Le calcul de la VAN (valeur actuelle nette) est un outil incontournable pour évaluer la rentabilité d’un projet d’investissement. Elle repose sur l’actualisation des flux futurs qui permet de comparer la valeur des gains attendus à l’investissement initial. Mais comment fonctionne ce calcul exactement ? Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir au sujet du calcul de la VAN, en intégrant des notions financières comme le cash flow (flux de trésorerie), ou encore le bilan comptable.

📝 En résumé
- La VAN (valeur actuelle nette) mesure la rentabilité d’un projet en comparant la différence entre la valeur actuelle des flux de trésorerie entrants (recettes) et la valeur actuelle des flux de trésorerie sortants (dépenses) sur une période donnée ;
- Une VAN positive signifie que le projet est rentable. Une VAN négative indique que le projet est à reconsidérer car il ne génère pas suffisamment de flux de trésorerie pour couvrir l’investissement initial ;
- Cet outil complète d’autres indicateurs financiers comme la dette nette, la DCF (discounted cash flow), la valeur résiduelle ;
- Une bonne maîtrise de la VAN passe par la compréhension du bilan comptable, du bilan fonctionnel, et des notions de dotation aux amortissements et de dépréciation.
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Qu’est-ce que la VAN et pourquoi est-elle essentielle ?
La valeur actuelle nette est un critère financier qui permet de mesurer la rentabilité d’un projet d’investissement. Elle correspond à la différence entre la valeur actuelle des flux de trésorerie entrants (recettes) et la valeur actuelle des flux de trésorerie sortants (dépenses) sur une période donnée.
Définition de la VAN
Pour bien comprendre, il faut intégrer une notion fondamentale : la valeur temporelle de l’argent. Un euro perçu aujourd’hui n’a pas la même valeur qu’un euro perçu dans un an, car l’euro d’aujourd’hui peut être investi et générer un rendement. Ce mécanisme compare des sommes d’argent à différentes périodes.
La VAN utilise ce principe pour ramener tous les flux financiers futurs d’un projet à leur valeur équivalente à la date d’aujourd’hui (date 0).
Le calcul consiste donc à :
- Estimer tous les flux de trésorerie (cash-flows) futurs générés par le projet, année par année ;
- Choisir un taux d’actualisation, qui représente le coût d’opportunité des fonds investis (le rendement minimum attendu) ;
- Calculer la valeur actuelle de chaque flux futur ;
- Soustraire l’investissement initial de la somme de ces flux actualisés.
Le résultat obtenu est la VAN. Elle représente le gain net, actualisé, que l’entreprise peut espérer du projet.
Quelle est l’utilité de la VAN pour un chef d’entreprise ?
La VAN est bien plus qu’un simple exercice comptable, c’est un outil stratégique de pilotage.
- Valider la pertinence d’un investissement : avant de débloquer des fonds, la VAN vous indique si le projet est susceptible de créer de la richesse pour l’entreprise. Une VAN négative est un signal d’alarme clair : le projet risque de vous coûter plus cher que ce qu’il ne rapporte ;
- Comparer et hiérarchiser les projets : lorsque les ressources sont limitées, il faut faire des choix. Si vous hésitez entre le projet A (VAN = 50 000 €) et le projet B (VAN = 75 000 €), la VAN vous indique que le projet B est, a priori, plus créateur de valeur ;
- Dialoguer avec les partenaires financiers : une analyse de la VAN est un argument de poids dans un business plan. Elle montre aux banquiers et aux investisseurs que vous avez rigoureusement évalué la rentabilité de votre projet, en intégrant la notion de risque et le coût du capital. Elle renforce la crédibilité de votre bilan comptable prévisionnel.
À retenir : la VAN s’inscrit dans une analyse financière plus large, au même titre que l’étude du besoin en fonds de roulement qui est un indicateur clé de la santé financière visible dans le bilan fonctionnel.
La différence entre VAN et d’autres indicateurs
La VAN se distingue de :
- La valeur nette comptable : qui reflète la valeur comptable d’un actif après amortissement ;
- La valeur vénale : qui correspond au prix auquel un actif peut être vendu sur le marché ;
- La DCF (discounted cash flow) : méthode qui calcule la VAN en actualisant tous les flux futurs.
Comment calculer la VAN d’un projet d’investissement ?
Le calcul de la VAN repose sur une formule mathématique précise. Bien qu’elle puisse paraître intimidante au premier abord, elle est relativement simple à appliquer une fois que l’on maîtrise ses composantes.
La formule mathématique de la VAN
La formule générale de la VAN est la suivante :

Où :
- CFt représente le flux de trésorerie net (recettes – dépenses) pour l’année t ;
- i est le taux d’actualisation ;
- n est la durée de vie du projet en années ;
- ∑ est le symbole « somme », indiquant qu’il faut additionner les flux actualisés de chaque année.
Ce calcul est une application directe du DCF (discounted cash flow), une méthode d’évaluation plus large qui consiste à estimer la valeur d’un actif en se basant sur ses flux de trésorerie futurs.
Étape 1 : estimer les flux de trésorerie (cash flow)
C’est l’étape la plus délicate, car elle repose sur des prévisions. Les flux de trésorerie (ou cash flow) à prendre en compte sont les flux nets, c’est-à-dire la différence entre les encaissements et les décaissements générés par le projet pour chaque période.
- Les encaissements : augmentation du chiffre d’affaires, économies de coûts (par exemple, suite à l’achat d’une machine plus performante), valeur résiduelle de l’actif à la fin du projet (le prix de revente estimé) ;
- Les décaissements : coûts d’exploitation supplémentaires (matières premières, salaires, énergie), frais de maintenance, impôts sur les sociétés.
Il est important de raisonner en termes de flux et non de bénéfice comptable.
Elle doit donc être retraitée pour calculer le flux de trésorerie. L’objectif est de mesurer l’impact réel sur la trésorerie nette de l’entreprise.
Étape 2 : déterminer le taux d’actualisation
Le taux d’actualisation (i) est un élément crucial du calcul. Il représente le taux de rentabilité minimum exigé par l’entreprise ou ses investisseurs pour un projet de ce niveau de risque. Il peut correspondre à plusieurs choses :
- Le coût moyen pondéré du capital (CMPC) : il s’agit du coût moyen des différentes sources de financement de l’entreprise (dettes et capitaux propres). C’est le taux le plus souvent utilisé ;
- Un taux de rentabilité espéré : l’entreprise peut fixer un taux plancher en fonction de ses objectifs stratégiques ;
- Le taux d’un placement sans risque, majoré d’une prime de risque : cette prime dépend du secteur d’activité, de la conjoncture économique et de la nature spécifique du projet.
Étape 3 : appliquer la formule et calculer la valeur actuelle
Une fois les flux et le taux déterminés, il suffit d’appliquer la formule. Pour chaque année, on divise le flux de trésorerie par (1+i) élevé à la puissance de l’année correspondante. On somme ensuite toutes ces valeurs actualisées, puis on soustrait l’investissement de départ.
Exemple : imaginons un projet nécessitant un investissement initial de 100 000 €. Ce projet devrait générer les flux de trésorerie nets suivants sur 5 ans :
- Année 1 : 30 000 € ;
- Année 2 : 40 000 € ;
- Année 3 : 50 000 € ;
- Année 4 : 40 000 € ;
- Année 5 : 30 000 € (incluant la valeur résiduelle du matériel).
L’entreprise fixe un taux d’actualisation (i) de 10 %.
Calculons la VAN :
- Valeur actuelle Année 1 = 30 000 / (1 + 0,10)¹ = 27 273 € ;
- Valeur actuelle Année 2 = 40 000 / (1 + 0,10)² = 33 058 € ;
- Valeur actuelle Année 3 = 50 000 / (1 + 0,10)³ = 37 566 € ;
- Valeur actuelle Année 4 = 40 000 / (1 + 0,10)⁴ = 27 321 € ;
- Valeur actuelle Année 5 = 30 000 / (1 + 0,10)⁵ = 18 628 €.
Somme des flux actualisés = 27 273 + 33 058 + 37 566 + 27 321 + 18 628 = 143 846 €
VAN = 143 846 – 100 000 = 43 846 €
Le saviez-vous ? Le calcul de la VAN est une étape clé avant toute décision bien avant de se préoccuper de la date limite du bilan comptable ou de la compilation de la liasse fiscale.

Comment interpréter le résultat de la VAN ?
Le chiffre obtenu à l’issue du calcul n’a de sens que si l’on sait l’interpréter correctement. Il s’agit d’un indicateur de décision puissant qui guide l’allocation des ressources.
VAN positive : le feu vert pour votre projet
Une VAN > 0 est le signal que vous attendiez. Cela signifie que la somme des flux de trésorerie actualisés que le projet va générer est supérieure à la dépense initiale. En d’autres termes :
- Le projet est rentable ;
- Il couvre non seulement le coût de l’investissement, mais aussi le coût du financement (le taux d’actualisation) ;
- Il crée de la valeur pour l’entreprise et ses actionnaires. L’enrichissement net, mesuré aujourd’hui, est égal au montant de la VAN. Dans notre exemple, le projet devrait générer une richesse supplémentaire de 43 846 € pour l’entreprise.
VAN négative : un projet à reconsidérer
Une VAN < 0 est un avertissement. Cela indique que le projet ne génère pas suffisamment de flux de trésorerie pour couvrir l’investissement initial et le coût du capital.
- Le projet est destructeur de valeur ;
- Le rendement du projet est inférieur au taux de rentabilité minimum exigé ;
- Il est préférable de renoncer au projet et d’allouer les ressources à des opportunités plus rentables.
VAN nulle : le point d’équilibre
Une VAN = 0 signifie que le projet atteint tout juste le seuil de rentabilité. Les flux de trésorerie actualisés sont exactement égaux à l’investissement initial. Le projet rembourse l’investissement et rémunère les capitaux investis au taux i, mais il ne crée aucune valeur supplémentaire.
Quelles sont les limites de la VAN et quels sont ses compléments ?
Bien que la VAN soit un outil extrêmement performant, elle n’est pas parfaite. Il est essentiel de connaître ses limites et de la compléter avec d’autres indicateurs pour une analyse complète.
Les hypothèses et sensibilités du calcul
La principale limite de la VAN est qu’elle est aussi fiable que les hypothèses sur lesquelles elle repose.
- La prévision des flux de trésorerie est par nature incertaine. Une vision trop optimiste du chiffre d’affaires ou une sous-estimation des coûts peut transformer une VAN négative en VAN positive sur le papier ;
- Le choix du taux d’actualisation est déterminant et peut être sujet à débat. Un faible changement de ce taux peut modifier radicalement le résultat ;
- La durée de vie du projet et sa valeur résiduelle (qui peut être comparée à la valeur vénale) sont également des estimations.
Les autres indicateurs à considérer en complément
Pour une vision complète, il est judicieux de coupler l’analyse de la VAN avec d’autres critères de rentabilité.
- Le taux de rentabilité interne (TRI) : c’est le taux d’actualisation pour lequel la VAN est égale à zéro. Il représente le taux de rendement exact du projet. Si le TRI est supérieur au coût du capital (k), le projet est acceptable. C’est un excellent complément à la VAN ;
- Le délai de récupération (payback period) : il mesure le temps nécessaire pour que les flux de trésorerie cumulés récupèrent l’investissement initial. C’est un bon indicateur de risque : plus le délai de récupération est court, moins le projet est risqué. Cependant, il ignore les flux générés après cette période et la valeur temporelle de l’argent ;
- L’indice de profitabilité (IP) : il se calcule en divisant la somme des flux de trésorerie actualisés par l’investissement initial. Si l’IP est supérieur à 1, le projet est rentable (VAN > 0). Il est utile pour comparer des projets de tailles différentes.
Comment la VAN s’intègre dans la comptabilité ?
Lien avec le bilan comptable
Le calcul de la VAN s’appuie indirectement sur le bilan comptable, notamment :
- L’actif du bilan : immobilisations, stocks, valeur mobilière de placement ;
- Le passif du bilan : dettes, capitaux propres, ressources stables ;
- Le bilan fonctionnel et bilan comptable simplifié pour identifier le fonds de roulement et la trésorerie nette.
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Impact sur la fiscalité
- La VAN peut être influencée par la fiscalité, notamment via le carry back (aussi appelé « report en arrière des déficits », c’est le fait de reporter le déficit fiscal d’une entreprise sur le bénéfice de l’exercice précédent) ;
- La liasse fiscale fournit des informations essentielles pour recalculer le flux de trésorerie et la VAN.
Le calcul de la VAN est un outil essentiel pour toute entreprise souhaitant investir de manière rationnelle et stratégique. Bien compris et intégré dans l’analyse comptable, il permet de décider quels projets retenir, d’évaluer leur profitabilité, et de sécuriser la croissance. Combiné à une lecture approfondie du bilan comptable et à l’utilisation de méthodes comme le DCF, il offre une vision complète de la valeur réelle d’un investissement.
Des questions supplémentaires ? N’hésitez pas à nous laisser un commentaire, nous vous répondrons avec plaisir ! 😊
