Afin de garantir la bonne tenue comptable de son activité, nous distinguons les produits encaissables des produits non encaissables (ou produits calculés). La majeure partie des produits inscrits au compte de résultat entraîne un flux de trésorerie, c’est-à-dire une rentrée d’argent. Cependant, ce n’est pas toujours le cas. Certains produits que l’on appelle les produits calculés ne génèrent aucun mouvement financier. Dans cet article, nous vous expliquons tout à ce sujet, suivez-nous !

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📝 En résumé :
- Les produits encaissables sont des produits qui occasionnent une rentrée d’argent et qui ont donc un impact positif sur la trésorerie ;
- Les produits non encaissables (ou produits calculés) sont ceux qui ne génèrent aucune rentrée d’argent malgré leur enregistrement dans le compte de résultat ;
- Distinguer les produits encaissables et non encaissables est important car cela permet d’établir des prévisionnels financiers et de calculer des ratios économiques et financiers comme la CAF.
Zoom sur les produits encaissables
Définition
Par définition, les produits encaissables constituent des produits qui génèrent une rentrée d’argent. Ils ont donc un impact direct :
- Sur la trésorerie de l’entreprise car ils augmentent le montant disponible en banque ou en caisse ;
- Sur le compte de résultat (anciennement appelé compte d’exploitation).
Bon à savoir : les produits encaissables font partie des comptes de la classe 7 « Comptes de produits » du Plan Comptable Général (PCG, ici). En tenant un comptabilité en ligne, ils sont automatiquement pris en compte.
Ils se rapportent à la majorité des produits, c’est-à-dire :
- Aux ventes de marchandises, de produits fabriqués ou de prestations de services (comptes 70) ;
- Aux subventions d’exploitation (compte 74). Elles sont versées par l’Etat, les collectivités ou des tiers ;
- Aux autres produits de gestion courante (comptes 75). Exemples : les redevances acquises pour brevets, licences, marques, etc., les gains de change sur créances et dettes commerciales… ;
- Aux produits financiers (comptes 76). Exemple : des intérêts reçus de la part de la banque ;
- Et à certains produits exceptionnels (comptes 77). Il s’agit des encaissements qui ne sont pas liés au cycle d’exploitation normal de l’entreprise comme une créance inattendue, un don, un dégrèvement d’impôts, etc. Les produits exceptionnels sont liés à des évènements majeurs et inhabituels.
ℹ️ Pour info :
Les produits encaissables peuvent être encaissés dans l’immédiat, ce qui arrive fréquemment dans le commerce B to C (Business to Consumer) car les particuliers règlent généralement au comptant. En revanche, en B to B (Business to Business), les paiements sont souvent différés. Le délai d’encaissement moyen est de 30 jours, avec une limite à :
- 45 jours à partir de la date de la facture ;
- 60 jours fin de mois.
Pourquoi sont-ils importants ?
Les produits encaissables revêtent une importance particulière pour plusieurs raisons :
- Ils constituent des revenus futurs pour l’entreprise ;
- Ils servent d’indicateur pour évaluer la performance financière de l’entreprise (notamment la capacité d’autofinancement) ;
- Ils simplifient l’anticipation des flux de trésorerie à venir.
Les produits non encaissables : c’est quoi ?
À l’inverse, les produits non encaissables (ou produits calculés) correspondent à ceux qui n’occasionnent aucune rentrée d’argent. Bien que la trésorerie de l’entreprise ne sera pas impactée, son résultat, en revanche, sera augmenté.
📌 Pour comprendre la distinction entre trésorerie et résultat net, vous devez savoir que :
- Les mouvements de fonds ainsi que les délais de paiement n’ont pas d’impact sur le résultat ;
- Les charges non décaissables (charges d’amortissement et dotations aux provisions) et les produits non encaissables sont exclus de la trésorerie.
En comptabilité, les produits non encaissables sont peu nombreux et concernent majoritairement :
- Les reprises sur amortissements et provisions financières (comptes 786) ;
- Les reprises sur amortissements et provisions d’exploitation (comptes 781) ;
- Les reprises sur amortissements et provisions exceptionnelles (compte 787) ;
- La quote-part des subventions d’investissement affectée au résultat de l’exercice (compte 777).
💡 Le cas particulier des subventions d’investissement :
Les subventions d’investissement sont des aides destinées aux entreprises pour financer l’acquisition ou la création d’immobilisations.
Bien que l’aide soit encaissée en totalité lors de l’achat ou de la fabrication, son impact comptable est réparti sur plusieurs années, en suivant le rythme d’amortissement des immobilisations financées.
Nos exemples de produits encaissables et non encaissables
Afin que vous compreniez bien la distinction entre un produit encaissable et un produit non encaissable (produit calculé), nous vous proposons ci-dessous quelques exemples.
Produit encaissable : exemple
Exemple | Explication |
1. Vente d’un produit ou d’un service | Supposons qu’une entreprise vende une télévision pour un montant total de 1000€. Le client règle le montant dans l’immédiat, il impactera donc directement la trésorerie. |
2. Encaissement d’une facture client | Une société facture une prestation de services 3000€ à un client. Le client paye la somme au bout d’un délai de 30 jours. Une fois la somme payée, l’entreprise dispose de cet argent. |
3. Intérêts reçus de la part de la banque | Si votre entreprise possède un compte épargne qui génère chaque année 400€ d’intérêts, ces fonds sont encaissés. |
Produit non encaissable : exemple
Exemple | Explication |
1. Reprise sur provision | Une entreprise avait constitué une provision de 2000€ pour faire face à un risque, mais celui-ci ne se réalise pas. La reprise de cette provision est comptabilisée en produit mais n’entraîne pas d’entrée d’argent. |
2. Amortissement d’un bien | Une société achète une machine pour 12 000€. Chaque année, elle amortit 2000€ dans ses comptes. Cet amortissement est enregistré en produit calculé mais ne génère aucune rentrée de trésorerie. |
3. Subvention d’investissement | Une entreprise reçoit une aide d’un montant de 50 000€ pour financer un projet. Cette subvention est encaissée immédiatement mais comptabilisée progressivement sur plusieurs années. |
Produits encaissables VS produits calculés : pourquoi doit-on les différencier ?
Dissocier les produits encaissables des produits calculés permet aux dirigeants d’établir des prévisionnels financiers, mais pas que ! En effet, cette dissociation permet également d’expliquer la différence entre l’état de la trésorerie d’une entreprise et le résultat qu’elle a dégagée.
Par ailleurs, le fait de différencier les produits encaissables et les produits non encaissables permet de calculer des ratios économiques et financiers comme la CAF (Capacité d’autofinancement). Voyons dès à présent cela ensemble.
La capacité d’autofinancement : quésako ?
Définition
La capacité d’autofinancement représente les ressources financières générées par l’activité d’une entreprise, assurant ainsi son développement. Autrement dit, la CAF désigne la capacité d’une entreprise à générer des fonds qu’elle pourra ensuite réinvestir. Elle contribue activement :
- Au remboursement des dettes ;
- Au versement des dividendes ;
- À la réalisation de nouveaux investissements.
En règle générale, la CAF représente l’argent gagné par une entreprise sur une période donnée (1 an en principe).
La CAF est un indicateur capital puisqu’il permet à une entreprise d’évaluer sa rentabilité, sa stabilité financière mais aussi de savoir si elle est en mesure de contracter un emprunt bancaire (ressources externes) et de le rembourser dans le temps imparti.
Règle de calcul
Il se calcule via les deux formules suivantes au choix :
- ➗ CAF = EBE + produits encaissables – charges décaissables ;
- ➗ CAF = résultat net + charges calculées – produits calculés + valeur nette comptable des éléments d’actifs cédés (VCEAC) – produits de cession des éléments d’actifs (PCEA).
La CAF permet aussi aux actionnaires d’établir une estimation du montant des dividendes qu’ils pourront percevoir.
L’EBE ou Excédent Brut d’Exploitation, c’est un indicateur qui figure dans le tableau des soldes intermédiaires de gestion (SIG). Il correspond au « cash-flow » issu de l’exploitation d’une entreprise, sans tenir compte des effets associés à son mode de financement.
➗ EBE = Chiffre d’affaires – Achats consommés – Consommations en provenance de tiers + Subventions d’exploitation – Charges de personnel – Impôts et Taxes.
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