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Majoration heures de nuit : taux, calcul et droits

Vous cherchez à connaître précisément les règles concernant la majoration des heures de nuit ? Dans l’univers complexe du droit du travail, ces dispositions restent souvent mal comprises par les salariés comme par les employeurs. Pourtant, ces compensations financières peuvent représenter un complément de revenu significatif pour les travailleurs concernés. Mais quels sont les taux légaux applicables en 2025 ? Comment calculer précisément cette majoration des heures de nuit ? Quelles obligations et protections spécifiques encadrent le travail nocturne ? Découvrez toutes les réponses dans ce guide complet.

Majoration heures de nuit : taux, calcul et droits

Résumé :

  • La majoration des heures de nuit n’est pas imposée par la loi, mais par les conventions collectives, avec des taux variant généralement de 10% à 60% selon les secteurs et les horaires ;
  • Le repos compensateur est obligatoire pour tout travail de nuit, même en l’absence de majoration salariale ;
  • Le travailleur de nuit bénéficie de protections spécifiques : durée maximale réduite, surveillance médicale renforcée, droit au reclassement ;
  • La mise en place du travail de nuit nécessite un accord collectif ou une autorisation administrative et doit être justifiée par la continuité de service.

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Comprendre le travail de nuit et sa réglementation

Qu’est-ce que le travail de nuit au sens du Code du travail ?

Définition légale du travail nocturne

Le Code du travail définit précisément le cadre temporel du travail nocturne. Est considérée comme travail de nuit toute activité professionnelle exercée entre 21 heures et 6 heures du matin. Cette plage horaire, référence légale par défaut, peut être ajustée par accord collectif si elle inclut l’intervalle minuit-5h.

Critères du statut de travailleur de nuit

Un salarié obtient le statut de travailleur de nuit lorsqu’il remplit l’une des deux conditions suivantes :

  • Accomplir au moins trois heures de travail quotidien dans la plage nocturne, au minimum deux fois par semaine ;
  • Réaliser un minimum de 270 heures de travail de nuit sur une période de 12 mois consécutifs.

Bon à savoir : Si un salarié termine le travail plus tardivement de manière exceptionnelle, il sera rémunéré en heures supplémentaires majorées, mais ne bénéficiera pas du statut de travailleur de nuit !

Spécificités sectorielles

Certains secteurs bénéficient d’adaptations réglementaires :

  • Santé : plages souvent étendues jusqu’à 7h du matin ;
  • Hôtellerie-restauration : régime spécifique défini par convention collective ;
  • Industries à feu continu : organisation en 3×8 avec rotation des équipes.

Quelles sont les règles qui encadrent le travail de nuit ?

Un recours strictement encadré

Le travail de nuit constitue une exception au principe du travail diurne. Les articles L3122-1 à L3122-24 du Code du travail encadrent précisément ce dispositif. Son instauration doit être justifiée par « la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale« . Cette exigence s’applique particulièrement aux secteurs comme la santé, la sécurité ou les transports. L’employeur ne peut donc pas imposer le travail nocturne sans motif légitime et documenté. Cliquez ici pour consulter l’article.

Limites temporelles et repos obligatoires

L’introduction du travail de nuit nécessite obligatoirement un accord collectif ou, à défaut, une autorisation individuelle de l’inspection du travail. La durée maximale quotidienne est strictement limitée à 8 heures consécutives, sauf dérogation. Sur une période de 12 semaines, la durée hebdomadaire moyenne ne peut excéder 40 heures. Tout changement d’horaire doit respecter un délai de prévenance suffisant. Après chaque période de travail nocturne, un repos quotidien obligatoire de 11 heures consécutives doit être accordé, complété par un repos hebdomadaire d’au moins 35 heures.

Protections spécifiques pour certains salariés

La loi interdit formellement le travail de nuit pour les mineurs de moins de 18 ans, sauf dérogations très restreintes dans certains secteurs. Les femmes enceintes ou venant d’accoucher peuvent demander leur affectation à un poste de jour, sans réduction de rémunération. Cette protection s’étend également aux salariés dont l’état de santé l’exige, sur avis du médecin du travail, ou à ceux ayant des obligations familiales impérieuses. Par ailleurs, en cas de rupture du contrat, la clause de non-concurrence peut être aménagée ou limitée pour ces travailleurs, afin de ne pas restreindre excessivement leurs possibilités de reconversion professionnelle après une carrière en horaires nocturnes.

Majoration des heures de nuit : ce que prévoit la loi

Comment sont rémunérées les heures de nuit ?

Un cadre juridique souple

Contrairement aux idées reçues, le Code du travail n’impose aucun taux légal de majoration pour les heures de nuit. Seul le repos compensateur est obligatoire. La rémunération des heures nocturnes est déterminée par accord de branche, convention collective, ou à défaut par usage au sein de l’entreprise et enfin par décision de l’inspecteur du travail. Certaines entreprises peuvent donc ne prévoir aucune majoration, bien que cette pratique soit rare. Pour les entrepreneurs en phase de création d’entreprise, comprendre ces règles est essentiel afin d’anticiper correctement les coûts liés au travail de nuit.

Une structure tarifaire établie par la pratique

Comme le SMIC de nuit n’existe pas, les heures de nuit majorées sont calculées sur la base du SMIC 2025 (11,65 € brut/heure) et représentent généralement :

  • 10% pour les heures effectuées aux extrémités de la plage nocturne (entre 21h et 22h, puis entre 5h et 6h) ;
  • 30% pour les heures de pleine nuit lorsqu’elles sont programmées à l’avance ;
  • 60 % lorsque ces mêmes heures sont demandées le jour même, compensant ainsi leur caractère imprévu.

majoration des heures de nuits visuel

Deux critères déterminants pour le calcul

L’application de ces majorations dépend donc principalement de deux facteurs : la fréquence du travail nocturne (occasionnel ou habituel) et son niveau d’anticipation. Ces critères permettent d’adapter la compensation financière à la contrainte réellement subie par le salarié, notamment en termes d’impact sur l’organisation personnelle et familiale.

Les obligations légales de l’employeur pour le travail de nuit

Une surveillance médicale renforcée obligatoire

Le Code du travail impose un suivi médical spécifique pour les travailleurs de nuit. Un examen médical préalable est obligatoire avant toute affectation nocturne. La fiche d’aptitude doit être renouvelée tous les six mois après examen par le médecin du travail. Cette surveillance vise à évaluer les conséquences du travail de nuit sur la santé du salarié.

Un droit au reclassement sur un poste de jour

Lorsque l‘état de santé d’un salarié, constaté par le médecin du travail, l’exige, l’employeur doit le transférer sur un poste de jour correspondant à sa qualification. Ce transfert peut être temporaire ou définitif et ne doit entraîner aucune diminution de rémunération.

Bon à savoir : Le travail de nuit est reconnu comme facteur de pénibilité dans le Compte Professionnel de Prévention. Le salarié effectuant au moins 100 nuits par an acquiert des points lui permettant de financer une formation, réduire son temps de travail ou partir plus tôt à la retraite.

Comment sont payées les heures supplémentaires de nuit ?

Un double système de rémunération

Les heures supplémentaires effectuées pendant la période nocturne bénéficient d’un double avantage financier. Elles cumulent deux majorations distinctes : celle pour dépassement de la durée légale de travail et celle spécifique au travail de nuit. Le salarié perçoit donc une rémunération significativement plus avantageuse pour ces heures.

Un calcul précis selon votre convention

La majoration pour heures supplémentaires peut être fixée par convention collective (minimum légal 10%) ou, à défaut, s’applique automatiquement les taux légaux : 25% pour les 8 premières heures, 50% au-delà. La majoration pour travail de nuit, quant à elle, est uniquement déterminée comme nous l’avons vu, par accord collectif ou usage dans l’entreprise, sans minimum légal imposé.

Un exemple concret pour comprendre

Un salarié de nuit dont le taux horaire est de 15 € effectue sa 36ᵉ heure de travail entre 22h et 23h. Son entreprise applique une majoration de 20% pour le travail de nuit. Aucune convention collective n’a été mise en place pour les heures supplémentaires. Ce sont donc les taux légaux qui s’appliqueront. Cette heure sera payée :

  • Taux horaire × majoration heure supplémentaire × majoration nuit
  • 15€ × 1,25 (25% pour heure supplémentaire) × 1,20 (20% pour travail de nuit) = 22,50€

Bon à savoir : La Cour de cassation a confirmé à plusieurs reprises que ces deux types de majorations sont cumulables, car elles compensent des contraintes différentes : le dépassement d’horaire d’une part et la pénibilité des horaires nocturnes d’autre part.

Repos compensateur et protections liées aux heures de nuit

Qu’est-ce que le repos compensateur pour heures de nuit ?

Une contrepartie obligatoire distincte de la rémunération

Contrairement à la majoration salariale qui reste facultative, le repos compensateur constitue la seule contrepartie légalement obligatoire au travail de nuit (article L3122-39 du Code du travail).

Une protection sanitaire inaliénable

Ce repos ne peut jamais être remplacé par une compensation financière, même avec l’accord du salarié. Cette protection d’ordre public vise à préserver la santé face aux risques établis du travail nocturne (troubles du sommeil, risques cardiovasculaires). Il représente donc une protection d’ordre public que ni l’employeur ni le salarié ne peuvent contourner par convention.

Bon à savoir : Tous les travailleurs de nuit bénéficient de ce droit, quel que soit leur secteur d’activité. Cette universalité s’applique même dans les domaines où le travail nocturne est habituel (santé, sécurité, industrie).

Modalités d’octroi et durée du repos compensateur

Le Code du travail impose un repos compensateur pour les travailleurs de nuit, mais délègue sa définition précise aux conventions collectives. Cette souplesse permet une gestion d’entreprise adaptée à chaque secteur. Deux systèmes prédominent en 2025 :

Système basé sur les heures annuelles cumulées

De nombreuses conventions collectives et accords de branche prévoient un barème progressif :

  • De 270 à 539 heures de travail de nuit par an : 1 jour de repos compensateur ;
  • De 540 à 810 heures par an : 2 jours de repos compensateur ;
  • Au-delà de 810 heures par an : 3 jours de repos compensateur.

Système basé sur un repos hebdomadaire

D’autres secteurs, comme l’industrie nautique, privilégient un repos régulier :

  • 20 minutes de repos compensateur par semaine travaillée de nuit pour les postes classiques ;
  • 30 minutes par semaine pour les postes de nuit en continu ;
  • Majoration de 20% pour les travailleurs âgés de 57 ans et plus.

Ces temps peuvent être cumulés sur 12 mois pour former des journées complètes de repos (généralement 2 à 3 jours).

Délai d’utilisation

Le délai pour prendre ce repos varie selon les conventions : certaines imposent un délai d’un mois après attribution, d’autres permettent une utilisation sur 6 à 12 mois. Pour connaître les droits précis, consultez la convention collective ou l’accord d’entreprise applicable à votre situation.

Autres contreparties possibles : primes, indemnités, avantages en nature

Outre le repos compensateur et la majoration salariale, les travailleurs de nuit peuvent bénéficier de contreparties supplémentaires. Contrairement à la majoration (pourcentage appliqué au salaire horaire), la prime de nuit est un montant fixe versé pour chaque période nocturne travaillée, indépendamment du salaire de base. Cette distinction est importante, car la prime peut s’avérer plus avantageuse.

Les indemnités de transport sont fréquemment accordées pour compenser l’absence de transports en commun la nuit. Parallèlement, une indemnité de repas ou panier repas (entre 6€ et 10€ par service) couvre les frais de restauration pendant ces horaires atypiques. Par ailleurs, certaines conventions collectives prévoient une réduction, voire une suppression du délai de carence maladie pour les travailleurs de nuit, reconnaissant ainsi leur exposition accrue aux risques de santé.

Côté organisation, les employeurs peuvent proposer des aménagements spécifiques : temps de pause prolongés, rotations optimisées pour limiter la fatigue, ou mise à disposition de salles de repos équipées.

Certaines entreprises incluent également une prime de vacances majorée pour les travailleurs de nuit, reconnaissant ainsi la pénibilité accrue de ces horaires. Ces avantages, bien que facultatifs, constituent un levier efficace pour attirer et fidéliser les collaborateurs acceptant ces contraintes horaires particulières.

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par Sandra Grisard

Ancienne comptable reconvertie dans l’écriture, Sandra connaît les rouages de la gestion d’entreprise sur le bout des doigts. Aujourd’hui, elle met son expertise au service des indépendants en partageant des conseils concrets, simples et utiles pour gagner du temps et éviter les erreurs.

Questions fréquentes

Quel est le taux de majoration pour les heures de nuit ?

Il n'existe pas de taux légal unique. Généralement, on observe une majoration de 10% pour les heures entre 21h-22h et 5h-6h, 30% pour les heures prévues entre 22h-5h, et jusqu'à 60% pour les heures demandées le jour même.

Comment calculer le salaire avec majoration de nuit ?

Multipliez votre taux horaire par le pourcentage de majoration applicable (ex : pour 15€/h avec 30% de majoration, vous percevrez 15€ + 4,5€ = 19,5€ par heure de nuit).

Quelles sont les heures majorées à 50% ?

Les heures supplémentaires au-delà de la 8ᵉ heure sont généralement majorées à 50%. Pour le travail de nuit, ce taux peut s'appliquer dans certaines conventions collectives, notamment pour les heures effectuées les dimanches et jours fériés.

Quelle est la majoration pour les heures de nuit dans le BTP en 2025 ?

La majoration pour travail de nuit est généralement de 25% pour les heures entre 22h et 5h. Certains accords régionaux peuvent prévoir des taux plus favorables allant jusqu'à 100% pour le travail de nuit imprévu

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