Annoncer sa grossesse est un moment de joie, mais il soulève rapidement de nombreuses questions sur le plan professionnel. Comment concilier le travail, la fatigue croissante et les rendez-vous médicaux ? La fameuse « heure en moins » par jour est souvent évoquée, mais est-ce un droit reconnu par le droit du travail ? Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur l’heure de travail en moins par jour.

📝 En résumé
- Pas un droit légal universel : le Code du travail n’impose pas de réduction obligatoire du temps de travail quotidien pour toutes les salariées enceintes ;
- Ce droit dépend de la convention collective : cet aménagement provient exclusivement de votre convention collective, ou d’un accord d’entreprise. C’est donc le premier document à consulter ;
- Aucune perte de salaire : lorsque cette réduction est accordée, elle est considérée comme du temps de travail effectif et n’entraîne aucune diminution de votre rémunération ;
- La communication est primordiale : que ce droit soit prévu ou non, un dialogue transparent avec votre employeur est la meilleure approche pour trouver des aménagements adaptés à votre état.
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La réduction du temps de travail durant la grossesse : que dit la loi ?
Lorsqu’on parle de droits des salariés, le premier réflexe est de se tourner vers le Code du travail. Mais sur cette question précise, sa réponse peut surprendre.
Que dit le Code du travail sur le sujet ?
Le Code du travail n’impose pas de réduction automatique du temps de travail pour les femmes enceintes. En revanche, il encadre d’autres aspects de la grossesse en entreprise, notamment
- La protection contre la discrimination à l’embauche ;
- La protection contre le licenciement (sauf faute grave non liée à la grossesse) ;
- Les autorisations d’absence spécifiques et rémunérées pour se rendre aux examens médicaux obligatoires ;
- Les aménagements de poste en cas de risques pour la santé.
D’où vient ce droit à une heure de travail en moins ?
Cette réduction horaire provient d’autres sources de droit qui viennent compléter la loi. La principale source est la convention collective nationale (CCN). De très nombreuses conventions (comme Syntec pour les bureaux d’études, le BTP, ou encore le commerce et la métallurgie, etc.) prévoient explicitement cette mesure.
Les modalités peuvent aussi être définies par un accord d’entreprise ou même un usage reconnu et constant au sein de la société. C’est pourquoi la situation peut varier drastiquement d’une entreprise à l’autre, même pour des postes identiques.
Comment savoir si je peux bénéficier de cette réduction d’horaire ?
Vous l’aurez compris, tout dépend de la situation spécifique de votre entreprise. Voici la marche à suivre pour savoir si vous êtes éligible.
Consulter sa convention collective
Pour savoir si vous êtes éligibles, vous devez consulter la convention collective de votre entreprise. Le document peut préciser la date de début de ce droit. Pour trouver ce document de référence, plusieurs options s’offrent à vous :
- Votre bulletin de paie : le nom ou le code IDCC (Identifiant de la convention collective) de la convention applicable y est obligatoirement mentionné ;
- Votre contrat de travail : il peut également y faire référence ;
- Le service des ressources humaines : c’est leur rôle de vous renseigner ;
- Les représentants du personnel : le Comité social et économique (CSE).
Une fois que vous avez son nom, vous pouvez la consulter gratuitement en ligne, notamment sur le site du gouvernement Légifrance. Cherchez les chapitres relatifs à la « maternité », « grossesse » ou « protection de la femme enceinte ».
👉🏻 Vous avez également la possibilité de retrouver votre convention collective en utilisant l’outil de recherche du Service public. Munissez-vous du numéro SIRET de votre entreprise et cliquez sur ce lien.
Quelles sont les conditions ?
Si votre convention prévoit une réduction d’une heure de travail par jour pour les salariées enceintes, elle en précise les conditions. Celles-ci varient, mais on retrouve généralement les schémas suivants :
- Le point de départ : le droit s’ouvre généralement à partir de la fin du 2ème ou du début du 3ème mois de grossesse, sur présentation d’un certificat médical ;
- La durée : la réduction peut être de 1 heure par jour, mais aussi de 20 ou 30 minutes. Elle peut également être progressive ;
- Les modalités : la convention peut imposer la manière de prendre cette heure (par exemple, 30 minutes le matin et 30 minutes le soir, ou 1 heure en fin de journée). Si rien n’est précisé, discutez-en avec votre manager pour trouver l’arrangement le plus adapté.

Quelles sont les implications sur ma rémunération et mes avantages ?
C’est une question légitime : travailler moins signifie-t-il gagner moins ? La réponse est claire et rassurante.
Vais-je perdre du salaire ?
Non. La loi est formelle sur ce point : les temps de pause accordés au titre d’une convention collective aux salariées enceintes sont rémunérés et assimilés à du temps de travail effectif. Votre salaire de base reste donc inchangé. Vous ne subirez aucune perte financière du fait de cette réduction d’horaire.
Qu’en est-il des autres éléments de ma paie ?
En principe, les autres composantes de votre rémunération ne sont pas impactées. Votre bulletin de paie ne devrait donc afficher aucune différence. De même, pour les avantages acquis comme la prime de vacances, la majoration heure de nuit pour les postes concernés, ou encore le versement d’un panier repas. L’objectif est de ne pénaliser en aucune façon la salariée.
Que faire si ma convention collective ne prévoit rien ?
Si après vérification, ni votre convention ni aucun accord d’entreprise ne mentionnent de réduction d’horaire, tout n’est pas perdu. D’autres solutions existent pour alléger votre quotidien en étant salariée et enceinte.
Le dialogue avec l’employeur : une porte ouverte ?
Un employeur peut se montrer compréhensif, même sans obligation. Vous pouvez tout à fait solliciter un entretien avec votre manager ou les RH pour discuter d’un aménagement à l’amiable. Préparez vos arguments : fatigue liée aux transports, besoin de vous reposer, etc. Un accord informel pour partir un peu plus tôt ou arriver plus tard est souvent possible.
Les autres aménagements de poste possibles
Le médecin du travail peut être un allié précieux. En effet, il peut préconiser des aménagements de votre poste, par exemple :
- Un siège plus ergonomique ;
- Des pauses plus fréquentes ;
- Une limitation du port de charges lourdes ;
- Le passage au télétravail quelques jours par semaine.
Et si mon état de santé ne me permet plus de travailler normalement ?
Si la fatigue est trop intense ou si votre grossesse présente des complications, votre médecin traitant ou votre gynécologue peut vous prescrire un arrêt de travail pour maladie. Ce n’est plus un aménagement mais une suspension de votre contrat. Il est bon de savoir qu’un délai de carence maladie de 3 ou 7 jours peut s’appliquer, sauf si votre convention collective prévoit un maintien de salaire dès le premier jour.
Quels sont les autres droits essentiels d’une salariée enceinte ?
La réduction d’horaire n’est qu’un aspect de la protection accordée aux futures mères. Voici un rappel d’autres droits fondamentaux.
Les absences autorisées pour examens médicaux
Vous avez le droit de vous absenter pour les 7 examens médicaux prénataux obligatoires, sans aucune perte de salaire. Ces autorisations d’absences sont considérées comme du temps de travail effectif.
La protection contre le licenciement
Dès que votre employeur est informé de votre grossesse et jusqu’à 10 semaines après la fin de votre congé maternité, vous bénéficiez d’une protection relative contre le licenciement.
La gestion des congés et des RTT
Vous continuez à bénéficier de vos congés payés pendant toute la durée de votre congé maternité. La distinction entre jour ouvré et jour ouvrable est importante pour calculer précisément vos droits. N’hésitez pas à planifier avec votre employeur la prise des congés restants avant ou après votre départ.
Préparer l’après : la suite du congé maternité
Il est crucial d’anticiper la suite. Renseignez-vous sur le congé parental et le salaire si vous envisagez de prolonger votre absence pour vous occuper de votre enfant. Certaines conventions collectives prévoient aussi un congé prénatal allongé en cas de grossesse pathologique. Lorsque vous décidez de revenir, informez votre employeur de la date prévisionnelle de votre retour ou de la prise d’un congé parental. Vous devez impérativement respecter un certain délai de prévenance.
En conclusion, si l’heure de travail en moins par jour n’est pas un droit universel inscrit dans la loi, elle est une pratique très courante grâce aux conventions collectives. La première étape est donc de vous informer. Armée des bonnes informations, vous pourrez aborder votre grossesse avec plus de sérénité au travail et dialoguer efficacement avec votre employeur pour trouver les solutions les mieux adaptées à votre bien-être.
Des questions supplémentaires ? Utilisez l’espace commentaires, nous vous répondrons avec plaisir ! 😀
