Outre la création, il existe la reprise d’entreprise. Dans le cadre d’une reprise, la valorisation d’entreprise est une étape clé. Elle vise à estimer la valeur marchande de l’entreprise, en s’appuyant sur l’analyse de ses forces et de ses faiblesses. Cette valeur sert de référence lors des discussions ou négociations avec un repreneur potentiel. Mais quels sont les critères et les méthodes d’évaluation d’une entreprise ? Quelle est la différence entre la valeur et le prix de cession ? Nous vous expliquons tout !

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📝 En résumé :
- La valorisation d’une entreprise consiste à évaluer la valeur de son actif et de son passif afin d’en déterminer l’actif net comptable ;
- Les critères d’évaluation sont nombreux : chiffre d’affaires, structure financière, portefeuille clients, état du marché et de la concurrence, etc. ;
- Il existe différentes méthodes de valorisation d’une entreprise : la méthode patrimoniale, la méthode comparative et la méthode de la rentabilité ;
- Pour valoriser une entreprise, les ratios à connaître sont le PER (Price Earning Ratio), le ratio de capitalisation sur dividendes, le PBR (Price to Book Ratio) et le PSR (Price to Sales Ratio) ;
- Cette démarche étant complexe, il est recommandé de faire appel à un professionnel expérimenté ;
- La valeur est différente du prix de cession.
Zoom sur la valorisation d’une entreprise
Définition
La valorisation d’une entreprise consiste à évaluer la valeur de son actif (ce que possède l’entreprise) et de son passif (ce qu’elle doit), tels qu’ils apparaissent au bilan comptable, de sorte à déterminer l’actif net. Plus concrètement, cela revient à calculer la somme qu’un acquéreur devra débourser pour racheter le capital social de la société dans sa totalité.
Cependant, il convient de souligner que la valorisation d’une entreprise ne sert pas uniquement de base de calcul aux opérations de cession. En effet, vous pouvez aussi y recourir pour :
- Améliorer le fonctionnement de l’entreprise ;
- Identifier ses points forts et ses points faibles ;
- Ou encore établir un business plan solide dans le cadre d’une demande de financement ou d’une levée de fonds.
Pourquoi valoriser une entreprise ?
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles valoriser une entreprise semble avantageux. En effet, en tant que dirigeant d’entreprise, cette démarche vous permettra de :
- Estimer la valeur économique du patrimoine de l’entreprise en vue d’une cession de parts sociales, d’actions ou de titres ;
- Positionner l’entreprise sur le marché en estimant sa valeur ;
- Optimiser la gestion de l’entreprise afin d’augmenter sa valeur globale ;
- Définir les points forts et les points faibles de la structure pour mieux gérer les ressources et orienter les décisions stratégiques ;
- Mettre en place une stratégie de développement cohérente en vous appuyant sur la valeur réelle de l’entreprise et son potentiel de croissance ;
- Détecter les lacunes et dysfonctionnements éventuels pour y trouver des solutions concrètes ;
- Établir un business model solide dans le cadre d’une demande de financement ;
- Renforcer l’attractivité de l’entreprise auprès des investisseurs ;
- Améliorer la rentabilité et les leviers de croissance sur le long terme ;
- Évaluer les ressources financières pour assurer une cession à juste prix ;
- Anticiper et de calculer le montant des impôts sur les plus-values et les dividendes ;
- Structurer un dossier solide en vue d’une reprise d’entreprise sans apport, en rassurant les partenaires financiers grâce à une évaluation précise.
Vous l’aurez donc compris, la valorisation d’une entreprise constitue une étape clé pour orienter sa stratégie et son développement.
Quels sont les critères de valorisation d’une entreprise ?
L’estimation de la valeur financière d’une entreprise revient à en dresser un diagnostic global. Cette analyse repose sur de multiples critères comme :
- Le chiffre d’affaires de l’entreprise actuel et passé (jusqu’à 3 à 5 exercices en arrière) ;
- Sa structure financière ;
- Son portefeuille clients ;
- L’état du marché et de la concurrence ;
- Sa réputation ;
- Le savoir-faire de l’entreprise ;
- Son matériel et ses équipements ;
- Son fonctionnement interne.
Quelles sont les méthodes de valorisation d’une entreprise ?
Il existe différentes méthodes de valorisation d’une entreprise :
- La méthode patrimoniale ;
- La méthode comparative ;
- La méthode de la rentabilité.
Pour obtenir la valeur la plus précise possible, nous vous conseillons de combiner au minimum deux de ces trois méthodes.
1- La méthode patrimoniale
La première méthode s’appelle la méthode patrimoniale. Celle-ci permet d’évaluer ce que l’entreprise « vaut sur le papier » à un instant donné, en regardant ce qu’elle possède (l’actif) et ce qu’elle doit (le passif). C’est la différence entre ces deux éléments qui donne l’actif net comptable de l’entreprise (aussi appelé situation nette).
Pour ce faire, vous devez analyser les bilans comptables des trois derniers exercices de l’entreprise.
Attention ! 📢
À elle seule, cette méthode ne permet pas d’obtenir une valeur financière précise de l’entreprise. En effet, elle ne prend pas en considération sa rentabilité et son potentiel de croissance. Elle reste néanmoins très pertinente pour estimer sa valeur de remplacement ou sa valeur en cas de liquidation (si l’entreprise vend tous ses biens en vue de payer les créanciers).
2- La méthode comparative
La méthode comparative permet d’évaluer une entreprise en la comparant à d’autres structures similaires (« peer group ») en termes :
- De secteur d’activité ;
- De taille ;
- De localisation ;
- Et de niveau de maturité.
En pratique, il s’agit d’analyser des entreprises ayant été récemment cédées, puis d’utiliser les prix auxquels elles ont été vendues comme références. Par exemple, si une entreprise A, similaire à la vôtre en termes de secteur d’activité et de taille, a été vendue pour 200 000€ et qu’une entreprise B, tout aussi comparable, a été cédée pour 220 000€, vous pouvez donc en déduire que la valeur de votre entreprise se situe dans une fourchette voisine.
Cette approche est particulièrement adaptée aux reprises de commerces ou d’activités artisanales pour lesquelles il existe des bases de données fiables qui recensent un grand nombre d’opérations comparables. Elle peut aussi être utilisée dans le cadre d’une opération de fusion-acquisition afin de comparer la valeur des entreprises impliquées.
Par ailleurs, cette méthode consiste à estimer une valeur théorique à partir d’un barème ou d’un coefficient multiplicateur habituellement observé dans un secteur d’activité donné et dans une zone géographique semblable. Le barème le plus couramment utilisé est celui issu de l’ouvrage « Évaluation – Éditions Francis Lefebvre ».
Attention ! 📢
La méthode comparative présente aussi certaines limites ! En effet, elle donne une fourchette assez large, ne prend pas en compte la valeur spécifique du bail commercial, ni les écarts de prix parfois significatifs pouvant être constatés entre transactions similaires.
3- La méthode de la rentabilité
Enfin, la méthode de la rentabilité consiste simplement à estimer la capacité d’une entreprise à générer des bénéfices dans les prochaines années. La valeur obtenue doit ensuite être pondérée en fonction du risque de non-réalisation des prédictions. Pourquoi ? Parce que 1 euro aujourd’hui ne vaut pas nécessairement 1 euro dans 5 ans en raison de l’inflation, du risque, etc.
Aussi appelée approche actuarielle, cette méthode sert à évaluer les flux de revenus futurs en intégrant le risque lié à l’actif économique de l’entreprise. Elle nécessite de définir un taux d’actualisation qui tient compte des futurs flux de trésorerie, tout en déterminant le niveau de risque de l’entreprise. Par conséquent, plus l’entreprise est risquée, plus le taux est élevé et donc plus sa valeur actuelle est réduite.
Les flux pris en compte comprennent généralement :
- Les dividendes distribués ;
- Les cash-flows (ou flux de trésorerie) ;
- Ou les bénéfices futurs.
Les principaux modèles utilisés au titre de cette méthode comprennent :
- Le modèle Gordon-Shapiro : il est basé sur l’actualisation des dividendes futurs selon un taux de croissance constant ;
- Le modèle Bates : il prend en compte les bénéfices futurs, le taux de distribution ainsi que les fluctuations à long terme ;
- La méthode d’actualisation des « free cash-flows » (ou DCF pour « Discounted Cash Flow ») : elle repose sur l’estimation des flux de trésorerie disponibles générés par l’entreprise.
Pour information, la méthode DCF est particulièrement adaptée aux entreprises ayant un fort potentiel de croissance comme les start-ups et les sociétés innovantes.
Les ratios à connaître pour valoriser une entreprise
Pour valoriser une entreprise, il est nécessaire de connaître 4 principaux ratios, à savoir :
- Le PER (Price Earning Ratio) ;
- Le ratio de capitalisation sur dividendes ;
- Le PBR (Price to Book Ratio) ;
- Le PSR (Price to Sales Ratio).
1- Le PER (Price Earning Ratio)
C’est le ratio le plus connu. Il est appliqué directement sur le bénéfice net de l’entreprise pour en obtenir sa valeur.
Dans le cas d’une entreprise cotée en Bourse, le PER correspond au cours de l’action divisé par le bénéfice net par action. Ce ratio permet de calculer le nombre d’années requises à l’investisseur pour récupérer l’investissement initial grâce aux bénéfices générés. Un PER de 15 signifie donc que 15 années sont nécessaires pour que les bénéfices couvrent l’investissement de départ.
👉 Plus le PER est bas, plus l’entreprise est bon marché.
2- Le ratio de capitalisation sur dividendes
Ce ratio se rapproche du PER, mais avec une différence notable : il se base sur les dividendes effectivement versés aux actionnaires et non sur les bénéfices. Il permet ainsi d’évaluer le rendement réel pour l’investisseur et le temps nécessaire pour récupérer son investissement grâce aux dividendes perçus.
👉 Plus ce ratio est faible, plus le capital investi pourra être récupéré rapidement, ce qui le rend plus attractif pour l’investisseur.
3- Le PBR (Price to Book Ratio)
Le PBR vise à comparer la capitalisation boursière de l’entreprise à son actif net comptable.
Ce ratio est souvent utilisé dans une approche comparative, notamment pour valoriser une entreprise par rapport à ses fonds propres. Pour le calculer, c’est très simple ! Il vous suffit de déterminer l’actif net comptable en appliquant l’une des deux formules suivantes :
- Actif net comptable = actif comptable – actif fictif – dettes ;
- Ou Actif net comptable = capitaux propres – actif fictif.
Une fois le résultat obtenu, vous devez calculer le PBR en divisant la capitalisation de l’entreprise par cet actif net comptable.
👉 Un PBR supérieur à 1 indique que l’entreprise vaut plus que sa valeur comptable, ce qui peut refléter son potentiel de croissance, sa rentabilité ou des actifs intangibles (marque, réputation, etc.).
4- Le PSR (Price to Sales Ratio)
Enfin, le quatrième et dernier ratio, c’est le PSR ! Il permet d’estimer la valeur d’une entreprise en fonction de son chiffre d’affaires (CA), c’est-à-dire de ses ventes. En d’autres termes, il estime combien un investisseur est prêt à dépenser pour chaque euro de chiffre d’affaires généré par l’entreprise.
Il peut se calculer de deux manières :
- PSR = Capitalisation boursière / Chiffre d’affaires ;
- Ou PSR = (Capitalisation + Dette nette) / Chiffre d’affaires.
👉 Un PSR élevé peut indiquer une entreprise perçue comme ayant un fort potentiel mais il peut aussi signaler une surévaluation si la valorisation est trop optimiste.
Récapitulatif des ratios à connaître pour valoriser une entreprise !
📌 Ratio | ➗ Formule |
PER (Price Earning Ratio) | Cours de l’action / Bénéfice par action |
Ratio de capitalisation sur dividendes | Capitalisation boursière / Dividendes annuels versés |
PBR (Price to Book Ratio) | Capitalisation / Actif net comptable |
PSR (Price to Sales Ratio) | – Capitalisation boursière / Chiffre d’affaires ; – (Capitalisation + Dette nette) / Chiffre d’affaires |
Qui peut évaluer une entreprise ?
La valorisation d’une entreprise est un processus complexe qui nécessite des compétences pointues en comptabilité et en finance. Elle implique notamment de savoir :
- Lire correctement les états financiers ;
- Anticiper les performances futures de l’activité.
Pour ce faire, nous vous conseillons donc vivement de faire appel à un professionnel expérimenté comme :
- Un expert agréé par la CCEF (Compagnie des Conseils et Experts Financiers, ici) ;
- Un cabinet spécialisé dans les opérations de cession d’entreprise ;
- Ou un expert-comptable.
Quelle est la différence entre la valeur et le prix de cession ?
La valorisation d’une entreprise ne permet pas de définir son prix de cession exact mais plutôt une fourchette indicative (un ordre de grandeur) qui servira par la suite de référence lors des négociations entre le cédant et le repreneur.
Comme pour toute opération, le prix de cession d’une entreprise dépend majoritairement de la loi de l’offre et de la demande :
- Si votre entreprise suscite l’intérêt d’un grand nombre d’acheteurs, la concurrence peut faire grimper les différentes propositions ;
- À l’inverse, si votre entreprise attire peu voire pas de repreneurs potentiels, vous serez contraint de revoir le prix de cession à la baisse pour conclure la vente.
Le prix de vente définitif de l’entreprise correspond tout simplement au prix que le cédant est prêt à accepter et au prix que le repreneur est en mesure de financer, sans pour autant mettre en péril le développement futur de l’entreprise qu’il s’apprête à acquérir.
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