Vous souhaitez reprendre une entreprise, mais vous n’avez pas les fonds nécessaires pour l’acquérir ? La reprise d’entreprise sans apport constitue pourtant une solution accessible grâce aux dispositifs de financement alternatifs. Mais comment structurer votre dossier ? Quelles stratégies adopter face à l’absence d’apport ? Comment convaincre les financeurs ? Toutes les réponses dans cet article.

En résumé :
- La reprise d’entreprise sans apport offre des avantages immédiats : structure existante, clientèle établie et chiffre d’affaires dès la prise de contrôle ;
- La réussite nécessite une préparation rigoureuse : étude de marché approfondie, business plan solide et identification de la cible idéale ;
- Plusieurs solutions de financement existent : aides publiques, prêts d’honneur et investisseurs pour constituer vos fonds propres ;
- Des alternatives comme la location-gérance permettent d’acquérir progressivement une entreprise sans immobiliser de capitaux.
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Reprise d’entreprise sans apport : est-ce vraiment possible ?
Pourquoi envisager une reprise sans apport ?
Reprendre une entreprise sans apporter de fonds personnels, c’est valoriser avant tout vos compétences et votre projet, plutôt que votre patrimoine financier. Trois profils excellents dans cette stratégie :
- Les cadres expérimentés ;
- Les professionnels en reconversion ;
- Les demandeurs d’emploi soutenus par des dispositifs spécifiques.
Votre légitimité repose sur des atouts concrets : connaissance du secteur et vision stratégique. Ces éléments compensent l’absence de capital initial auprès des banques et rassurent les cédants.
Bonne nouvelle : la tension du marché joue en votre faveur. Face à la pénurie de repreneurs qualifiés dans certains secteurs, les conditions de négociation évoluent vers plus de souplesse financière.
Les avantages par rapport à une création d’entreprise
Contrairement à la création d’entreprise, la reprise permet d’éliminer la phase critique de démarrage. Résultat : vous bénéficiez immédiatement d’un modèle économique validé et d’un portefeuille clients générant des revenus dès le premier mois.
Avec des processus éprouvés et une équipe formée, vous n’avez pas à construire simultanément offre et organisation. De plus, les banques accordent une confiance supérieure aux reprises grâce à l’historique comptable, facilitant l’obtention de financements.
Comment reprendre une entreprise sans apport ?
Réaliser une étude de marché
L’étude de marché évalue la pérennité de l’activité et son potentiel d’évolution. Analysez précisément la clientèle actuelle : concentration, fidélité, sensibilité aux prix et besoins non satisfaits pour identifier les risques et opportunités immédiats.
- Examinez les tendances du secteur qui impacteront la société : réglementations, innovations et nouveaux entrants. Cette projection démontre votre capacité d’anticipation aux financeurs.
- Évaluez objectivement les forces et faiblesses de l’entreprise par rapport à ses concurrents directs. Cette comparaison, appuyée par des données chiffrées, constitue la base de votre stratégie de développement.
Élaborer un business plan solide
Le business plan doit d’abord démontrer la rentabilité historique de l’entreprise à travers l’analyse des trois derniers exercices comptables. Identifiez les sources de revenus stables et récurrents qui sécuriseront le remboursement des financements obtenus.
Présentez des prévisions financières réalistes avec un plan de trésorerie mensuel détaillé pour la première année, prouvant votre capacité à honorer toutes les échéances.
Enfin, détaillez votre stratégie de développement en privilégiant les améliorations à faible investissement et retour rapide.
Les financeurs préféreront les projets où l’absence de ressources financières personnelles est compensée par des initiatives créatrices de valeur.
Comment trouver l’entreprise idéale à racheter ?
Ciblez prioritairement les entreprises rentables, mais sous-évaluées : dirigeant proche de la retraite, stratégie digitale absente ou implantation en zone rurale. Ces caractéristiques créent des opportunités de négociation favorables.
Exploitez les plateformes spécialisées comme la Bourse Transmission de Bpifrance (pou y accéder, cliquez ici) ou la Bourse Nationale d’Opportunités Artisanales, mais ne vous y limitez pas. Les meilleures opportunités viennent souvent du bouche-à-oreille : sociétés non officiellement à vendre, mais dont le dirigeant envisage une cession à moyen terme.
Pour les entités plus importantes, les cabinets de fusion acquisition peuvent vous orienter vers des opportunités correspondant à votre profil, même sans capital initial.
Avant de vous engager, assurez-vous de bien maîtriser la valorisation de l’entreprise cible pour négocier efficacement.
Quelles solutions de financement pour reprendre une entreprise sans apport ?
Solliciter des aides publiques
Plusieurs aides publiques peuvent accompagner votre reprise d’entreprise, toutes soumises à des conditions d’éligibilité strictes.
Dans un premier temps, l’ARCE (Aide à la Reprise ou Création d’Entreprise) permet aux demandeurs d’emploi de transformer leurs allocations en capital immédiat. Cette aide représente 60% de vos droits restants, versés en deux fois.
L’ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise) offre quant à elle une exonération de charges sociales pendant 12 mois. L’exonération est totale si votre revenu est inférieur à 75% du PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale, fixé à 47 100 € en 2025) et dégressive jusqu’à 100% du PASS. Cette économie améliore votre trésorerie pendant la phase critique de démarrage.
Enfin, les programmes régionaux (ex-NACRE) proposent un soutien technique et financier adapté à chaque territoire. Ces dispositifs offrent généralement trois phases : montage du projet, structuration financière et suivi post-reprise.
Demander des prêts pour financer votre projet de reprise d’entreprise
L’emprunt bancaire classique représente le socle de tout montage financier. Les banques peuvent financer jusqu’à 70% du prix d’acquisition avec des durées de 5 à 7 ans, étendues à 15 ans pour l’immobilier professionnel.
Une autre forme de prêt possible est le crédit-vendeur. Concrètement, ce dispositif permet d’échelonner de 30 à 50% du prix directement auprès du cédant sur une durée de 1 à 5 ans. Ce mécanisme, où le vendeur accepte d’être payé en plusieurs fois, fonctionne comme un prêt accordé par le cédant lui-même. Cette confiance rassure les autres financeurs et compense l’absence de trésorerie personnelle.
L’ADIE propose quant à elle des micro-crédits pouvant aller jusqu’à 15 000 € avec des critères d’éligibilité assouplis, tandis que les prêts d’honneur d’Initiative France (jusqu’à 50 000 €) et du Réseau Entreprendre (jusqu’à 90 000 €) sont accordés sans intérêt ni garantie.
Le Prêt Croissance Transmission de Bpifrance, lui, finance sans garantie personnelle les reprises jusqu’à 5 millions d’euros, avec un différé d’amortissement possible.
Enfin, certaines garanties institutionnelles comme la Garantie Transmission de Bpifrance (50%) ou la Garantie Égalité Femmes (80% pour les femmes entrepreneures) facilitent l’accès au crédit bancaire.
Faire entrer des investisseurs
Vos proches
Le love money permet de mobiliser les ressources financières de votre cercle personnel (famille, amis, relations) pour constituer un apport initial. Ce financement affectif, généralement compris entre 5 000 € et 30 000 €. Ce type de financement offre une grande flexibilité, tant dans le montant que dans les conditions de remboursement.
Formalisez ces investissements par des actes notariés ou sous seing privé enregistré. En effet, les sommes supérieures à 5 000 € doivent être déclarées à l’administration fiscale, tandis que celles dépassant 1 500 € doivent nécessairement être écrites pour prévenir tout litige ultérieur.
Les proches peuvent intervenir en compte courant d’associé (prêt rémunéré ou non à l’entreprise), ou en capital (achat de parts sociales). Cette deuxième option leur permet de bénéficier d’avantages fiscaux significatifs, avec une réduction d’impôt pouvant atteindre 25% des sommes investies dans les PME.
Le financement participatif
Les plateformes de crowdfunding permettent de collecter des fonds auprès d’un large public. Quatre modèles distincts existent :
- Le crowdfunding en don (sans contrepartie), où les contributeurs soutiennent gratuitement votre projet par conviction ou sympathie ;
- Le crowdfunding avec contrepartie, où vous offrez un produit, service ou avantage symbolique en échange du soutien ;
- Le crowdlending, système de prêt rémunéré où les particuliers vous prêtent de l’argent contre un intérêt fixé à l’avance ;
- Le crowdequity, forme d’investissement participatif où les contributeurs deviennent actionnaires de votre entreprise en échange de leur participation financière.
Le financement d’une reprise sans fonds propres est particulièrement adapté aux formules de crowdlending et crowdequity. Ces mécanismes conviennent aux projets innovants ou à fort impact territorial capable de mobiliser une communauté d’investisseurs.
En pratique, les plateformes comme WiSEED ou KissKissBankBank apportent une crédibilité précieuse à votre projet, moyennant une commission de 5 à 8% sur les montants collectés.
Les business angels
Que recherchent les business angels ? Ces investisseurs ciblent des projets à fort potentiel et une équipe dirigeante déterminée, même sans mise de départ. Ils attendent un retour significatif et exigent souvent un droit de regard sur les décisions stratégiques.
Ces investisseurs apportent simultanément des capitaux (50 000 € à 500 000 €) et leur expertise. Contrairement aux idées reçues, ils interviennent aussi dans des projets de reprise classique.
Le réseau France Angels fédère plus de 5 000 business angels en 65 associations régionales. Le rachat d’entreprise sans capital personnel devient possible grâce à leur soutien financier et stratégique.
Astuce : Identifiez les business angels ayant une expérience dans votre secteur pour faciliter leur adhésion au projet.
Explorer d’autres modes de reprise sans apport
La location-gérance
La location-gérance vous permet d’exploiter un fonds de commerce sans l’acheter immédiatement. Ce contrat autorise l’utilisation de tous les éléments du fonds (clientèle, matériel, bail commercial) contre le versement d’une redevance mensuelle au propriétaire, généralement comprise entre 5% et 15% du chiffre d’affaires.
Cette formule fonctionne comme un essai avant achat et sécurise considérablement votre projet. Vous testez la rentabilité réelle de l’entreprise pendant 1 à 3 ans avant de vous engager définitivement, tout en générant les bénéfices qui constitueront votre apport futur pour l’acquisition finale.
Le propriétaire conserve la propriété du fonds mais vous transfère la totalité des risques d’exploitation. Vous devenez juridiquement commerçant indépendant, responsable des résultats sans immobiliser de capital.
Note importante : La location-gérance impose généralement une clause d’achat à terme. Le montant de l’acquisition finale est fixé dès la signature du contrat initial, et toute ou partie des redevances versées peut être déductible du prix d’achat définitif.
La reprise d’une entreprise familiale
La transmission familiale offre des conditions particulièrement favorables pour une reprise d’entreprise sans apport. Le pacte Dutreil, dispositif fiscal spécifique aux transmissions d’entreprises familiales, permet de profiter d’une exonération de 75% de la valeur des titres transmis sur les droits de mutation.
Le crédit-vendeur familial constitue une solution privilégiée. Le parent cédant accepte un paiement échelonné sur une période plus longue (souvent 5 à 10 ans), avec des taux avantageux.
La donation-partage avec soulte, quant à elle, permet au repreneur familial de recevoir l’entreprise tout en versant une compensation financière (la soulte) à ses frères et sœurs non-repreneurs. Cette somme compensatoire peut être financée par un emprunt garanti par la valeur de l’entité elle-même.
Bon à savoir : Privilégiez la reprise des titres plutôt que des actifs pour préserver l’historique juridique et comptable. Un avantage non négligeable pour renforcer la crédibilité de votre dossier auprès des banques, même en l’absence d’apport personnel.
Des questions sur la reprise d’entreprise sans apport ? Nous vous répondons dans les commentaires !
