Comprendre les charges salariales et patronales est essentiel pour maîtriser le coût du travail et la gestion de la paie. Ces prélèvements constituent une part majeure des taxes en entreprise et permettent de financer la protection sociale. Leurs taux, calculs et impacts évoluent régulièrement. Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir pour optimiser la gestion des salaires.

📝 En résumé
- Le total des charges patronales représente en moyenne entre 40 % et 45 % du salaire brut du salarié selon le secteur et les exonérations applicables. C’est un élément crucial à intégrer dans le calcul du coût réel d’un recrutement ;
- Les charges salariales représentent quant à elles entre 20 % et 25 % du salaire brut. C’est la différence majeure entre le salaire brut affiché sur le contrat de travail et le montant perçu sur son compte en banque ;
- En 2025, le plafond mensuel de la Sécurité sociale (PMSS) est fixé à 3 925 €, soit un plafond annuel (PASS) de 47 100 €. Cette valeur sert de base de calcul à de nombreuses cotisations ;
- L’année 2025 voit certains taux évoluer, notamment la contribution d’assurance chômage patronale qui passe de 4,05 % à 4,00 % au 1er mai 2025 pour les entreprises du secteur privé relevant du régime général.
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Qu’est-ce que les charges salariales et patronales ?
Les charges sociales (ou cotisations sociales) désignent l’ensemble des prélèvements obligatoires pris sur les salaires (ou sur les revenus d’activité) pour financer la protection sociale : assurance maladie, maternité, invalidité, chômage, retraite, allocations familiales, accidents du travail, etc.
Elles sont réparties entre deux catégories principales : les charges salariales et les charges patronales.
Les charges salariales (la part du salarié)
Les charges salariales sont directement déduites du salaire brut du salarié et apparaissent clairement sur le bulletin de paie. Bien qu’elles réduisent le montant perçu immédiatement, elles ouvrent des droits futurs pour le salarié comme la pension de retraite, les indemnités en cas d’arrêt maladie, les allocations chômage, etc.
Quelles cotisations sont incluses dans les charges salariales ?
Les charges salariales correspondent aux cotisations que l’employé voit prélevées sur son salaire brut. Elles couvrent notamment :
- L’assurance maladie, maternité, invalidité, décès ;
- L’assurance vieillesse (part plafonnée et part déplafonnée) ;
- L’assurance chômage (et contributions connexes) ;
- Les cotisations de retraite complémentaire (ex : Agirc-Arrco) ;
- Les contributions sociales (CSG / CRDS) ;
- D’autres cotisations selon les conventions collectives (prévoyance, mutuelle obligatoire, etc.).
Les charges patronales (la part de l’employeur)
Les charges patronales, aussi appelées « cotisations employeur », sont versées par l’entreprise en plus du salaire brut. Elles ne sont pas déduites de la rémunération du salarié mais représentent un coût supplémentaire pour l’employeur. Elles financent également la protection sociale et sont un élément fondamental du coût du travail en France.
Quelles cotisations relèvent des charges patronales ?
Les charges patronales comprennent l’ensemble des cotisations sociales que l’employeur doit verser pour chaque salarié, en sus du salaire brut. Elles financent, entre autres :
- La part employeur de l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès ;
- La vieillesse plafonnée et déplafonnée ;
- Les allocations familiales, le risque d’accidents du travail ou maladies professionnelles ;
- L’assurance chômage (contribution employeur) ;
- Les retraites complémentaires employeur ;
- D’autres contributions sociales (formation professionnelle, taxe d’apprentissage, versement transport, etc.).
Certaines de ces contributions sont obligatoires et d’autres peuvent varier selon l’entreprise, la branche ou les dispositifs d’exonération.
Quelles sont les différences entre les charges salariales et patronales ?
Pour le salarié : du brut au net
- Le salarié ne reçoit pas la totalité du salaire brut : on lui soustrait les charges salariales pour aboutir au salaire net imposable / net à payer ;
- Le bulletin de paie détaille chaque élément : base, taux, montants ;
- Ces cotisations donnent droit à des prestations : couverture maladie, retraite, allocations chômage, etc ;
- Les cotisations salariales permettent au salarié d’accéder aux systèmes sociaux tout au long de sa vie (retraite, assurance maladie, etc.) ;
- Si le salarié change de statut (cadre / non cadre, secteur public / privé), les taux et contributions peuvent différer.
Pour l’employeur : un coût supplémentaire
- L’employeur verse, en plus du salaire brut, les charges patronales. C’est ce qu’on appelle le coût total du salarié ;
- Ces charges peuvent représenter une part importante : entre 40 % et 45 % du salaire brut selon les cas ;
- Le taux dépend du secteur, du niveau de risque (accidents du travail), des conventions, et du dispositif d’allègement appliqué ;
- Pour les PME, les charges patronales peuvent être un frein à l’embauche ;
- Les employeurs peuvent parfois bénéficier d’exonérations, réductions ou dispositifs de réduction dite « générale » (ex : réduction Fillon).
Tableau comparatif des charges salariales et patronales
| Élément | Charges salariales | Charges patronales |
| Qui paye | Le salarié (retenues sur le salaire brut) | L’employeur (en supplément du salaire brut) |
| Objectif / financements | Assurance maladie, chômage, retraite, CSG/CRDS | Assurance maladie, allocations familiales, retraite, accidents du travail, formation professionnelle, chômage, etc. |
| Visible sur la fiche de paie | Oui, les montants apparaissent dans les cotisations déduites du brut | Non, elles n’apparaissent pas dans le salaire net à payer |
| Impact direct | Réduit le salaire net perçu par le salarié | Augmente le coût global du salarié pour l’entreprise |
| Finalité | Ouvre des droits à la protection sociale (santé, retraite, chômage…) | Participe au financement collectif du système de protection sociale |
Les limites, particularités et cas spécifiques :
- Pour certains emplois (domestiques, particuliers employeurs), des taux spécifiques s’appliquent ;
- Certaines cotisations (comme les accidents du travail ou les maladies professionnelles) peuvent varier selon la taille de l’entreprise ou son secteur à cause d’un taux propre déterminé par les caisses régionales (Carsat) ;
- Certaines entreprises peuvent bénéficier d’exonérations (contrats particuliers, ZFU, embauches jeunes, etc.).

Comment les charges sont-elles calculées ?
Quelles sont les assiettes (bases de calcul) ?
Pour appliquer les cotisations, il faut définir l’assiette. C’est-à-dire, la base sur laquelle le taux s’applique.
Certaines cotisations sont plafonnées.
D’autres sont déplafonnées. Cela signifie qu’elles s’appliquent sur la totalité du salaire brut, sans limite.
D’autres contributions (comme la CSG et la CRDS) sont calculées sur une assiette particulière (souvent le salaire brut moins un abattement).
🔎 Retrouvez le détail de tous les plafonds de la sécurité sociale en cliquant sur cette page.
Quels sont les principaux taux applicables en 2025 ?
Voici les taux en vigueur pour le secteur privé en 2025 à connaître (à adapter selon le contexte) :
| Cotisation / risque | Part salarié (taux indicatif) | Part employeur (taux indicatif) |
| Assurance maladie, maternité, invalidité, décès | – | ≈ 7,00 % |
| Vieillesse déplafonnée | – | ≈ 2,02 % |
| Vieillesse plafonnée | – | ≈ 8,55 % (jusqu’au PSS) |
| Allocations familiales | – | taux réduit ≈ 3,45 % / taux plein ≈ 5,25 % |
| Assurance chômage | – | ≈ 4,00–4,05 % (selon assiette) |
| Retraite complémentaire (Agirc-Arrco) — tranche 1 | ≈ 3,15 % | ≈ 4,72 % |
| Retraite complémentaire (Agirc-Arrco) — tranche 2 | ≈ 8,64 % | ≈ 12,95 % |
| CEG (contribution d’équilibre générale) | ≈ 0,86 % | ≈ 1,29 % (tranche 1) / 1,62 % (tranche 2) |
| AGS | – | ≈ 0,25 %, 0,03 % pour les entreprises de travail temporaire |
| FNAL | – | ≈ 0,10 % à 0,50 % (selon effectif) |
| Formation professionnelle / taxe d’apprentissage | – | ≈ 0,55 % (≤10 salariés) / ≈ 1,00 % (≥11 salariés) |
| Contribution au dialogue social | – | ≈ 0,016 % |
Tableau mis à jour en octobre 2025
📣 Depuis le 1er mai 2025, des modifications sont intervenues :
👉🏻 La réduction générale des cotisations patronales est désormais fixée à 0,3193 pour les entreprises de moins de 50 salariés, et 0,3233 pour celles de 50 salariés ou plus selon le barème de l’URSSAF en vigueur ;
👉🏻 Le taux de l’assurance chômage employeur est passé de 4,05 % à 4,00 % sur certaines assiettes ;
👉🏻 Le plafond d’éligibilité aux dispositifs de réduction de cotisations patronales. Désormais, seuls les salariés gagnant jusqu’à 2,25 fois du SMIC bénéficient de l’allègement maladie (contre 2,5 fois le SMIC auparavant), et jusqu’à 3,3 fois le SMIC pour les allocations familiales (au lieu de 3,5 du SMIC).
Exemple de simulation :
Prenons un salaire brut de 2 000 € comme exemple simple :
- On estime que les charges salariales représentent environ 22 % du salaire brut (~ 440 €) ;
- Les charges patronales peuvent représenter environ 40 % du salaire brut (~ 800 €).
Résultat : le salarié percevrait ~ 1 560 € net et le coût total pour l’employeur serait ~ 2 800 € (2 000 + 800).
Cette estimation est indicative : selon l’entreprise, les allègements, la catégorie du salarié, les plafonds ou non, le résultat peut varier. Mais cela illustre bien l’écart entre salaire brut, net et coût.
Quelles évolutions et dispositifs d’allègements en 2025 ?
Les ajustements législatifs récents
- La loi de financement de la Sécurité sociale en 2025 a introduit des ajustements dans les allègements de cotisations patronales : baisse des plafonds d’éligibilité (ex : 2,25 fois le SMIC au lieu de 2,5 pour l’allègement maladie) ;
- Depuis le 1er mai 2025, le coefficient T de la réduction générale des cotisations patronales est fixé à 0,3193 pour les entreprises < 50 salariés, 0,3233 pour les ≥ 50 salariés ;
- Le taux de la cotisation chômage employeur a été ajusté (de 4,05 % à 4,00 %) pour certaines assiettes.
La réduction générale des cotisations (ex-réduction Fillon)
La réduction générale des cotisations patronales (anciennement réduction Fillon) vise à alléger les charges pour les bas et moyens salaires.
Elle s’applique selon le coefficient T, qui dépend de la rémunération et du SMIC et s’applique à certaines cotisations patronales (comme la maladie, ou les allocations familiales, etc.). En 2025, avec les modifications, ce dispositif a été révisé pour réduire ses effets budgétaires et contenir les exonérations.
Pour les entreprises de moins de 50 salariés, le coefficient est 0,3193 ; pour les autres, 0,3233 selon le barème de l’URSSAF.
Autres dispositifs d’exonération ou de réduction
Certaines embauches (dont les jeunes, apprentissage, et les contrats aidés) peuvent bénéficier d’exonérations particulières. Des dispositifs sectoriels ou locaux peuvent s’appliquer selon les conventions collectives. La réduction générale reste l’un des outils les plus larges, mais d’autres allègements (zones défavorisées, aides à l’emploi) peuvent intervenir.
Pour en savoir plus sur les taxes d’entreprise, consultez nos articles sur la taxe sur les véhicules de sociétés (TVS), la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), la taxe intérieure de consommation (TIC), ainsi que la taxe annuelle sur les véhicules lourds de transport de marchandises.
Vous avez des questions au sujet des charges salariales et patronales ? Laissez-nous un message dans l’espace commentaires, nous vous répondrons avec plaisir ! 😊
