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Forfait jour en tant que cadre : fonctionnement, avantages et limites

Gérer une équipe implique de maîtriser les subtilités du droit du travail, notamment pour vos cadres. Le forfait jour cadre bouleverse les règles traditionnelles du temps de travail en remplaçant le décompte horaire par un nombre de jours annuels. Mais cette autonomie apparente cache-t-elle des pièges ? Entre flexibilité organisationnelle et risques de surcharge, ce dispositif divise autant qu’il séduit. Comment fonctionne concrètement le forfait jour cadre ? Quelles contreparties pour le salarié ? Quels avantages et limites pour l’employeur ? Découvrez les clés pour maîtriser ce mécanisme complexe et éviter les écueils juridiques.

Forfait jour en tant que cadre : fonctionnement, avantages et limites

Résumé :

  • Le forfait jour cadre remplace le décompte horaire par un nombre de jours travaillés annuels (218 maximum). Il s’adresse aux cadres autonomes et certains non-cadres disposant d’une réelle liberté d’organisation dans leur travail ;
  • Sa mise en place nécessite un accord collectif préalable et une convention individuelle écrite avec le salarié. L’employeur doit surveiller régulièrement la charge de travail et organiser des entretiens annuels obligatoires ;
  • Les contreparties incluent 25 jours de congés payés classiques plus des jours de repos supplémentaires (8 jours en 2025). Le salarié peut renoncer à ses jours contre une majoration de salaire d’au moins 10% ;
  • Avantages et risques : flexibilité et rémunération attractive d’un côté, mais risques de surmenage et difficultés de déconnexion de l’autre. L’équilibre dépend du respect des obligations de suivi par l’employeur.

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Comprendre le forfait jour : définition et cadre légal

Qu’est-ce que le forfait jour ?

Une dérogation au temps de travail traditionnel

Le forfait jour constitue une dérogation majeure au principe des 35 heures hebdomadaires inscrit dans le Code du travail. Plutôt que de compter les heures effectuées, ce système repose sur un décompte du nombre de jours travaillés sur l’année. Cette approche révolutionne la relation employeur-salarié en privilégiant les résultats sur la présence.

Base légale strictement encadrée

Les articles L3121-53 à L3121-66 (ici) du Code du travail organisent entièrement le forfait jour cadre. Ces textes encadrent strictement le dispositif : conditions d’éligibilité, modalités de mise en place, périodes de repos obligatoires, suivi de la charge de travail et garanties salariales. Cette réglementation protège les salariés contre les dérives potentielles tout en offrant la flexibilité recherchée par les entreprises et les cadres autonomes.

Différence fondamentale avec le forfait heures

Le forfait heures maintient le décompte horaire en fixant une durée hebdomadaire ou mensuelle prédéfinie, avec possibilité d’heures supplémentaires majorées. À l’inverse, le forfait jour supprime totalement cette notion temporelle. Résultat : aucune heure supplémentaire n’est due, mais l’employeur doit garantir des contreparties spécifiques en temps de repos et surveiller la charge de travail pour préserver la santé du salarié.

Cette distinction impacte directement la gestion quotidienne des équipes et nécessite une approche managériale adaptée.

Qui peut bénéficier du forfait jour ?

Les cadres dirigeants et autonomes

Le forfait jour s’adresse prioritairement aux cadres disposant d’une autonomie réelle dans l’organisation de leur travail. Cette catégorie englobe les cadres dirigeants, les directeurs de service et les managers possédant un pouvoir de décision substantiel. L’autonomie ne se limite pas au simple fait d’organiser ses horaires : elle implique une liberté dans les méthodes de travail, les priorités et la gestion des objectifs. Ainsi, un cadre commercial terrain disposant de la liberté d’organiser ses rendez-vous clients peut prétendre au forfait jour, contrairement à un responsable d’équipe astreint à des horaires fixes d’ouverture.

Bon à savoir : Être cadre ne suffit pas pour bénéficier du forfait jour. L’éligibilité dépend de l’autonomie effective dans l’organisation du travail, indépendamment du titre inscrit au contrat.

Non-cadres éligibles sous conditions strictes

L’article L3121-58 du Code du travail précise que les salariés non-cadres peuvent accéder au forfait jour si deux conditions cumulatives sont réunies :

  • leur durée de travail ne peut être prédéterminée ;
  • ils disposent d’une réelle autonomie dans l’organisation de leur emploi du temps pour exercer leurs responsabilités.

Exemple jurisprudentiel d’invalidation

En 2023, la Cour de cassation a annulé la convention de forfait jour d’un agent de maîtrise de la métallurgie, pourtant éligible selon l’accord collectif. La raison ? Il était soumis à un pointage obligatoire avec relevés informatiques des heures d’arrivée/départ et obligation de 6 heures minimum de présence par jour. Cette absence d’autonomie réelle a entraîné la nullité totale de sa convention et le paiement rétroactif d’heures supplémentaires.

Bon à savoir : Les critères d’autonomie sont donc stricts : liberté dans les méthodes de travail, absence de contrôle horaire détaillé, pouvoir d’adaptation aux objectifs. L’éligibilité théorique selon l’accord collectif ne suffit pas si l’autonomie n’est pas effective.

Conditions de mise en place du forfait jour pour un cadre

Accord collectif préalable obligatoire

L’article L3121-63 du Code du travail impose un accord collectif d’entreprise ou d’établissement, ou à défaut une convention de branche, comme préalable indispensable à toute mise en place de forfait jour. Cette exigence distingue le forfait annuel du forfait hebdomadaire ou mensuel, qui peut être instauré par simple accord individuel.

L’accord collectif détermine les catégories de salariés éligibles, la période de référence, le nombre de jours maximum (généralement 218 jours), les modalités de suivi de la charge de travail et les conditions d’exercice du droit à la déconnexion. Sans cet accord préalable, aucune convention individuelle ne peut être valablement conclue, même avec l’accord exprès du salarié.

Convention individuelle écrite et formalisme strict

L’article L3121-55 exige une convention individuelle établie par écrit pour tout forfait jour. Cette convention peut prendre la forme d’une clause du contrat de travail initial ou d’un avenant ultérieur. Elle doit préciser le nombre exact de jours compris dans le forfait, les modalités de rémunération et les conditions spécifiques au poste. La modification ultérieure de cette convention nécessite l’accord des deux parties et doit respecter le formalisme écrit.

Information et accord exprès du salarié

L’employeur doit informer précisément le salarié des implications du forfait jour : absence de décompte horaire, exclusion des heures supplémentaires, modalités de repos compensateur. Cette information porte également sur les jours ouvrés et ouvrables pour le calcul des congés et repos.

Aucun forfait jour ne peut être imposé au salarié. Son refus ne peut constituer un motif de sanction ou de licenciement. L’accord doit être libre et éclairé, ce qui implique une présentation transparente des avantages et contraintes liés à ce régime dérogatoire au droit commun du travail.

Forfait jour : quelles contreparties pour le cadre ?

La rémunération

Principe de rémunération forfaitaire

Le forfait jour substitue une rémunération globale au décompte horaire traditionnel. Point essentiel : que le salarié travaille 8 ou 12 heures par jour, sa rémunération reste identique. Cette rémunération forfaitaire couvre l’ensemble des jours travaillés dans la limite de 218 jours annuels, sans distinction entre journées courtes ou longues.

Contrairement au salaire horaire classique, aucune majoration pour heures supplémentaires n’est due, le forfait intégrant cette compensation. La rémunération doit néanmoins respecter un seuil minimal : elle ne peut être inférieure au SMIC net 2025 calculé sur la base de 1 607 heures annuelles.

Adéquation rémunération-charge de travail

La rémunération forfaitaire doit correspondre à la charge de travail réellement confiée au salarié. L’employeur ne peut sous-rémunérer un cadre sous prétexte d’autonomie. L’article L3121-61 du Code du travail protège expressément les salariés : si la rémunération apparaît manifestement sans rapport avec les sujétions imposées, le salarié peut saisir le conseil de prud’hommes.

Cette saisine permet d’obtenir une indemnité calculée en fonction du préjudice subi, tenant compte du niveau de salaire pratiqué dans l’entreprise et de la qualification du poste. Non-négligeable : aucune clause conventionnelle ne peut priver le salarié de ce recours.

Suivi annuel obligatoire

L’article L3121-65 impose un entretien annuel entre l’employeur et le salarié en forfait jour. Cette rencontre obligatoire porte sur la charge de travail (qui doit rester raisonnable), l’organisation du travail, l’articulation vie professionnelle-vie personnelle et la rémunération. Cet entretien permet d‘ajuster la rémunération si la charge de travail a évolué. Les primes de vacances et avantages conventionnels restent dus selon les mêmes modalités que pour les salariés au temps, garantissant l’égalité de traitement entre collaborateurs.

Les jours de repos

Les 25 jours de congés payés

Les salariés en forfait jour bénéficient des 25 jours ouvrés de congés payés légaux, comme tout salarié. Ces congés s’acquièrent au rythme de 2,08 jours par mois travaillé et constituent un droit inaliénable. L’employeur ne peut ni les supprimer ni les racheter, même dans le cadre du forfait jour. La prise de ces congés suit les règles classiques du Code du travail : période de référence du 1er juin au 31 mai, accord de l’employeur sur les dates, possibilité de fractionnement.

Repos quotidien et hebdomadaire

Le forfait jour n’autorise pas l’employeur à négliger les repos légaux : : 11 heures consécutives de repos quotidien et 35 heures consécutives de repos hebdomadaire. Ces garanties protègent la santé du salarié malgré l’autonomie accordée. L’employeur doit s’assurer régulièrement que la charge de travail permet le respect de ces repos. Le non-respect expose à la nullité de la convention de forfait et au paiement d’heures supplémentaires.

Lien avec les autres congés

Ces jours s’articulent avec les congés parentaux et les congés pour événements familiaux selon les règles habituelles. Le forfait jour ne modifie pas ces droits fondamentaux du salarié.

Des jours de repos supplémentaires

Le calcul des RTT en forfait jour

Au-delà des congés payés, les salariés en forfait jour bénéficient de jours de repos supplémentaires (RTT – Réduction du Temps de Travail) qui compensent l’organisation particulière de leur temps de travail. Le calcul s’effectue par soustraction à partir des 365 jours de l’année civile.

La méthode consiste à retirer successivement : les 218 jours maximum de forfait, l’ensemble des weekends de l’année (104 jours correspondant aux 52 samedis et dimanches), les 25 jours ouvrés de congés payés légaux, et enfin les jours fériés chômés tombant exclusivement du lundi au vendredi. Important : seuls les jours fériés en semaine sont décomptés, car ceux tombant le weekend sont déjà inclus dans les 104 jours de repos hebdomadaire.

Le nombre de RTT varie donc chaque année selon la répartition du calendrier et les jours fériés spécifiques à l’entreprise ou à la région (Alsace-Moselle bénéficie de jours supplémentaires).

Pour 2025 : 365 jours – 218 jours de forfait – 104 weekends – 25 congés payés – 10 jours fériés = 8 jours de RTT.

Possibilité de renonciation

L’article L3121-59 du Code du travail permet au salarié de renoncer volontairement à tout ou partie de ses RTT en contrepartie d’une majoration de salaire. Cette renonciation nécessite un accord écrit entre les parties, formalisé par un avenant à la convention de forfait. L’employeur ne peut jamais imposer cette renonciation. La demande doit émaner du salarié et l’employeur peut la refuser. L’avenant est valable uniquement pour l’année en cours et ne peut être renouvelé tacitement.

Les règles de la majoration

La majoration de salaire ne peut être inférieure à 10% du salaire journalier. En cas de renonciation, le salarié ne peut dépasser 235 jours travaillés par an (sauf accord collectif différent).

Exemple concret : Un salarié à 4 000 € mensuels en forfait 218 jours renonce à 2 RTT avec majoration 10% : (4 000 × 12) ÷ 218 × 2 × 110% = 484 € bruts supplémentaires.

Cette rémunération supplémentaire est soumise aux cotisations sociales habituelles.

Les avantages et inconvénients du forfait jour pour les cadres

Visuel forfait jour cadre

Les avantages du forfait jour

Flexibilité organisationnelle pour tous

Le forfait jour offre une liberté d’organisation exceptionnelle aux salariés. Fini le pointage rigide : ils adaptent leurs horaires aux contraintes personnelles et professionnelles. Cette autonomie facilite l’équilibre vie privée-vie professionnelle, particulièrement appréciée par les cadres expérimentés.

Pour l’employeur, cette flexibilité simplifie la gestion des équipes. Plus besoin de contrôler les heures d’arrivée ou de départ, l‘évaluation se concentre sur les résultats.

Rémunération attractive et prévisible

Le forfait jour permet une rémunération forfaitaire attractive, souvent supérieure au salaire horaire équivalent. Les cadres bénéficient d’une rémunération stable, indépendante des fluctuations d’activité. Cette prévisibilité facilite la gestion du budget familial et les projets personnels.

Côté employeur, les coûts salariaux deviennent prévisibles. Aucun risque de dérapage sur les heures supplémentaires, même en période d’intense activité. Cette maîtrise budgétaire s’avère précieuse lors de la création d’entreprise où chaque euro compte dans l’établissement des business plans.

Responsabilisation et développement professionnel

Le forfait jour responsabilise le salarié sur ses objectifs plutôt que sur sa présence. Cette autonomie développe les compétences managériales et la prise d’initiative. Les collaborateurs gagnent en maturité professionnelle et en capacité d’adaptation.

Pour l’entreprise, cette responsabilisation améliore la productivité et l’innovation. Les équipes deviennent plus réactives, moins dépendantes de la hiérarchie pour les décisions opérationnelles. Résultat : un management plus efficace et des collaborateurs plus impliqués dans la réussite collective. Cette culture de la performance attire les profils ambitieux et fidélise les talents.

Les inconvénients

Risques sur la santé et bien-être

Le forfait jour expose les salariés à des risques psychosociaux importants. L’absence de limitation horaire peut conduire à des journées de travail excessives, générant stress, fatigue chronique et burn-out. Les cadres peinent souvent à fixer leurs propres limites, particulièrement face à une charge de travail croissante.

Pour l’employeur, ces risques se traduisent par une augmentation de l’absentéisme, des arrêts maladie prolongés et un turn-over coûteux. La responsabilité civile et pénale peut être engagée en cas de manquement à l’obligation de sécurité, exposant l’entreprise à des sanctions financières et judiciaires.

Complexité du contrôle de la charge de travail

L’employeur doit surveiller régulièrement la charge de travail sans pouvoir s’appuyer sur le décompte horaire traditionnel. Cette obligation légale nécessite des outils de suivi sophistiqués et des entretiens annuels approfondis. Le manquement expose à la nullité de la convention de forfait.

Côté salarié, l’évaluation devient subjective et source de tensions. Comment prouver une surcharge quand le temps de travail n’est pas décompté ? Cette difficulté complique les relations sociales et peut générer un sentiment d’injustice.

Difficultés de déconnexion

L’autonomie du forfait jour brouille les frontières entre vie professionnelle et personnelle. Les sollicitations professionnelles envahissent les soirées, weekends et congés. Cette hyperconnexion nuit à la récupération et à l’équilibre familial. L’entreprise doit investir dans des chartes de déconnexion et former les managers, représentant un coût organisationnel non négligeable.

Bon à savoir : Le droit à la déconnexion, inscrit dans le Code du travail depuis 2017, oblige les entreprises de plus de 50 salariés à définir les modalités d’exercice de ce droit. Il vise à préserver les temps de repos et la vie personnelle en limitant l’usage des outils numériques professionnels hors temps de travail.

Des interrogations au sujet du droit du travail ? Nous vous répondons dans les commentaires ! 

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par Sandra Grisard

Ancienne comptable reconvertie dans l’écriture, Sandra connaît les rouages de la gestion d’entreprise sur le bout des doigts. Aujourd’hui, elle met son expertise au service des indépendants en partageant des conseils concrets, simples et utiles pour gagner du temps et éviter les erreurs.

Questions fréquentes

Quelle est la limite horaire pour un cadre au forfait jour ?

Il n'y a pas de limite horaire quotidienne ou hebdomadaire stricte, contrairement aux salariés classiques. Cependant, l'employeur doit garantir 11h de repos quotidien et 35h de repos hebdomadaire, et surveiller que la charge reste raisonnable.

Comment calculer les RTT en 2025 si vous êtes cadre au forfait jours ?

Le calcul pour 2025 : 365 jours - 218 jours de forfait - 104 weekends - 25 congés payés - 10 jours fériés tombant en semaine = 8 RTT. Ce nombre varie selon les jours fériés de l'entreprise et peut différer d'une année à l'autre.

Quel est l'avantage d'être au forfait jour ?

L'avantage principal est la flexibilité : horaires libres, pas de pointage, équilibre vie pro-vie perso facilité. La rémunération est également attractive et stable, indépendante des fluctuations d'activité, avec possibilité de racheter ses RTT.



Comment fonctionne le forfait jour pour un cadre ?

Le cadre travaille un nombre de jours fixé annuellement (maximum 218) au lieu d'horaires précis. Sa rémunération est forfaitaire, sans heures supplémentaires et il bénéficie d'une totale autonomie dans l'organisation de son travail selon ses objectifs.
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