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- La dépréciation est la constatation comptable de la perte de valeur imprévue et réversible d’un actif de votre entreprise ;
- Une dépréciation peut être annulée si l’actif reprend de la valeur ou que les motifs de dépréciation disparaissent ;
- Cinq catégories d’actifs peuvent être dépréciées : les créances clients, les immobilisations (amortissables ou non), les stocks, les en-cours et les titres financiers ;
- Les dépréciations sont comptabilisées au bilan dans des comptes 29, 39, 49, 59. Elles impactent également le résultat, via les comptes 68 (dotations en charges) et 78 (reprises en produits).
Le patrimoine de votre entreprise a subitement perdu de sa valeur ? La dépréciation est la traduction comptable de cette moins-value imprévue. Votre bilan et votre compte de résultat doivent être corrigés, sous peine de surévaluer les ressources de votre entreprise. Biens concernés, formule de calcul et enjeux financiers… Indy décrypte pour vous la dépréciation, un incontournable de la comptabilité d’entreprise !
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Qu’est-ce que la dépréciation ?
Définition
La dépréciation expliquée simplement
Le mécanisme comptable de la dépréciation est la prise en compte d’une perte de valeur imprévisible et jugée réversible d’un bien de votre entreprise (articles L123-18 et R123-179 du Code du commerce).
Si l’actif (le bien) reprend de la valeur et que les motifs de sa dépréciation disparaissent, celle-ci peut être annulée.
La raison d’être de la dépréciation ? Fournir une image fidèle du patrimoine de votre société. La constatation d’une dépréciation doit impérativement figurer dans vos documents comptables de clôture d’exercice pour garantir la sincérité de votre bilan annuel.
La dépréciation, une obligation comptable
Établir une dépréciation n’est pas facultatif. Votre entreprise doit veiller à ce que ses comptes reflètent sa valeur réelle, comme le prévoit l’article 214-15 du PCG (Plan comptable général) disponible ici :
“L’entité doit apprécier, à chaque clôture des comptes, s’il existe un indice montrant qu’un actif a pu perdre de sa valeur. Lorsqu’il existe un indice de perte de valeur, un test de dépréciation est effectué”.
L’article ajoute que, pour les fonds commerciaux dont la durée d’utilisation est non limitée, ce test de dépréciation est “réalisé au moins une fois par exercice, qu’il existe ou non un indice de perte de valeur.”
Bon à savoir : Qu’est-ce que le PCG ? Le Plan comptable général regroupe les pratiques, les normes et les lois comptables en France. Il normalise la présentation des comptes des entreprises.
Quels éléments sont concernés par la dépréciation ?
Les catégories de dépréciations
Les éléments qui peuvent subir une dépréciation sont :
- vos créances clients ;
- vos immobilisations (amortissables et non amortissables) ;
- vos stocks ;
- vos en-cours (biens en cours de production faisant partie de votre stock) ;
- vos titres financiers (titres de participation, valeur mobilière de placement, etc).
Dépréciations : où et comment les comptabiliser ?
Dans les comptes du bilan (que vous pouvez remplir en ligne), le PCG identifie par le chiffre 9 les comptes dans lesquels ranger les dépréciations. Le chiffre 9 est systématiquement placé en seconde position à partir de la gauche :
- Compte 29 : dépréciations des immobilisations ;
- Compte 39 : dépréciations des stocks (dont les en-cours) ;
- Compte 49 : dépréciations des comptes de tiers (les créances que l’entreprise détient) ;
- Compte 59 : dépréciations des comptes financiers.
Dit simplement, ce sont des tiroirs où sont rangées les dépréciations selon la nature du bien correspondant.
Dans les comptes de résultat, les dépréciations sont enregistrées ainsi :
- Compte 68 : Les dotations (constatation ou augmentation) des dépréciations sont enregistrées en charges et diminuent le résultat ;
- Compte 78 : Les reprises (annulation totale ou partielle) des dépréciations sont enregistrées en produits et augmentent le résultat.
Les créances, un cas à part
Une créance est une dette contractée par un débiteur (un client, par exemple) envers son créancier (votre entreprise).
Il faut distinguer trois catégories comptables de créances :
- Les créances irrécouvrables. La perte de la créance est considérée comme définitive lorsque le débiteur a disparu, lorsque le paiement a été réalisé à l’aide d’un chèque volé, ou en cas de procédure collective close pour insuffisance d’actif ;
- Les créances douteuses sont les dettes dont le recouvrement est incertain, notamment en raison de la durée de recouvrement supérieure au délai dit “normal” (60 à 90 jours). Passé ce délai, les chances de recouvrement diminuent.
- Les créances litigieuses. Le client conteste le principe, la nature ou le montant de la facture.
Point important : seules les créances douteuses et litigieuses sont dépréciées, puisque l’absence de recouvrement demeure incertaine (donc réversible).
Bon à savoir : Le simple défaut de paiement à l’échéance ne suffit pas à qualifier une créance d’irrécouvrable, quel que soit le motif du non-règlement.
Les facteurs de dépréciation
Il existe deux catégories d’indices de dépréciation qu’une entreprise doit prendre en compte (article 214-16 du PCG) :
- Les facteurs externes : valeur de marché, changements importants du taux d’intérêt ou de rendement ;
- Les facteurs internes : obsolescence ou dégradation physique, changements du mode d’utilisation, performances inférieures aux prévisions.
Quelle est la différence entre un amortissement et une dépréciation ?
Amortissement et dépréciation : comment les distinguer ?
Dépréciation et amortissement correspondant tous deux à l’enregistrement comptable d’une baisse de valeur d’un de vos actifs (un bien possédé par votre entreprise).
Ces deux mécanismes sont néanmoins distincts en trois points.
| Amortissement | Dépréciation |
| Moins-value planifiée | Moins-value imprévisible |
| Moins-value certaine | Moins-value réversible |
| Concerne uniquement les immobilisations (corporelles, incorporelles et financières) | Concerne les immobilisations, les créances clients, les stocks, les en-cours et les titres financiers |
Qu’est-ce qu’une immobilisation ? : Une immobilisation est un actif destiné à servir votre entreprise dans la durée. Il participe à votre processus de production, votre fourniture de services ou votre gestion. Contrairement à un bien de votre stock, par exemple, il n’est pas destiné à être vendu ou transformé.
Comment calculer la dépréciation ?
Méthodes de calcul
Formule de calcul de la dépréciation
La dépréciation est calculée ainsi (article 214-15 du PCG) :
| la VNC (valeur nette comptable) de l’actif est comparée à sa valeur actuelle. |
Simple ? À première vue seulement…
Les notions comptables clés
Pour calculer une dépréciation, plusieurs notions comptables doivent être maîtrisées, détaillées à l’article 214-6 du PCG.
- La valeur nette comptable d’un actif correspond à sa valeur brute diminuée des amortissements cumulés et des dépréciations ;
- La valeur brute d’un actif est son coût d’acquisition (prix d’achat et frais annexes compris) ;
- La valeur actuelle est le nombre le plus élevé entre la valeur vénale et la valeur d’usage ;
- La valeur vénale est le montant qui pourrait être obtenu (à la date de clôture d’un exercice comptable) de la vente d’un actif lors d’une transaction conclue à des conditions normales de marché, net des coûts de sortie (à l’exclusion des charges financières et d’impôts sur le résultat) ;
- La valeur d’usage est plus difficile à calculer. Elle est la valeur des avantages économiques futurs attendus de l’utilisation et de la sortie d’un actif. Lorsque les flux de trésorerie attendus ne reflètent pas à eux seuls les avantages économiques tirés de l’actif, les éléments additionnels pertinents sont pris en considération.
Bon à savoir : S’il n’est pas possible de déterminer la valeur actuelle de l’actif pris isolément, il convient de déterminer la valeur actuelle du groupe d’actifs auquel il appartient (article 214-15 du PCG).
Exemple pratique
Pour mieux comprendre, prenons un exemple.
Il y a trois ans, votre entreprise a fait l’achat d’une machine à laver industrielle d’une valeur de 20 000 €.
L’amortissement de ce bien (sa perte de valeur normale et anticipée) est égal à 2 000 € chaque année.
Votre bien est censé valoir : 20 000 – 2 000 x 3 = 14 000 €.
Problème : obsolescence technologique et nouvelles réglementations ont diminué la valeur de ce bien au-delà des montants prévus.
Cette perte de valeur (moins-value) imprévisible est estimée à 4 000 €, soit le montant de la dépréciation de votre bien.
Votre machine à laver industrielle vaut en réalité : 14 000 – 4 000 = 10 000 €.
Impact de la dépréciation sur les comptes et la gestion d’entreprise
Influence sur les comptes de l’entreprise
Constater une dépréciation a plusieurs incidences comptables :
- la baisse du patrimoine de votre entreprise, puisque la somme des actifs de votre bilan est moindre (attention à la date limite de dépôt) ;
- l’augmentation des charges, dans les comptes de résultat ;
- la dégradation d’indicateurs clés de la santé de votre entreprise : ratio d’indépendance financière, ratio de liquidité, etc) qui impactent directement votre capacité d’endettement.
Les bonnes pratiques à adopter pour gérer vos dépréciations
Une bonne tenue comptable des dépréciations repose sur quelques principes clés à appliquer tout au long de l’année :
- Surveiller en continu les actifs : repérer rapidement tout signe de perte de valeur grâce à une communication fluide entre opérationnels et comptabilité ;
- Documenter chaque dépréciation : conserver des preuves solides (expertises, études, analyses) pour l’audit et en cas de contrôle fiscal ;
- Assurer la cohérence comptable et fiscale : appliquer les retraitements nécessaires pour rester conforme fiscalement ;
- Former les équipes : garantir une bonne maîtrise des méthodes d’évaluation ; faire appel à des experts si besoin pour les actifs complexes.
Des interrogations au sujet de la dépréciation ? Notre équipe vous répond dans les commentaires
