits d’enregistrement sur la cession d’actions correspondent à 0,10% du prix de vente, à régler par l’acquéreur dans le mois suivant la transaction. Le PFU de 30% est également appliqué pour calculer la fiscalité de la plus-value.

Concernant la SARL, les frais d’enregistrement lors d’une cession de parts sociales s’élèvent à 3% du prix payé. En plus de ces frais, l’impôt sur la plus-value réalisée est également applicable et celui-ci est soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30%.

👨‍🏫 En résumé :

  • en SAS et en SARL, les bénéfices imposables sont soumis à un taux d’IS de 25% ou de 15% si les bénéfices sont compris entre 0€ et 42 500€ ;
  • les dividendes font l’objet d’un PFU de 30% : 12,80% pour l’impôt sur le revenu et 17,20% pour les prélèvements sociaux ;
  • concernant les cessions de titres, les droits d’enregistrement sur la cession d’actions s’élèvent à 0,10% en SAS. Concernant la SARL, les frais d’enregistrement s’élèvent à 3% du prix payé et l’impôt sur la plus-value réalisée s’applique. Dans les deux cas, le PFU est prélevé sur les plus-values issues de la cession de parts sociales ainsi que d’actions.

SAS ou SARL : quelles sont les conséquences du régime social du dirigeant ?

Suivant votre statut juridique (SAS ou SARL), le statut social du dirigeant diffère. Par conséquent, ce dernier n’est pas affilié au même régime de protection sociale.

En effet, pour un dirigeant en SAS, ce dernier est obligatoirement affilié au régime général de la Sécurité Sociale. Étant assimilé salarié, il bénéficie donc d’une protection sociale similaire à celle d’un salarié. L’unique distinction réside dans le fait qu’il ne cotise pas pour le chômage.

Concernant un dirigeant en SARL, le régime social auquel celui-ci est affilié dépend du nombre de parts détenues dans la société :

  • concernant le gérant associé minoritaire ou égalitaire, il est affilié au régime général de la Sécurité Sociale en tant qu’assimilé salarié s’il perçoit une rémunération. Dans le cas contraire, il n’est soumis à aucun régime social ;
  • concernant le gérant associé majoritaire, il relève de la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI), même s’il perçoit pas de rémunération.

De plus, concernant la retraite, des différences subsistent entre ces deux statuts. En effet, le dirigeant de SAS relevant du régime général et le dirigeant de SARL étant soumis au régime TNS, le gérant de SAS bénéficiera donc d’une couverture plus complète.

😉 Petit conseil de l’équipe Indy : pour bien choisir votre statut juridique, il est également important de tenir compte de votre situation personnelle (les revenus de votre foyer, votre patrimoine, etc), de votre situation professionnelle actuelle et de celle que vous projetez d’avoir.

FAQ – Questions / Réponses

Est-ce obligatoire de nommer un commissaire aux apports en SAS et en SARL ?

Non !

Les apports en numéraire et les apports en nature doivent faire l’objet d’une évaluation par un commissaire aux apports seulement lorsque les 2 conditions suivantes sont réunies :

  • la valeur totale des apports représente plus de la moitié du capital social ;
  • la valeur d’un apport en nature dépasse 30 000€.

Comment créer une SAS et une SARL ?

Comme nous l’avons vu précédemment, les formalités de création d’une SAS et d’une SARL sont identiques avec :

  • la rédaction des statuts ;
  • la constitution et le dépôt du capital social ;
  • la domiciliation de l’entreprise ;
  • la publication d’une annonce légale dans un journal conforme (JAL) ;
  • la demande d’immatriculation sur le guichet unique de l’INPI ;
  • les apports en numéraire (au moins 1/2 dès la création pour la SAS, 1/5 dès la création pour la SARL).

Formalités pour créer une SAS et une SARL

Pour que le dossier d’immatriculation soit complet, ce dernier doit comporter tout une série de pièces justificatives, à savoir :

  • une copie recto-verso de la pièce d’identité du dirigeant ;
  • une copie des statuts, dûment datés et signés par le ou les dirigeants ;
  • l’attestation ou le certificat de dépôt de fonds, confirmant le dépôt de capital social ;
  • un exemplaire de la liste des souscripteurs ;
  • un exemplaire de l’acte de nomination du dirigeant s’il n’est pas déjà prévu dans les statuts ;
  • une déclaration des bénéficiaires effectifs ;
  • une déclaration de non-condamnation du dirigeant datant de moins de 3 ans ;
  • un justificatif de domiciliation (siège social de l’entreprise) ;
  • le rapport du commissaire aux apports, le cas échéant ;
  • une attestation de parution de l’annonce dans un journal d’annonces légales ;
  • un chèque pour régler les frais d’immatriculation.

📃 Si l’un des dirigeants est une personne morale, veillez à rajouter également un extrait Kbis.

Combien coûte la création d’une SAS et d’une SARL ?

Le coût de création d’une SAS et d’une SARL est quasi-identique. Voici ci-dessous un tableau présentant les différents coûts qui s’appliquent.

Démarches Coût en SAS Coût en SARL
✍️ Rédaction des statuts 0€ si faite par vos soins ;
– Environ 150€ en passant par une plateforme juridique ;
– Entre 1500€ et 2500€ si vous faites appel à un expert-comptable, un notaire ou encore un avocat
📰 Publication de l’avis de création dans un JAL Entre 193€ et 226€ Entre 144€ et 168€
💰 Dépôt de capital social Entre 0€ et 100€ selon l’établissement bancaire
🌐 Immatriculation de la société Entre 37€ et 45€ suivant votre activité (commerciale, artisanale…) pour une immatriculation auprès du RNE (Registre national des entreprises) ou du RCS (Registre du commerce et des sociétés) Entre 39€ et 45€ suivant votre activité également pour une immatriculation auprès du RNE ou du RCS à titre additionnel

 Vous souhaitez réaliser votre dépôt de capital ? 💰
Optez dès aujourd’hui pour le compte pro en ligne Indy, un compte professionnel 100% gratuit grâce auquel vous pouvez effectuer votre dépôt de capital, bénéficier de virements SEPA illimités, du suivi de trésorerie ainsi que du remplissage automatique et de la télétransmission de vos déclarations fiscales ! 💫
Je réalise mon dépôt de capital avec Indy

Quelles sont les obligations comptables d’une SAS et d’une SARL ?

La SAS et la SARL sont soumises aux mêmes obligations comptables. Tout d’abord, elles doivent remettre annuellement la déclaration de revenus :

  • si la société est soumise à l’impôt sur les sociétés, alors la déclaration de revenus s’effectue via la liasse 2065. De plus, si la société est assujettie au régime normal d’imposition, elle doit remplir la liasse 2050, tandis que si elle est soumise au régime simplifié, elle doit compléter la liasse 2033 ;
  • en cas d’imposition à l’impôt sur le revenu, la déclaration de revenus s’effectue via la liasse fiscale 2035 ou 2031, en fonction du type d’activité exercée par la société.

Par ailleurs, la SAS au même titre que la SARL doivent s’acquitter des diverses taxes auxquelles elles sont assujetties, à savoir la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) et la CFE (Cotisation foncière des entreprises).

Enfin, à l’inverse de la micro-entreprise ou de l’entreprise individuelle, la SAS et la SARL sont tenues d’établir des bilans, des comptes de résultat et des procès-verbaux d’assemblée générale.

Des questions supplémentaires concernant cet article ou un avis à nous transmettre ? N’hésitez pas à nous laisser un commentaire dans l’espace ci-dessous, l’équipe Indy se fera une joie d’y répondre ! 🤗 

Découvrez l'application tout-en-un des indépendants - Créer un compte
par Lauriane Kadri

Lauriane est rédactrice de contenus chez Indy. Elle a la vocation de vous aider à devenir indépendants sur votre comptabilité.