- Un associé détient une partie du capital et dispose de droits (vote, information, dividendes) ;
- On peut devenir associé en entrant dès la création d’entreprise ou plus tard, via une augmentation de capital ou une cession de parts ;
- Être associé offre une vraie influence stratégique, mais implique aussi des responsabilités financières et parfois des conflits possibles ;
- Le pacte d’associés sécurise la relation et évite la majorité des litiges futurs.
Suivre les étapes de création d’entreprise ou rejoindre un projet déjà existant implique souvent une question clé : comment devenir associé d’une entreprise ? Le statut d’associé ouvre des droits, des responsabilités et une place dans la stratégie du projet. Mais les règles changent selon la forme juridique, les apports, les pouvoirs et les modalités d’entrée au capital. On décortique ensemble le rôle d’un associé, les façons d’entrer au capital et les avantages/inconvénients à connaître pour faire un choix éclairé.

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Comprendre le rôle et les droits d’un associé
Qu’est-ce qu’un associé dans une entreprise?
La définition d’un associé est simple : c’est une personne physique ou morale qui détient une partie du capital social d’une entreprise via un apport (argent, bien, savoir-faire…).
Cette détention donne des droits :
- Politiques (droit d’assister aux assemblées générales, droit de vote sous le principe de 1 part = 1 voix) ;
- Financiers (prendre part à la distribution des dividendes et en recevoir) ;
- Informationnels (accès aux données essentielles : statuts, rapports de gestions, PV d’AG, données chiffrées…).
Quelques exemples concrets qui font de vous un associé :
- Vous investissez 10 000 € dans une SARL en cours de création par un ami d’études supérieures ;
- Vous apportez votre expertise technique dans une SAS en échange d’actions dites “en industrie” ;
- Vous achetez 20 % des parts d’une société déjà existante.
Dans une SAS, les associés possèdent des actions. Dans une SARL, ils possèdent des parts sociales. La logique reste la même : une prise de participation implique l’entrée dans le capital.
Qui peut devenir associé ?
Bonne nouvelle : presque tout le monde peut devenir associé. La loi est large et inclut :
- Les personnes physiques majeures ;
- Les mineurs (souvent représentés par un parent) ;
- Les personnes morales (entreprises, associations) ;
- Les étrangers, même non résidents en France ;
- Les majeurs protégés (curatelle/tutelle) avec l’accord requis.
Les personnes soumises à une interdiction de gérer, certains majeurs protégés sans autorisation ou les professionnels soumis à des incompatibilités déontologiques comptent parmi les profils qui ne peuvent pas devenir associés.
Aussi, aucune profession n’est exclue. Par exemple : un avocat peut-il être associé d’une société commerciale ? La réponse est oui. Une profession réglementée peut devenir associée, tant qu’elle ne dirige pas une structure incompatible avec sa déontologie. L’entrée au capital, elle, ne pose pas de problème.
Rôle et droits fondamentaux de l’associé
Être associé va au-delà de détenir un pourcentage du capital. Ce statut donne un poids réel dans la vie de l’entreprise.
Le droit de vote
Les décisions collectives (approbation des comptes, modification des statuts, nomination du dirigeant…) se prennent en assemblée générale.
En général : 1 part = 1 voix.
- Si l’associé détient 70 % des parts, il influence fortement les décisions ;
- Si l’associé en possède 5 %, son poids dans les décisions est limité mais il conserve l’intégralité des droits d’associé.
Le droit à l’information
L’entreprise doit transmettre à l’associé les documents essentiels : comptes annuels, rapport de gestion, statuts mis à jour…
Sans information, il n’y a pas de pouvoir. Ce droit est fondamental pour éviter les dérives !
Le droit aux dividendes
Si l’entreprise réalise un bénéfice et que les associés décident de distribuer une partie, chaque associé reçoit sa quote-part.
Le droit de céder ses parts
Un associé peut vendre ses parts ou actions, sous réserve parfois d’un agrément des autres associés. En cas de départ, beaucoup se demandent : comment faire quand un associé veut quitter la société ?
La procédure dépend des règles prévues dans les statuts et, idéalement, dans un pacte d’associés. D’où l’importance de prévoir un pacte solide pour encadrer (on détaille ce point un peu plus tard !)
Obligations et responsabilités de l’associé
Réaliser un apport
On devient associé en apportant :
- De l’argent (apport en numéraire) ;
- Un bien (apport nature) comme un local, véhicule, un ordinateur haut de gamme ;
- Un savoir-faire (apport en industrie) comme des compétences techniques, commerciales, culinaires…
Pour faire simple : l’apport correspond à votre engagement.
Participer aux pertes
La responsabilité d’un associé varie selon la forme juridique de la société :
- SAS / SARL : responsabilité limitée aux apports ;
- SNC : responsabilité illimitée et solidaire ;
- SCI : responsabilité indéfinie, proportionnelle aux parts.
Respecter les statuts et décisions
Chaque associé, même minoritaire, doit agir dans le respect de l’intérêt social de la société. Cela implique de ne pas adopter de comportement contraire à son bon fonctionnement (sabotage, obstruction abusive, conflit d’intérêts).
En cas d’abus (abus de minorité ou de majorité) la responsabilité de l’associé peut être engagée.
Pourquoi être associé dans une entreprise ?
Devenir associé permet d’entrer dans le cœur stratégique d’un projet et espérer en tirer des bénéfices. Ce choix n’est toutefois pas neutre : il présente des atouts et quelques limites.
Les avantages d’être associé
Le statut d’associé permet notamment de :
- Participer aux décisions importantes (et donc d’être acteur et non exécutant) ;
- Accéder à une part des bénéfices via les dividendes ;
- Mutualiser vos compétences techniques et commerciales, un réseau, une vision stratégique… ;
- Mieux répartir les risques et la responsabilité ;
- Gagner en crédibilité auprès des investisseurs avec plus de fonds.
Avantage bonus (et pas des moindres) : s’associer est une aventure entrepreneuriale passionnante à vivre !
Les inconvénients d’être associé
Avant de vous associer, gardez en tête ces points de vigilance :
- Nécessité de partager les décisions (et plus on est nombreux, plus c’est long) ;
- Risque de désaccord ou de conflits à cause d’objectifs divergents, rythme de travail, décisions stratégiques… ;
- Forte responsabilité financière (surtout avec des investissements importants) ;
- Formalités plus lourdes que créer une entreprise unipersonnelle (ou une micro-entreprise).
Les caractéristiques en fonction du statut juridique
Associé en SAS, SARL, SNC ou SCI : ce qui change vraiment
Lorsque vous envisagez de devenir associé, le statut juridique a un impact direct sur vos droits et vos responsabilités. Chaque forme sociale possède ses propres règles :
- En SAS, les statuts sont souples. Elle attire les startups, car elle facilite l’entrée de nouveaux investisseurs ;
- La SARL rassure par son cadre légal strict et sa stabilité ;
- La SNC implique de s’engager personnellement sur les dettes (la responsabilité est illimitée) ;
- En SCI, les associés gèrent un patrimoine plutôt qu’une activité commerciale.
Ces différences influencent le pouvoir, la responsabilité et les modalités de sortie.
Tableau comparatif des caractéristiques selon le statut
Voici un tableau synthétique des principaux points à connaître lorsqu’on devient associé.
| Critères | SAS | SARL | SNC | SCI |
| Nature des titres | Actions | Parts sociales | Parts sociales | Parts sociales |
| Souplesse des statuts | Très élevée (aménagement presque libre) | Faible (fortement encadrée par la loi) | Moyenne | Moyenne |
| Responsabilité des associés | Limitée aux apports | Limitée aux apports | Illimitée et solidaire | Indéfinie, proportionnelle aux parts |
| Entrée de nouveaux associés | Très simple ; statuts adaptables | Encadrée ; agrément presque toujours obligatoire | Souvent restreinte ; accord unanime nécessaire | Prévue par statuts (agrément courant) |
| Sortie d’un associé | Flexible, selon statuts ou pacte | Plus complexe ; agrément obligatoire | Très difficile ; responsabilité subsiste pour les dettes | Possible avec agrément et mise à jour statuts |
| Pouvoirs des associés | Définis librement dans les statuts | Proportionnels aux parts, cadre légal strict | Très forts ; décisions souvent unanimes | Définis par statuts (souple) |
| Répartition des bénéfices | Libre (sauf abus) | Proportionnelle sauf clause autorisée | Décidée collectivement | Proportionnelle sauf clause statutaire |
| Fiscalité de la société | IS par défaut (option IR possible pour 5 ans) | IS ou IR (selon situation) | IR par défaut | IR (IS sur option) |
| Typologie des projets | Startups, croissance rapide, levées de fonds | PME familiales, activités stables | Activités commerciales à fort engagement | Immobilier, location, gestion patrimoniale |
En SARL, si vous êtes marié ou pacsé avec l’un des associés, vous pouvez obtenir le statut de conjoint collaborateur et participer à l’entreprise sans devenir officiellement associé.
Comment devenir associé d’une entreprise ?
Vous pouvez devenir associé au moment de la création d’entreprise ou plus tard.
Il existe deux procédés principaux : l’augmentation du capital et la cession de parts.
Deux façons principales de devenir associé
Devenir associé grâce à une augmentation du capital
Une société peut décider d’augmenter son capital pour se financer. C’est une méthode classique dans les startups mais aussi dans les PME ou ETI.
Comment ça marche :
- Les associés actuels votent l’augmentation en AG ;
- L’entreprise émet de nouvelles parts sociales ou actions (ou augmente la valeur nominale des parts existantes) ;
- L’associé les souscrit en payant son apport ;
- L’entreprise publie une annonce légale d’augmentation de capital et déclare la modification sur le guichet des formalités des entreprises (ici).
Les avantages de l’augmentation du capital :
- Vous financez la croissance ;
- Vous arrivez sans devoir négocier avec un associé sortant ;
- La trésorerie de la société augmente avec du “cash frais”.
En revanche, il existe des inconvénients à anticiper :
- Votre entrée dilue la participation des associés existants ;
- Les formalités juridiques sont plus lourdes (statuts, greffe, etc.).
Devenir associé suite à une cession d’actions ou de parts sociales
L’autre solution, très fréquente : racheter les parts d’un associé existant.
Une cession d’actions ou de parts suit les étapes suivantes :
- Accord entre le vendeur et l’acheteur ;
- Éventuel agrément des autres associés (SARL) ;
- Rédaction d’un acte de cession ;
- Mise à jour des statuts (si nécessaire) ;
- Enregistrement et formalités légales.
C’est un transfert privé entre deux personnes : l’entreprise ne reçoit pas d’argent. Vous remplacez simplement l’ancien associé.
La cession est rapide, sans dilution du capital et permet d’intégrer un projet déjà stable.
En revanche, anticipez :
- Un coût parfois élevé : il faut racheter ce que l’autre a valorisé ;
- Un risque de tensions si le départ de l’ancien associé n’est pas cadré.
Important : la rédaction d’un pacte d’associés
Le pacte d’associés n’est pas obligatoire mais il fait partie des documents les plus importants pour sécuriser vos relations dans le temps. Contrairement aux statuts, il n’est pas rendu public : il se signe entre associés, en dehors du greffe. Son rôle est de revoir ce qui peut créer des tensions, éviter les blocages et organiser la vie de l’entreprise même dans les moments difficiles.
Un bon pacte d’associés doit répondre à trois questions essentielles : qui décide quoi, qui peut entrer/sortir du capital, et comment protéger la société en cas de conflit ? Pour cela, on retrouve plusieurs clauses clés :
- Clause d’agrément : les associés peuvent bloquer l’arrivée d’un nouvel investisseur ;
- Clause de sortie : encadrement de la revente des parts (prix, délais, méthodes de valorisation) ;
- Clause de non-concurrence : un associé sortant ne peut pas créer une activité identique immédiatement ;
- Clause de répartition des pouvoirs : droits de vote, rôle de chacun, décisions soumises à majorité ou unanimité ;
- Clause de bad leaver / good leaver : organisation d’une sortie “propre” si un associé quitte le projet prématurément.
🖋️ La rédaction se fait idéalement avec un professionnel (avocat, expert-comptable) pour éviter les abus ou les clauses illégales.
Des questions sur le fait de devenir associé, sur l’immatriculation de votre entreprise ou encore sur le statut social du dirigeant ? Laissez-nous un commentaire : l’équipe d’Indy vous répond rapidement. ☺️
