La gestion des impôts est un véritable enjeu pour un investisseur immobilier. La fiscalité des loyers peut peser lourd sur la rentabilité de vos biens, et peut même transformer une bonne affaire en un gouffre financier. Heureusement, quelques astuces existent pour réduire le poids de vos impôts et améliorer le rendement de vos placements. Faisons le point sur les différents dispositifs de défiscalisation des locations meublées à connaître, notamment en LMNP.

Résumé
- Les loueurs en meublé peuvent choisir entre deux régimes d’imposition : le micro-BIC et le régime réel ;
- Au micro-BIC, vos revenus fiscaux sont calculés en appliquant un taux d’abattement forfaitaire sur les loyers que vous percevez ;
- Le régime réel permet de déduire toutes les charges imputables à votre bien. Dans ce cadre, l’amortissement peut être un puissant outil de défiscalisation en location meublée ;
- En fonction du montant de vos recettes, vous serez considéré comme un loueur professionnel ou non. Ces statuts présentent des différences en termes de report de déficit et d’imposition des plus-values.
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Qu’est-ce que la location meublée et quel est son cadre fiscal ?
Avant de présenter les possibilités de défiscalisation d’un logement meublé, il est important de définir quels types de biens sont concernés.
Définition de la location meublée
La location immobilière consiste en la mise à disposition d’un logement à un locataire, par son propriétaire. Pour être considéré comme meublé, il doit inclure un certain nombre de meubles et d’équipements, dont la liste est dressée par le décret n° 2015-981.
Elle comprend notamment :
- une literie complète ;
- des plaques de cuisson ;
- un four ou un four à micro-ondes ;
- un réfrigérateur ;
- la vaisselle nécessaire à la prise des repas ;
- une table et des sièges ;
- des luminaires ;
- du matériel d’entretien ménager.
Différences entre location meublée et location nue
La location nue s’applique à un logement qui n’inclut pas l’ensemble des éléments de mobilier requis pour un meublé. Cette distinction implique certaines disparités au niveau des conditions de location : durée du bail, préavis de départ, montant du dépôt de garantie, etc.
Il existe par ailleurs une différence majeure concernant l’imposition des loyers perçus.
- Ils relèvent des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) dans le cadre d’un logement meublé.
- Ils constituent des revenus fonciers pour les logements nus.
Les régimes fiscaux de la location meublée
Un propriétaire qui réalise de la location meublée peut être placé sous l’un des deux statuts fiscaux suivants.
- Le loueur meublé non professionnel (LMNP) ;
- Le loueur meublé professionnel (LMP).
LMNP ou LMP : Conditions d’éligibilité
Grâce au statut LMNP, un bailleur peut exploiter ses biens sans être considéré comme un professionnel de la location. Pour en bénéficier, ses recettes locatives annuelles doivent être inférieures :
- à 23 000 € ;
- ou aux autres revenus perçus par son foyer fiscal.
Principales différences entre les statuts LMP et LMNP
À première vue, la fiscalité des LMNP et celle des LMP ont un fonctionnement similaire. Néanmoins, il existe des distinctions importantes, résumées dans le tableau ci-dessous.
| Caractéristiques | LMNP | LMP |
| Report des déficits fiscaux | Pendant 10 ans, sur les bénéfices de même nature | Imputation sur le revenu global et report possible sur les 6 années suivantes |
| Régime social | Prélèvements sociaux de 17,2 % sur le revenu imposable | Cotisations sociales entre 35 % et 45 % des bénéfices |
| Plus-value à la revente | Régime des plus-values des particuliers : l’imposition décroît avec le nombre d’années de détention. Exonération totale d’IR après 22 ans. | Régime des plus-values des professionnels : exonération totale ou partielle possible après 5 années d’activité. |
| IFI | Les biens sont inclus dans l’assiette imposable | Exonération sous conditions |
Les dispositifs de défiscalisation en location meublée
La fiscalité de la location meublée a connu plusieurs évolutions majeures ces derniers mois. La loi Le Meur est notamment venue durcir les conditions d’accès au régime micro-BIC.
Le régime micro-BIC : abattement forfaitaire et simplicité
Pour bénéficier du micro-BIC pour vos locations meublées, vous devez respecter certains plafonds de chiffre d’affaires, dont le montant dépend de la nature des logements que vous proposez.
| Nature de l’activité | Plafond 2025 |
| Location meublée longue durée | 77 700 € |
| Location de meublés de tourisme non classés | 15 000 € |
| Chambres d’hôtes et location de meublés de tourisme classés | 77 700 € |
Le micro-BIC (parfois appelé micro-foncier) est un régime fiscal simplifié, qui allège fortement vos obligations comptables en LMNP ou en LMP. Pour calculer votre résultat imposable, il suffit d’appliquer un abattement forfaitaire sur vos recettes locatives de l’année.
- 50 % pour la location longue durée ;
- 30 % pour les meublés de tourisme non classés ;
- 50 % pour les chambres d’hôtes et les meublés de tourisme classés.
Le régime réel : déduction des charges et amortissements
Le régime réel s’applique si vous franchissez les seuils du micro-BIC. Vous pouvez aussi opter pour ce dispositif de votre propre chef.
Il demande un suivi administratif plus conséquent, puisqu’il implique de lister toutes les charges rattachables à votre bien, puis de les déduire de vos recettes locatives. Bien entendu, vous devez pouvoir présenter l’ensemble des justificatifs en cas de contrôle fiscal.
Comparatif des régimes de défiscalisation en location meublée
Le tableau ci-dessous résume les avantages de chaque régime fiscal.
| Avantages du régime micro-BIC | Avantages du régime réel |
|
|
- Possibilité de déduire les dotations aux amortissements du bien immobilier.
- Permet de ne pas payer d’impôt sur les loyers si vos charges sont élevées.
Comment optimiser sa défiscalisation grâce à la location meublée ?
Les modalités de défiscalisation de vos locations meublées doivent idéalement être réfléchies avant même l’achat de votre premier bien.
Choisir le bon statut selon son profil d’investisseur
Différents statuts juridiques peuvent être adaptés pour vos activités de location meublée.
- L’entreprise individuelle ou la micro-entreprise, pour sa simplicité de gestion (pas de capital ni de statuts à rédiger). Vous pouvez choisir librement entre le micro-BIC et le régime réel ;
- L’EURL dans une optique de transmission de votre patrimoine. Vos héritiers continueront à profiter des avantages fiscaux permis par l’amortissement de vos biens ; La SARL de famille, pour favoriser des investissements familiaux en mettant en commun vos ressources. Chaque associé déclare individuellement sa part des recettes locatives et peut choisir entre le micro-BIC et le régime réel ;
- La société civile immobilière (SCI) si vous souhaitez investir à plusieurs. Notez que le bénéfice du statut LMNP en SCI est soumis à des conditions strictes, et que vous serez contraint de passer à l’IS si vous franchissez les plafonds de recettes.
Maximiser l’amortissement et la déduction des charges
L’amortissement est un puissant outil de défiscalisation pour la location meublée, au régime réel. Vous pouvez bénéficier des déductions qu’il permet pendant 25 ans, au minimum.
Attention : Vous devez affecter au moins 10 % du prix de votre immeuble au terrain. Or, ce composant ne peut pas être amorti.
D’autres dépenses peuvent être retranchées de vos recettes locatives pour déterminer votre résultat fiscal, telles que :
- les intérêts de votre prêt immobilier ;
- les frais d’agence ;
- les charges de copropriété ;
- la taxe foncière ;
- la cotisation foncière des entreprises (CFE).
Anticiper la fiscalité à la revente
Vous devez aussi prendre en compte la fiscalité à la revente, qui peut présenter un coût important si vous ne l’anticipez pas.
- En LMNP, vous bénéficiez d’une exonération totale d’IR si la revente intervient après 22 années de détention. Avant cette échéance, la fiscalité des plus-values est dégressive. Vous êtes également dispensé de prélèvements sociaux si vous conservez le bien pendant 30 ans ;
- En LMP, vous relevez du régime des plus-values professionnelles. Vous pouvez bénéficier d’une exonération d’impôt après 5 années d’activité : elle est totale si vos recettes locatives annuelles sont inférieures à 90 000 €, et partielle entre 90 000 € et 126 000 €.
Ne plus payer l’IFI grâce à la location meublée, c’est possible ?
L’impôt sur la fortune immobilière (IFI) est assis sur le patrimoine immobilier personnel des particuliers. Ainsi, les actifs professionnels sont exclus de son champ d’application.
Les biens exploités en LMP peuvent échapper à cette imposition s’ils remplissent 2 conditions.
- La location meublée constitue votre activité professionnelle principale, ce qui est incompatible avec l’exercice d’un emploi salarié à temps plein.
- Vos revenus LMNP sont supérieurs aux autres revenus de votre foyer fiscal. Vous devez prendre en compte votre résultat imposable, et pas seulement vos recettes locatives.
