Lorsqu’on dirige une SAS, la question de la rémunération se pose inévitablement : faut-il privilégier un salaire ou se verser des dividendes ? Le salaire permet de bénéficier d’une protection sociale complète grâce au statut d’assimilé-salarié, mais il implique des charges sociales importantes. Les dividendes, en revanche, sont plus légers fiscalement, mais n’ouvrent aucun droit social.Ce guide vous permet de comprendre les implications de chaque option afin de faire un choix éclairé et adapté à votre situation.
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📝 En résumé :
- Statut du dirigeant de SAS : Le président de SAS a le statut d’assimilé-salarié, offrant une protection sociale complète (sauf le chômage), sans obligation de se verser un salaire;
- Calcul du salaire : La rémunération implique des charges salariales (~22 %) et patronales (45 à 55 %), ce qui rend le coût total pour l’entreprise bien supérieur au salaire net perçu.
- Salaire vs dividendes : Le salaire offre des droits sociaux mais est plus coûteux ; les dividendes sont fiscalement avantageux mais n’ouvrent aucun droit social.
- Stratégie optimale : Combiner un salaire minimum (pour valider les droits à la retraite) avec des dividendes en complément permet d’équilibrer protection sociale et optimisation fiscale.
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Comprendre le statut du dirigeant de SAS
Le statut social du président de SAS
Le président de SAS bénéficie du statut d’assimilé-salarié. Cela signifie qu’il est affilié au Régime Général de la Sécurité Sociale, comme un salarié cadre. Il bénéficie donc d’une couverture sociale complète, incluant l’assurance maladie et la retraite de base et complémentaire. Toutefois, ce statut ne donne pas droit à l’assurance chômage.
Ce statut se distingue de celui des Travailleurs Non Salariés (TNS), qui concerne notamment les gérants de SARL. La différence entre ces statuts a un impact direct sur le niveau de protection sociale et le montant des cotisations.
Une rémunération encadrée mais flexible
Un dirigeant de SAS n’est pas tenu de se verser un salaire. Aucun SMIC ne s’applique à son mandat. Cela lui offre une grande liberté dans la gestion de sa rémunération. Le montant de celle-ci est décidé en assemblée générale par les associés, ou selon les modalités prévues par les statuts de la société.
Même en l’absence de contrat de travail, l’émission d’un bulletin de paie reste obligatoire. Ce document officiel justifie le versement de la rémunération et constitue la base pour le calcul des cotisations sociales.
Le calcul du salaire : du brut au net, et son coût pour l’entreprise
Première étape : fixer le salaire brut
Le salaire brut représente le point de départ du calcul. Il permet de déterminer les cotisations sociales et les impôts. Le montant doit tenir compte des capacités financières de la société, des besoins personnels du dirigeant, ainsi que des niveaux de rémunération du marché.
Il est indispensable de formaliser ce montant par un procès-verbal d’assemblée générale afin de garantir la sécurité juridique de l’entreprise et du dirigeant, notamment en cas de contrôle.
Deuxième étape : calculer les cotisations salariales
Les cotisations salariales incluent la CSG-CRDS, l’assurance vieillesse et la retraite complémentaire. Ces prélèvements donnent accès à la protection sociale.
Le taux global de ces charges est d’environ 22 % du salaire brut. Il peut varier légèrement selon la rémunération ou la législation en vigueur. Pour obtenir le salaire net avant impôt, il suffit de soustraire les cotisations salariales du salaire brut.
Troisième étape : intégrer les cotisations patronales
Les cotisations patronales couvrent divers éléments tels que l’assurance maladie, les allocations familiales, le Fonds National d’Aide au Logement (FNAL) ou encore la formation professionnelle. Il s’agit de la contribution de l’employeur au financement du système de protection sociale.
Le taux global des charges patronales se situe généralement entre 45 % et 55 % du salaire brut, en fonction de plusieurs paramètres. Le coût total pour l’entreprise correspond donc à la somme du salaire brut et des charges patronales.
Quatrième étape : estimer le salaire net après impôt
Depuis la mise en place du prélèvement à la source (PAS), l’impôt sur le revenu est directement déduit du salaire net avant impôt. Cela facilite la gestion de la fiscalité en répartissant le paiement sur l’année.
Le taux de prélèvement dépend de la situation du foyer fiscal : il est calculé en fonction des revenus du conjoint, du nombre de personnes à charge et des éventuelles déductions. Il convient de distinguer clairement le net imposable (utilisé pour le calcul de l’impôt) et le net à payer (la somme effectivement versée).
Salaire ou dividendes : quel arbitrage adopter ?
Les avantages du salaire
Le salaire présente plusieurs atouts importants. Il permet notamment de valider des trimestres pour la retraite et d’ouvrir des droits aux prestations en cas d’arrêt maladie. Il contribue également à une couverture sociale plus étendue, ce qui constitue un investissement sur le long terme. Enfin, il assure des revenus réguliers qui facilitent la gestion budgétaire.
Son principal inconvénient réside dans son coût, en raison des charges sociales élevées pour l’entreprise.
Les spécificités des dividendes
Les dividendes, eux, sont versés au titre du capital investi dans la société. Ils ne rémunèrent pas une activité de travail, ce qui modifie leur traitement fiscal. Ils sont soumis soit au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 %, soit au barème progressif de l’impôt sur le revenu si cette option est choisie.
Leur principal avantage est qu’ils ne supportent pas de cotisations sociales, ce qui allège significativement le coût. En revanche, ils ne génèrent aucun droit social (ni retraite, ni couverture maladie).
Combiner salaire et dividendes
Il est souvent judicieux d’adopter une stratégie mixte. L’idéal consiste à fixer un salaire minimum permettant de valider les quatre trimestres de retraite chaque année. Ce socle garantit une protection sociale suffisante.
Les dividendes peuvent ensuite compléter ce revenu, selon les bénéfices réalisés par l’entreprise. Cela permet d’ajuster la rémunération en fonction des résultats et des besoins.
Le choix de la combinaison dépend de la situation personnelle du dirigeant : âge, composition du foyer, autres sources de revenus. Une analyse sur mesure est donc essentielle.
Réaliser une simulation fiable et éviter les erreurs
Les outils à utiliser
Pour estimer avec précision votre rémunération, les simulateurs proposés par l’URSSAF constituent une source fiable. Ils utilisent les taux de cotisation à jour et les méthodes officielles de calcul.
Les plateformes d’expertise comptable en ligne offrent souvent des outils plus avancés, capables de simuler plusieurs scénarios et de proposer des projections personnalisées.
Il est cependant crucial de vérifier que les taux appliqués par ces outils sont bien à jour, car la législation évolue régulièrement.
Exemple chiffré
Si l’objectif est de percevoir un salaire net avant impôt de 3 000 €, il faut partir d’un salaire brut d’environ 3 850 €. Les cotisations salariales représentent donc environ 850 €.
Les charges patronales à ajouter s’élèvent à environ 1 730 €, ce qui porte le coût total pour l’entreprise à 5 580 €. Ce chiffre illustre l’impact important des charges sociales dans la rémunération du dirigeant.
Les erreurs fréquentes
Plusieurs erreurs peuvent fausser les simulations. Il ne faut pas oublier d’inclure les charges patronales dans le coût global, sous peine de mauvaise estimation de la trésorerie. Il est également essentiel de ne pas confondre le salaire net avant impôt et le net après prélèvement à la source.
Il ne faut pas non plus négliger l’intégration des avantages en nature dans le calcul des cotisations sociales. Enfin, il est préférable de ne pas se baser sur une seule simulation afin d’envisager différents scénarios et optimiser sa stratégie.
Si vous avez d’autres questions, que cela soit sur la création de SASU ou de SAS, ou sur la prévoyance, vous pouvez utiliser la section commentaires ci-dessous.
