Taxe PUMa : comment éviter les pièges en 2025 ?

Vous êtes indépendant et vous vous rémunérez principalement en dividendes ? Ou via d’autres revenus issus de capitaux, comme des loyers ou des plus-values ? Vous êtes peut-être concerné·e par la taxe PUMa : une cotisation qui vise ceux qui bénéficient de la Sécurité sociale sans cotiser suffisamment via leur activité. En 2025, les seuils évoluent : mieux vaut anticiper pour éviter les mauvaises surprises !

Taxe PUMa : comment éviter les pièges en 2025 ?

Résumé

  • La taxe PUMa est une cotisation qui permet de financer la Protection Universelle Maladie (PUMa);
  • La taxe PUMa s’applique si vos revenus d’activité professionnelle sont <9 420€ et vos revenus du capital > 23 550 € en 2025 ;
  • Le taux de base est de 6,5 %, avec un calcul dégressif selon vos revenus professionnels ;
  • Vous pouvez l’éviter en vous versant un salaire suffisant ou via des revenus de remplacement ;
  • En cas d’erreur, un recours est possible auprès de l’Urssaf dans les 2 mois suivant l’avis de cotisation.

Simplifiez votre comptabilité avec Indy !💡
Laissez-vous guider parmi les étapes afin de tenir facilement votre comptabilité ! Remplissez en quelques clics toutes vos déclarations fiscales 🤩
Je crée un compte

Qu’est-ce que la taxe PUMa ?

Définition de la taxe PUMa

La taxe PUMa fait référence à une cotisation sociale instaurée pour financer la Protection Universelle Maladie (PUMa). La PUMa garantit quant à elle l’accès aux soins à toute personne résidant en France de manière stable, même sans activité professionnelle ni couverture sociale classique.

💡La taxe PUMa est également appelée “taxe des rentiers” ou “cotisation subsidiaire maladie”, ou CSM. Avant 2016, on parlait du régime CMU (Couverture Maladie Universelle).

Les objectifs de cette contribution

L’objectif de la taxe PUMa (ou CSM) est principalement de garantir un financement équitable de la Sécurité sociale, notamment l’assurance maladie. Cela passe par le fait d’imposer une contribution minimale aux personnes bénéficiant du système sans y cotiser via le travail.

Aussi, la taxe PUMa a pour but d’éviter les situations d’optimisation abusive (dirigeants de SAS ou SASU se versant uniquement des dividendes par exemple !), parfois via un compte titre personne morale ou autre montage.

📌 Cette cotisation est distincte de la CRDS (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale), bien qu’elle participe également au financement de la protection sociale.

Qui est concerné par la taxe PUMa ?

La taxe PUMa s’applique dans les cas suivants :

  • Vous résidez en France de manière stable et régulière ;
  • Vos revenus d’activité professionnelle indépendante (TNS ou assimilé salarié) sont inférieurs à 20 % du PASS, soit moins de 9 420 € en 2025 ;
  • Vos revenus du capital (dividendes, foncier, plus-values, revenus non professionnels…) dépassent 50 % du PASS (soit plus de 23 550 € en 2025) ;
  • Vous ne percevez pas de revenus de remplacement (retraite, chômage…) ;
  • Vous n’êtes pas exonéré·e via votre conjoint ou conjointe.

Rappel : le PASS correspond au Plafond Annuel de la Sécurité Sociale, utilisé pour déterminer de nombreux seuils sociaux et fiscaux. En 2025, il est estimé à 47 100 €.

👉 Ce plafond est parfois confondu avec le PMSS (Plafond Mensuel de la Sécurité Sociale), qui sert notamment de base au calcul de certaines cotisations mensuelles.

Comment est calculée la taxe PUMa ?

Les critères et taux pris en compte

Le calcul de la taxe PUMa se fait selon trois principes :

  1. Un taux de base de 6,5 % appliqué uniquement à la part de vos revenus du capital qui dépasse 50 % du PASS, soit 23 550€ en 2025.
  2. Un plafond d’assiette fixé à 8 PASS, soit environ 376 800 €. Au-delà, aucune cotisation supplémentaire n’est due.
  3. Une dégressivité selon vos revenus professionnels : plus vous avez de revenus d’activité, moins vous payez de taxe.

La formule de calcul officielle est la suivante :

Taxe = 6,5 % × (A – 0,5 × PASS) × [1 – (R / (0,2 × PASS))]

Pour mieux comprendre, détaillons chaque élément :

  • A = vos revenus du capital (dividendes, foncier, plus-values), dans la limite de 8 PASS ;
  • R = vos revenus d’activité (salaires, bénéfices professionnels…) ;
  • Le coefficient est compris entre 1 (si R = 0 €) et 0 (si R ≥ 9 420 €). Plus votre revenu d’activité est élevé, plus le coefficient diminue, et donc la taxe baisse ;
  • PASS = 47 100 €.

Exemple de calculs de la taxe PUMa

Cas 1 : aucun salaire, dividendes 50 000 €

Les revenus du capital (A) sont de 50 000 €. Les revenus d’activité (R) sont de 0 €.

  • Fraction imposable = 50 000 – 23 550 = 26 450 € ;
  • Coefficient de réduction = 1 – (0 / 9 420) = 1

Taxe PUMa = 6,5 % × 26 450 = 1 719 €

Cas 2 : salaire 3 000 €, dividendes 15 000 €

A = 15 000 € (inférieur à 50 % du PASS)

Vous n’êtes pas concerné par la taxe PUMa.

Cas 3 : salaire 6 000 €, dividendes 35 000 €

Les revenus du capital (A) sont de 35  000 €. Les revenus d’activité (R) sont de 6000 €.

  • Fraction imposable = 35 000 – 23 550 = 11 450 € ;
  • Coefficient = 1 – (6 000 / 9 420) ≈ 0,36

Taxe PUMa = 6,5 % × 11 450 × 0,36 ≈ 267 €

Quand et comment payer la taxe PUMa ?

Vous recevrez un courrier en novembre indiquant que vous êtes redevable de la taxe PUMa.

Le paiement se fait ensuite en ligne, depuis votre espace personnel sur le site de l’Urssaf.

Une fois connecté, vous pourrez :

  • Consulter l’avis de cotisation ;
  • Régler votre taxe directement depuis votre espace (paiement en ligne, virement), ou via un chèque.

Les délais sont les suivants :

  • L’avis de cotisation vous est envoyé par l’Urssaf en novembre N+1 (pour les revenus de l’année N) ;
  • Vous avez 30 jours pour payer. En cas de retard, des pénalités s’appliquent : 5 % de majoration + intérêts de retard.

➡️Si l’on reprend l’exemple n°3, vous devrez régler 267 € de taxe PUMa dus sur les revenus 2025 en novembre/décembre 2026.

Comment éviter ou contester la taxe PUMa?

Optimiser sa situation pour ne pas être redevable

Bonne nouvelle : il existe plusieurs leviers simples pour ne pas être soumis à la taxe PUMa. Voici les principales options à connaître :

Se verser un salaire suffisant

Dès lors que vos revenus d’activité atteignent 9 420 € net imposable (soit 20 % du PASS en 2025), vous êtes automatiquement exonéré de la taxe.

Autrement dit, en tant que dirigeant, vous pouvez vous verser un salaire minimum juste au-dessus du seuil, ce qui permet d’éviter la taxe sans exploser vos charges sociales.

💡 Une meilleure gestion de la trésorerie (via des outils comme le cash pooling) peut vous aider à piloter plus finement votre rémunération et votre masse salariale, notamment pour franchir les seuils d’exonération.

Percevoir des revenus de remplacement

Certains revenus sont considérés comme des revenus de remplacement :

  • pension de retraite ;
  • indemnités chômage ;
  • allocations d’invalidité…

Si vous en percevez, même en l’absence de salaire, vous n’êtes pas redevable de la taxe PUMa, car vous cotisez déjà indirectement à la Sécurité sociale via ces dispositifs.

Limiter vos revenus du capital

Si vos dividendes, loyers ou autres gains patrimoniaux restent inférieurs à 23 550 € sur l’année, vous n’êtes pas concerné.

Être exonéré via votre conjoint(e)

Si votre conjoint(e) ou partenaire de Pacs perçoit un salaire ou des revenus de remplacement suffisants, cela peut suffire à vous exonérer tous les deux.

Contester la taxe PUMa en tant que président de SASU

Vous avez reçu un avis de cotisation alors que vous pensez ne pas être concerné ?

Les reflexes à avoir

Voici les bons réflexes à adopter pour contester la taxe PUMa :

  • Vérifiez les données transmises par l’administration : montants de vos revenus d’activité, revenus de remplacement, situation de couple… ;;
  • Fournissez les justificatifs nécessaires : fiches de paie, attestations Pôle emploi, relevés fiscaux ou certificats de pension ;
  • Pensez à votre conjoint(e) : si ses revenus sont suffisants, l’exonération peut s’appliquer à vous également. Attention, cela doit être justifié.

Certains dispositifs fiscaux, comme le report d’imposition des plus-values (articles 150-0 B et suivants du CGI, ici), peuvent aussi influencer votre situation globale, mais ils n’ont pas d’impact direct sur la taxe PUMa, qui se base sur les revenus effectivement perçus et imposables l’année concernée.

💡 En cas de doute sur l’optimisation de votre rémunération ou de la fiscalité liée à vos titres, pensez à consulter un expert en gestion financière. Cela peut éviter un redressement ou une taxation abusive.

Les recours et délais en cas de litige

En cas de désaccord, vous pouvez déposer une réclamation amiable auprès de l’URSSAF dans les 2 mois à compter de la réception de l’appel à cotisation.

Avec cette démarche, vous devrez transmettre des justificatifs pour faire valoir une exonération ou un recalcul.

Conclusion

Pour résumer : chaque personne qui réside en France doit participer, d’une manière ou d’une autre, au financement de sa couverture santé: c’est la logique de la taxe PUMa. Si vous êtes indépendant à la tête d’une société, vous pouvez anticiper votre niveau de rémunération et la nature de vos revenus pour éviter de subir le poids de cet impôt.

Une question sur la taxe PUMa ? Sur son calcul ou sur un autre sujet lié comme la DSN (Déclaration Sociale Nominative)? Laissez-nous un commentaire. L’équipe d’Indy y répondra rapidement !

Indy : bien plus qu'une app de comptabilité - Créer un compte

par Clémentine Pougnet

Rédactrice pour Indy, la comptabilité des indépendants tout simplement. Freelance depuis plusieurs années, Clémentine connait bien les galères des indépendants et partage dans ses articles des conseils précieux pour se simplifier la vie.