L’amortissement du matériel informatique : quelles sont les règles ?

Dans l’exercice de leur activité, les professionnels libéraux ont souvent besoin de matériel informatique : ordinateur portable ou de bureau, smartphone (iPhone…), tablette, logiciel, etc. Ces outils technologiques font aujourd’hui partie intégrante de l’actif du bilan comptable. Ils sont essentiels pour gérer les rendez-vous, les clients, les appels ou les démonstrations commerciales. Mais comment utiliser l’amortissement pour refléter la dépréciation de ce matériel au fil du temps et optimiser la présentation du résultat comptable ? La réponse dans cet article !

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📝 En résumé :

• Le matériel informatique (ordinateur, tablette, smartphone, etc.) fait partie des immobilisations d’entreprise amortissables ;
• Si sa valeur est inférieure à 500€ HT (600€ TTC), il peut être directement passé en charge ;
• L’amortissement permet d’étaler la dépense sur plusieurs durées (généralement 3 à 5 ans), selon le bien ;
• En cas d’usage mixte (pro/perso), seul l’usage professionnel est amortissable ;
• Un bien en location ne peut pas être amorti.

Qu’est-ce que l’amortissement en comptabilité ?

L’amortissement, c’est tout simplement un mécanisme comptable qui permet de tenir compte de la dépréciation d’un bien inscrit à l’actif du bilan comptable. Plus concrètement, il permet de répartir le coût d’un bien sur toute sa durée d’utilisation. En d’autres termes, à la place de comptabiliser la dépense une seule fois dans vos charges, vous étalez son impact dans le temps, en fonction de sa durée de vie.

L’amortissement permet ainsi de refléter la perte de valeur progressive du bien : avec le temps et l’usage, un matériel devient moins performant et donc sa « valeur économique » diminue.

Par ailleurs, selon le bien concerné, sa nature et sa durée d’utilisation, il existe deux grands types d’amortissement :

1. L’amortissement linéaire : c’est le plus courant ! La charge est répartie de façon égale chaque année. Il convient notamment aux véhicules et aux biens avec une durée de vie inférieure à 3 ans ;
2. L’amortissement dégressif : il prévoit des annuités qui réduisent d’année en d’année. C’est utile pour les biens qui se déprécient rapidement comme du matériel informatique car leur valeur chute plus rapidement dans les premières années.

Pour en savoir plus sur les différents types d’amortissements, vous pouvez lire notre article dédié.

Quelles sont les conditions pour amortir le matériel informatique ?

L’amortissement du matériel informatique est soumis à quelques règles précises.

1re condition : le prix d’acquisition du matériel

Le matériel informatique doit coûter au minimum 500€ hors taxes pour être amortissable.

L’exception de l’amortissement du matériel de moins de 500€

Une exception existe à cette règle : tout ce qui rentre dans la catégorie du petit matériel et outillage peut être passé directement en charge si le montant global ne dépasse pas 500€.

Autrement dit, le matériel informatique en dessous de 500€ HT (soit 600€ TTC) peut être déduit dans votre comptabilité sans passer par une immobilisation et des amortissements. Ce n’est bien entendu pas obligatoire, vous pouvez tout à fait immobiliser un téléphone qui a coûté 350€.

Cette mesure est intéressante pour les biens que vous renouvelez régulièrement, comme les licences des logiciels, généralement valides pour un an. Les logiciels à paiement mensualisé comme Indy ne sont naturellement pas concernés et restent déductibles en charge.

Attention cependant, cette mesure n’est pas toujours applicable si vous achetez des pièces séparées, pour fabriquer votre propre ordinateur par exemple. C’est le coût global du bien qui sera à prendre en compte et à immobiliser s’il dépasse la limite.

2e condition : le bien doit faire partie du patrimoine de l’entreprise

Seuls les biens achetés et durablement conservés par l’entreprise sont amortissables.

3e condition : la durée d’utilisation

Le matériel doit être utilisé pendant au moins un an dans l’entreprise. Cela inclut :

• Les ordinateurs ;
• Les smartphones (comme un iPhone) ;
• Les imprimantes ;
• Les serveurs ;
• Les scanners ;
• Etc.

À l’inverse, les consommables comme les cartouches d’encre, toners ou les petites fournitures ainsi que les licences logicielles renouvelées chaque année sont directement comptabilisées en charge.

4e condition : l’usage professionnel 

Le matériel doit être utilisé dans un cadre professionnel. Il ne peut pas être amorti s’il est exclusivement réservé à un usage personnel.

Le saviez-vous ? Si vous utilisez un matériel à la fois pour le travail et à titre personnel (comme un ordinateur portable que vous emmenez partout, un iPhone…), c’est possible de l’amortir au prorata de l’usage professionnel. Par exemple, si vous l’utilisez 70% du temps pour votre activité, vous amortirez uniquement 70% de sa valeur.

Matériel informatique : quelle est la durée d’amortissement ?

La durée des différents amortissements est définie par le Plan Comptable Général (PCG). Cette durée varie selon le type de bien concerné. Par exemple, une construction va s’amortir sur plusieurs dizaines d’années, alors qu’un ordinateur aura une durée bien plus courte car il deviendra obsolète beaucoup plus rapidement.

La durée d’amortissement d’un iPhone, d’un ordinateur portable ou autre matériel informatique généralement admise est de 3 ans. Pourquoi ? Tout simplement Tout simplement en raison de l’obsolescence rapide et de la perte de valeur accélérée de ces équipements. En effet, un ordinateur devient souvent moins performant, voire dépassé, après seulement quelques années.

Pour d’autres équipements comme une imprimante ou un photocopieur, il est possible d’aller jusqu’à 5 ans. Ce type de matériel est en général plus robuste et nous sommes moins susceptibles de le remplacer.

La durée d’amortissement varie donc selon le matériel concerné et la manière dont vous l’utilisez au quotidien.

Petit conseil : si vous avez un doute sur la durée à retenir, n’hésitez pas à demander l’avis de votre expert-comptable. Il pourra vous guider en fonction de votre activité et des usages de votre entreprise.

Quel est le taux d’amortissement du matériel informatique ?

Le taux d’amortissement du matériel informatique varie selon deux critères principaux :

• Le type d’amortissement choisi (linéaire ou dégressif) ;
• La durée d’utilisation prévue du matériel informatique.

Quel est le taux d’amortissement linéaire du matériel informatique ?

Comme vu précédemment, avec un amortissement linéaire, la valeur du matériel est répartie de manière égale chaque année, sur toute sa durée de vie.

La formule est simple :

Taux d’amortissement = (100 ÷ durée d’usage en années) (exprimé en pourcentage)

Le taux de 33,33% est le plus fréquemment utilisé pour du matériel informatique car on considère qu’un ordinateur ou un équipement numérique subit une perte de valeur rapide dès les premières années et devient obsolète en moyenne au bout de 3 ans.

Quel est le taux d’amortissement dégressif du matériel informatique ?

L’amortissement dégressif fonctionne différemment. En effet, la dotation aux amortissements est plus élevée les premières années, puis diminue progressivement. Le barème est défini par le Code du commerce.

Pour le calcul, c’est très simple : vous devez prendre le taux linéaire et le multiplier par un coefficient fixé par la réglementation :

• Coefficient de 1,25 pour une durée d’amortissement de 3 à 4 ans ;
• Coefficient de 1,75 pour 5 ou 6 ans.

La formule du taux d’amortissement dégressif est donc la suivante :

Taux dégressif = taux linéaire × coefficient dégressif

À noter : il existe un coefficient de 2,25 pour les biens amortissables sur plus de 6 ans mais ce n’est pas applicable au matériel informatique car il est rarement utilisé sur une aussi longue durée.

Comment se calcule l’amortissement du matériel informatique ?

Une fois que vous avez calculé le taux d’amortissement (en fonction de la durée d’usage et du type d’amortissement choisi), vient alors le moment de l’appliquer à la base amortissable.

Cette base correspond tout simplement au prix d’achat du matériel mais en cas d’usage mixte (professionnel et personnel), seule la part affectée à un usage professionnel est prise en compte.

Le calcul de l’amortissement linéaire

Le calcul de l’amortissement linéaire repose sur une formule simple ! La voici :

Amortissement linéaire = base amortissable × taux d’amortissement

Lors de la première et de la dernière année, il faut appliquer ce que l’on appelle un prorata temporis selon la durée réelle d’utilisation sur l’exercice, avec la formule suivante :

Amortissement linéaire de la première et dernière année = base amortissable × taux × (nombre de jours / 360)

Le calcul de l’amortissement dégressif

Dans le cas d’un amortissement dégressif, la base de calcul n’est plus le coût initial mais la valeur résiduelle du bien, qui diminue chaque année.

La valeur résiduelle se calcule comme suit :

Valeur résiduelle = valeur brute – amortissements déjà comptabilisés

La première année, la valeur résiduelle correspond à la valeur d’entrée du bien (souvent son prix d’achat ou la part de ce tarif correspondant à l’utilisation professionnelle). Les années suivantes, il faut simplement déduire les montants déjà amortis les années précédentes. Ce qui reste devient alors la valeur résiduelle et c’est sur ce montant que sera calculé l’amortissement de l’année en cours.

La formule de l’amortissement dégressif est la suivante :

Amortissement dégressif = taux dégressif × valeur résiduelle

Le saviez-vous ? Vers la fin de la période d’amortissement, vous pouvez passer au mode linéaire si celui-ci permet de déduire un montant plus élevé que le dégressif. C’est une façon d’optimiser ou d’équilibrer la fin de l’amortissement pour que vous n’ayez pas à amortir une trop petite valeur sur les dernières années.

Comment procéder à la comptabilisation du matériel informatique ?

La comptabilisation de l’amortissement du matériel informatique se fait en deux grandes étapes : au moment de l’achat puis à chaque clôture d’exercice comptable.

1- Lors de l’acquisition du matériel

Lorsque vous achetez un équipement informatique d’une valeur supérieure à 500€ HT, celui-ci est enregistré comme immobilisation. Les écritures comptables à passer sont les suivantes :

• Débit du compte 2183 « Matériel informatique » pour la valeur hors taxes ;
• Débit du compte 44562 « TVA déductible sur immobilisations », correspondant au montant de la TVA ;
• Crédit du compte 404 « Fournisseurs d’immobilisations » pour le montant TTC.

2- À chaque clôture d’exercice comptable

Chaque année, à la clôture de l’exercice comptable, vous devez enregistrer l’amortissement du matériel informatique suivant la durée d’usage prévue. Pour ce faire, vous devez procéder comme suit :

• Débit du compte 68112 « Dotations aux amortissements » ;
• Crédit du compte 28183 « Amortissements du matériel informatique ».

Peut-on amortir le matériel informatique dans le cadre d’une location ?

Les nouvelles technologies évoluant extrêmement vite, il peut être rentable de louer votre matériel plutôt que de l’acheter, pour en changer régulièrement plus facilement. Les opérateurs téléphoniques proposent par exemple les derniers smartphones haut de gamme à des prix défiants toute concurrence mais vous devrez le rendre à la fin de votre contrat. Vous pouvez louer votre bien avec ou sans option d’achat. Le leasing vous permet, à la fin de la période contractuelle, d’acheter le bien à un prix bien plus intéressant.

N’oubliez cependant pas que vous avez payé des mensualités pendant plusieurs mois voire plusieurs années, cette solution n’est donc pas souvent la plus rentable.

Loué, le bien ne peut pas s’intégrer à votre patrimoine professionnel et donc ne peut pas être immobilisé et amorti. Les mensualités de location sont toutefois déductibles en charge professionnelle.

Vous avez des questions sur cet article ? Discutez-en avec nous dans les commentaires ! Utilisateurs d’Indy ? Posez vos questions en direct sur le live-chat ! 😉