Dépôt de bilan en SARL : comment ça marche ?

Vous êtes gérant d’une Société à Responsabilité Limitée (SARL) et votre entreprise rencontre des difficultés financières ? Si vous n’arrivez plus à régler vos créanciers, il est crucial de comprendre la procédure de dépôt de bilan et ses implications. Ce moment délicat est essentiel pour protéger vos intérêts et ceux de votre entreprise. Découvrons ensemble tout ce que vous devez savoir au sujet de cette déclaration fiscale pas comme les autres ! 

Dépôt de bilan en SARL : comment ça marche ?

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📝 En résumé : 

  • Le dépôt de bilan correspond à la déclaration de cessation des paiements ; 
  • Une SARL se trouve en situation de cessation des paiements lorsqu’elle n’est plus en mesure de rembourser ses dettes ; 
  • Dans ce cas, le gérant doit déposer la déclaration de cessation des paiements auprès du greffe du tribunal du commerce, dans un délai de 45 jours ; 
  • S’ensuit une audition au cours de laquelle le juge prendra soit la décision d’ouvrir une procédure de redressement judiciaire soit une procédure de liquidation.

Le dépôt de bilan en SARL : qu’est-ce que c’est ? 

Définition 

Le terme « dépôt de bilan » est couramment utilisé pour décrire la situation dans laquelle un gérant de SARL reconnaît que son entreprise ne peut plus faire face à ses dettes. Sur le plan juridique, cette démarche est officiellement appelée « déclaration de cessation des paiements. »

Ce dépôt constitue une obligation légale d’informer le tribunal de commerce de l’incapacité de l’entreprise à honorer son passif exigible avec son actif disponible. Il s’agit là d’une étape cruciale pour protéger les intérêts des créanciers et envisager d’éventuelles solutions pour la survie de l’entreprise.

Cette situation peut découler de divers facteurs, telles qu’une baisse de chiffre d’affaires, des charges trop élevées ou encore des créances irrécouvrables.

Quelle est la différence entre un dépôt de bilan et une liquidation judiciaire ? 

La distinction entre le dépôt de bilan et la liquidation judiciaire est cruciale pour bien comprendre les étapes à venir ! 

Le dépôt de bilan constitue la déclaration officielle d’une situation de cessation des paiements. À ce stade, le gérant de l’entreprise informe le tribunal de commerce des difficultés financières rencontrées par la société. Cette démarche est essentielle, car elle marque une étape préliminaire dans le processus judiciaire. En reconnaissant la situation critique de l’entreprise, le gérant permet au tribunal d’évaluer les options possibles pour tenter de redresser la situation.

Dans le cas où, après une analyse approfondie, le tribunal juge que la situation est irrémédiable, il peut prononcer une liquidation judiciaire. Cette procédure met un terme à l’existence de l’entreprise et entraîne la vente de ses actifs dans le but de régler les créanciers. La liquidation judiciaire représente donc la dernière étape du parcours judiciaire, aboutissant à la fermeture définitive de la société.

Quand déposer son bilan ? 

Quels sont les signaux d’alerte ? 

De nombreux retards de paiement 

Dans un premier temps, les retards de paiement constituent un indicateur essentiel de la santé financière de votre entreprise. Vous constatez que votre société commence à accumuler des retards dans le règlement de ses dettes ou vous éprouvez des difficultés à honorer vos engagements financiers ? Ces indicateurs peuvent révéler une détérioration progressive de votre situation.

Il est primordial de prêter attention à ces signes précoces pour prendre des mesures appropriées avant même que la situation ne s’aggrave.

L’incapacité à régler les salaires 

Un autre signe préoccupant est l’incapacité à régler les salaires. Cette situation peut non seulement nuire à la motivation et à l’engagement de vos salariés, mais également ternir la réputation de votre société. Il est donc essentiel de prendre ces signes au sérieux et d’agir rapidement pour éviter des conséquences plus graves.

Un surendettement

Les dettes de votre entreprise dépassent considérablement ses actifs ? Alors il est crucial de prendre cette situation au sérieux !

Reconnaître ces signes vous permet d’anticiper les problèmes financiers et d’agir rapidement pour protéger les intérêts de votre entreprise, de vos salariés et de vos créanciers. Une intervention proactive peut faire la différence entre un redressement et une détérioration de la situation financière.

Quel délai pour le dépôt de bilan d’une SARL ? 

Le délai légal

La loi impose un délai de 45 jours à compter de la constatation de la cessation des paiements pour effectuer le dépôt de bilan. Si le gérant ne respecte pas ce délai, il risque des sanctions, tant civiles que pénales. Cette obligation vise à protéger les créanciers, les salariés et l’intégrité des actifs de la société.

Seul le représentant légal de la société est habilité à effectuer la déclaration de cessation des paiements. Cette déclaration ne peut être réalisée par un associé, un gérant de fait, ou toute autre personne. Dans le cas contraire, elle sera rejetée.

Quels sont les risques d’un dépôt tardif ?

Un dépôt tardif peut engendrer plusieurs conséquences :

Tout d’abord, si des dettes sont contractées après la déclaration de cessation des paiements, le gérant peut être tenu responsable. Autrement dit, il pourrait être contraint de rembourser les créanciers avec ses propres fonds, au risque de gravement compromettre sa situation financière personnelle.

Ensuite, un dépôt tardif peut également donner lieu à des sanctions pénales. En cas de mauvaise gestion de l’entreprise, le gérant pourrait faire l’objet de poursuites judiciaires. Il risque alors de lourdes amendes voire même une peine de prison, en fonction de la gravité des infractions.

Une telle issue risquerait de nuire à sa carrière et à sa réputation.

Enfin, un retard dans la déclaration de cessation des paiements peut entraîner une interdiction de gérer une entreprise pour une durée déterminée (de 2 à 15 ans). Cette sanction peut sérieusement entraver la carrière du gérant, l’empêchant de diriger une nouvelle société ou de continuer à évoluer dans son secteur d’activité. 

un gérant de sarl, sur son ordinateur pour télécharger le formulaire nécessaire pour le dépôt de bilan

Comment déposer le bilan d’une SARL ? 

Étape 1 : La constitution de votre dossier

Pour commencer, vous devez constituer votre dossier de dépôt de bilan. Comme indiqué précédemment, ce dossier, connu sous le nom de déclaration de cessation des paiements (DCP), doit être préparé par le représentant légal de votre SARL dans un délai de 45 jours suivant la constatation de l’incapacité de paiement.

Voici les documents nécessaires à joindre à votre dossier :

  • Le formulaire Cerfa n° 10530*02, disponible auprès du greffe du tribunal de commerce, en ligne ou en cliquant juste 👉🏼 ici 👈🏼 ;
  • Un extrait de Kbis récent de moins de 7 jours ;
  • Un état de l’actif disponible et du passif exigible ;
  • Un état actif et passif des sûretés et engagements hors bilan de moins de 7 jours ; 
  • Les comptes annuels de votre dernier exercice fiscal. Ces derniers sont notamment composés de votre bilan, de votre compte de résultat ainsi que du procès-verbal d’assemblée générale ;
  • La situation de votre trésorerie (transmettez un relevé bancaire de tous les comptes bancaires de votre SARL datant de moins d’un mois) ;
  • Le montant de votre chiffre d’affaires ;
  • Une copie de la pièce d’identité du représentant légal en cours de validité ;
  • Le nombre d’employés à la date de la demande, ainsi que leurs noms et adresses ; 
  • Le prévisionnel de trésorerie et d’exploitation (uniquement si vous demandez un redressement judiciaire).

Le dossier doit être déposé par le gérant ou le co-gérant de la SARL, en quatre exemplaires (y compris l’original), auprès du greffe du tribunal de commerce.

Étape 2 : L’audition au tribunal

Une fois votre dossier déposé, vous serez convoqué à une audience à huis clos dans un délai de 15 jours. Cette audience se déroule en 3 étapes : 

L’examen du dossier par le tribunal

Le tribunal de commerce analysera votre dossier, incluant la déclaration de cessation des paiements et les documents annexes. Lors de cette étape, le juge pourra vous poser des questions pour clarifier certains aspects de la situation de votre entreprise.

Il s’agit là d’un moment essentiel où vous aurez l’occasion d’expliquer en détail les difficultés rencontrées.

L’intervention du représentant du Procureur 

Au cours de l’audience, un représentant du Procureur prendra la parole pour exposer ses observations sur votre situation financière et la gestion de l’entreprise.

La décision du tribunal

Enfin, après avoir examiné votre dossier et entendu les différents intervenants, le tribunal rendra sa décision. 

Étape 3 : Le jugement d’ouverture de la procédure collective

À l’issue de l’audience, le tribunal peut rejeter votre demande de dépôt de bilan s’il estime que l’état de cessation des paiements n’est pas avéré. Dans le cas contraire, il pourra :

  • Ouvrir un redressement judiciaire ;
  • Prononcer une liquidation judiciaire.

Le jugement d’ouverture de redressement judiciaire

Si le tribunal estime que votre entreprise peut encore être sauvée, il prononcera l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. Cette décision permet à l’entreprise de continuer son activité tout en mettant en place un plan de remboursement de ses dettes, sous la supervision du tribunal.

En d’autres termes, votre société pourra poursuivre ses opérations, mais vous devrez vous concentrer sur la restructuration financière.

Cependant, cette procédure modifie votre rôle en tant que gérant. Un administrateur judiciaire peut être nommé pour vous assister dans la gestion de l’entreprise ou, dans certains cas, pour vous remplacer temporairement. Cet administrateur veillera à ce que toutes les actions nécessaires soient prises pour rétablir la santé financière de l’entreprise. Bien que votre rôle soit réduit, vous resterez impliqué dans certaines décisions importantes, notamment celles concernant les opérations quotidiennes.

L’objectif du redressement judiciaire est de donner à votre entreprise une seconde chance. Toutefois, si malgré les efforts déployés la situation ne s’améliore pas, le tribunal peut décider de transformer la procédure en liquidation judiciaire.

Le jugement d’ouverture de liquidation judiciaire

Si le tribunal estime que la situation de votre entreprise est trop critique pour envisager un redressement, il prononcera alors l’ouverture d’une liquidation judiciaire. Cela signifie que votre activité sera définitivement arrêtée, et un liquidateur judiciaire sera désigné pour organiser la fermeture de l’entreprise.

Le rôle du liquidateur est de vendre les biens et actifs de l’entreprise (comme le matériel ou les locaux) pour rembourser, dans la mesure du possible, les créanciers. Dès que la liquidation est prononcée, vous perdez tous vos pouvoirs de gestion, et c’est le liquidateur qui prendra toutes les décisions relatives à la fermeture, y compris la répartition des fonds obtenus pour rembourser les créanciers selon les règles établies.

Cette procédure marque la fin de l’existence légale de votre société, entraînant la clôture des comptes et la radiation de l’entreprise du registre du commerce et des sociétés (RCS).

En cas de dépôt de bilan, votre responsabilité en tant qu’associé reste engagée, à hauteur de leurs apports dans le capital de la SARL.

les étapes de dépôt de bilan en sarl : infographie

Quelles sont les conséquences d’un dépôt de bilan ? 

Les conséquences pour la société 

Le gel des dettes de l’entreprise

Dès que le dépôt de bilan est acté, toutes les dettes de l’entreprise sont automatiquement gelées. Cela signifie que plus aucun paiement ne peut être effectué pendant toute la durée de la procédure. Ce gel vise à éviter que la situation ne se dégrade davantage et à offrir un temps de répit à l’entreprise pour examiner ses options. Les créanciers ne peuvent donc plus exiger des paiements pendant cette phase, ce qui permet de figer la situation financière et de préparer une éventuelle restructuration.

La nomination d’un administrateur judiciaire

Dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire, le tribunal peut décider de nommer un administrateur judiciaire. Celui-ci a pour mission d’évaluer la viabilité de l’entreprise et d’élaborer un plan pour tenter de la sauver. Il s’agit d’un acteur clé de la procédure, car il collabore étroitement avec le gérant pour analyser les finances, définir les mesures à prendre et proposer des solutions de redressement. L’administrateur peut, par exemple, négocier avec les créanciers ou restructurer certaines branches de l’activité. Son rôle est de mettre en place un cadre favorable à la survie de l’entreprise tout en respectant les droits des différentes parties prenantes.

Le risque de liquidation judiciaire

Si malgré les efforts, le redressement échoue, l’entreprise se dirige alors vers une liquidation judiciaire. Cette procédure met fin à l’activité de l’entreprise, et ses actifs (biens, équipements, etc.) sont vendus afin de rembourser, dans la mesure du possible, les créanciers. La liquidation signifie la fermeture définitive de la société, ainsi que la radiation du registre du commerce. C’est une issue ultime, marquant la fin de l’aventure entrepreneuriale et la dissolution de l’entreprise.

Les conséquences pour les créanciers 

Les créanciers de l’entreprise sont directement impactés par le dépôt de bilan.

Gel des créances

Comme mentionné précédemment, dès que le bilan est déposé, toutes les créances sont gelées. Cela signifie que les créanciers ne peuvent plus exiger de paiement pendant la durée de la procédure. Ils devront attendre la décision du tribunal pour savoir s’ils peuvent espérer récupérer leurs fonds.

Remboursement conditionnel

En cas de liquidation judiciaire, les créanciers sont remboursés en fonction d’un ordre de priorité établi par la loi. Certaines créances, notamment les salaires des employés, sont prioritaires, tandis que d’autres sont remboursées en dernier. Il est donc possible que certains créanciers ne récupèrent qu’une partie des sommes qui leur sont dues, voire rien du tout si les actifs de l’entreprise ne suffisent pas à couvrir l’ensemble des dettes.

Les conséquences pour les salariés de la SARL

Les salariés ne sont pas épargnés par une procédure de liquidation judiciaire, surtout si elle entraîne la fermeture de l’entreprise.

Rupture des contrats de travail

Si la liquidation est prononcée, tous les contrats de travail des salariés sont immédiatement rompus. Cela signifie que les employés perdent leur emploi, souvent avec peu de préavis. Ils doivent alors se tourner vers les dispositifs de l’assurance chômage pour pallier cette perte d’emploi.

Droits des salariés

Heureusement, les salariés bénéficient d’une certaine protection juridique dans ces situations. Ils sont prioritaires pour être remboursés de leurs salaires impayés. Le tribunal peut également décider de maintenir certains contrats de travail si l’entreprise est en redressement judiciaire, mais cela s’accompagne souvent d’incertitudes quant à l’avenir à long terme. Les salariés se retrouvent donc dans une situation fragile, où la continuité de leur emploi dépend de la réussite du plan de redressement.

Des interrogations au sujet du dépôt de bilan en SCI ? Laissez-nous un message, nous serions plus que ravis de vous éclairer ! 

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par Julie Pay Vargas

Julie est rédactrice de contenu chez Indy. Spécialiste des entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés, elle partage toutes ses connaissances afin de rendre la comptabilité accessible à tous !