Tout savoir sur le plan de financement

Le plan de financement est un outil essentiel, qu’il s’agisse d’une création d’entreprise ou d’un projet de développement. Ce tableau financier fait partie du business plan et permet de vérifier que l’entreprise dispose des ressources nécessaires pour atteindre ses objectifs. Mais comment le construire efficacement ? Quels éléments doit-il contenir ? Dans cet article nous vous guidons pas à pas dans l’élaboration d’un plan de financement structuré.

Résumé

• Le plan de financement est un tableau qui détaille les ressources nécessaires au lancement et au développement d’une entreprise par rapport à ses besoins ;
• Le plan de financement initial et le plan de financement prévisionnel sur 3 ans sont deux tableaux complémentaires ;
• Il permet d’évaluer la viabilité économique d’un projet et de convaincre des partenaires financiers ;
• Le plan fait apparaître les besoins (corporels, incorporels, financiers, BFR) et les ressources (capitaux propres et empruntés).

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Qu’est-ce qu’un plan de financement ?

Le plan de financement est un document qui permet d’évaluer les besoins et ressources nécessaires au bon développement de votre activité. Il fait partie du business plan de l’entreprise, tout comme le bilan prévisionnel. Deux types de plan de financement peuvent être édités :

• Le plan de financement initial ;
• Le plan de financement prévisionnel à 3 ans.

Le plan de financement initial

Le plan de financement initial permet de faire apparaître toutes les ressources (apports personnels, emprunts, subventions…) et besoins (investissements matériels et immatériels, frais de création, trésorerie de départ…) nécessaires au lancement d’une entreprise. Il permet de vérifier l’équilibre financier du projet dès sa création. Il est réalisé au « jour zéro » c’est-à-dire pour la période précédant le début de l’activité.

Le plan de financement prévisionnel

Le plan de financement prévisionnel couvre plusieurs exercices (généralement 3 ans) et anticipe l’évolution des besoins et des ressources financières de l’entreprise à moyen ou long terme. Il est complémentaire du plan de financement initial et peut être édité au cours du développement de la société. Ce dernier permet d’évaluer la rentabilité du projet, d’estimer la capacité d’autofinancement à long terme et d’assurer la viabilité de l’activité.

Ces deux plans de financement sont essentiels pour convaincre les investisseurs et sécuriser la gestion financière de l’entreprise 🚀

Le plan de financement est-il obligatoire ?

Au démarrage de l’activité, une société n’est jamais légalement tenue d’éditer un plan de financement. Cependant il s’agit d’un outil essentiel qui peut vous être demandé dans de nombreuses situations comme lors d’une recherche de financement par exemple.

Le plan de financement, tout comme le calcul de votre part de marché, est essentiel pour convaincre les investisseurs, les banques ou d’autres partenaires financiers de la viabilité économique de votre projet.

Le plan de financement peut devenir obligatoire dans certains cas, lors du développement de votre structure :

• Si votre société compte plus de 300 salariés ;
• Si le montant de votre chiffre d’affaires ou de vos ressources est égal ou supérieur à 18 millions d’euros.

Quel est le rôle du plan de financement ?

Le plan de financement est un outil clé dans la gestion et la création d’une entreprise. Il permet d’anticiper les besoins financiers d’un projet et d’assurer son équilibre entre les ressources et les investissements. Il joue un rôle central à plusieurs niveaux :

• Pour la viabilité du projet ;
• Pour l’obtention de financements ;
• Pour la gestion de l’activité. 

Évaluer la viabilité du projet

Le plan de financement permet de réaliser une analyse complète de la faisabilité financière du projet. Il permet :

• D’évaluer de manière précise les fonds nécessaires au démarrage de l’activité, incluant les investissements initiaux, le besoin en fonds de roulement et les premières charges d’exploitation ;
• D’analyser la rentabilité prévisionnelle, permettant de s’assurer que la société générera suffisamment de revenus ;
• D’identifier les risques financiers potentiels, comme la saisonnalité, la pénurie de matière première ou les délais de paiement étendus.

Obtenir des financements

Un bon plan de financement permet de convaincre ses partenaires financiers. Il présente :

• Une vision claire et chiffrée du projet ;
• Une justification détaillée des besoins en financement :
• Des perspectives de développement et de remboursement du financement.

Piloter l’activité

Une fois l’activité démarrée, le plan de financement devient un tableau de bord très utile pour :

• Anticiper et gérer vos flux de trésorerie ;
• Suivre l’évolution de vos dépenses réelles par rapport aux prévisions effectuées ;
• Évaluer la performance financière réelle.

Le plan de financement est, en effet, un véritable outil d’aide à la prise de décision. En cas d’écarts entre vos prévisions et vos performances réelles vous pourrez adapter votre stratégie en conséquence.

Comment se présente le plan de financement ?

Le plan de financement se présente généralement sous la forme d’un tableau à deux colonnes, qui met en parallèle les besoins de l’entreprise et les ressources nécessaires pour y répondre. Il est conseillé de diviser au sein du tableau les besoins et ressources en sous catégories pour une organisation et une analyse optimale. Voici un modèle de présentation d’un plan de financement initial :

Bon à savoir : tous les montants sur le plan de financement doivent être indiqués hors taxes (HT), tout comme le total.

Les besoins du plan de financement

Les besoins représentent les dépenses nécessaires pour créer et développer votre activité. Ces besoins d’investissements peuvent être scindés en plusieurs catégories.

• Les investissements corporels (ou matériels) : travaux, aménagements, achat de véhicule, de mobilier, de matériel informatique, d’outillage… ;
• Les investissements incorporels (ou immatériels) : les frais d’enregistrement, les honoraires, le dépôt de marque à l’Inpi, la publicité au démarrage, le droit d’entrée franchise, les brevets, les licences, la création de site internet ou logiciel, les fonds de commerce ou droit au bail… ;
• Les investissements financiers : les loyers versés en garantie, les assurances professionnelles (par exemple pour les agents immobiliers, les professionnels médicaux, les agents du BTP…).

Le besoin en fonds de roulement (BFR) représente quant à lui le montant de trésorerie nécessaire pour couvrir les dépenses courantes de l’entreprise en attendant d’encaisser les premiers paiements des clients.

Les ressources du plan de financement

Les ressources correspondent aux fonds que l’entrepreneur mobilise pour financer les besoins de son activité. Elles peuvent provenir de différentes sources :

• Les capitaux propres, c’est-à-dire les capitaux investis directement par le créateur ou les associés (il peut s’agir d’apport en nature ou en numéraire) ;
• Les capitaux empruntés, qui permettent de financer des besoins plus importants (crédit classique, prêt d’honneur, crédit-bail, prêt à taux zéro…).

Vous retrouverez également parmi les ressources les subventions et aides à la création d’entreprise, comme l’ACRE, l’ARCE ou le maintien de l’ARE.

En équilibrant besoins et ressources, le plan de financement permet d’anticiper la trésorerie nécessaire et de sécuriser les financements.

Comment faire un plan de financement ?

La complexité du processus va dépendre de votre type d’entreprise (auto-entreprise, SAS, SASU, SARL, EURL…) et de la complexité de votre projet. Pour réaliser un bon plan de financements, des étapes doivent en effet être suivies.

Évaluer les besoins financiers

La première étape pour faire un plan de financement est d’identifier vos besoins de financement. Pour ce faire, nous vous conseillons de lister toutes les dépenses que vous allez devoir contracter dans le cadre de votre lancement d’activité. Il en existe plusieurs types. 

Les investissements

Les investissements correspondent souvent aux achats durables nécessaires au développement de votre projet. Ces derniers peuvent être matériels ou immatériels. Il peut s’agir :

• De matériels et équipements (machines, outillage, ordinateurs, imprimante, mobilier…) ;
• De locaux (achat ou dépôt de garantie pour la location) ;
• De véhicules professionnels (véhicule de tourisme ou utilitaire);
• De développement du site web ou de logiciels professionnels ;
• D’acquisition de brevets, licences ou marques ;
• … etc. 

Ces investissements sont souvent financés sur le long terme grâce à des emprunts ou des apports en capital.

Les frais de création de l’entreprise

Les frais de création de votre entreprise sont aussi à intégrer à votre plan de financement. Vous retrouverez dans cette catégorie :

• Les frais d’immatriculation et de publication d’annonce légale dans un JAL ;
• Les coûts d’accompagnement à la rédaction des statuts juridiques (avec notaire, un avocat ou un expert-comptable par exemple) ;
• Le dépôt du capital social auprès d’une banque (sur un compte pro) ;
• Le montant de la souscription aux assurances obligatoires (ou recommandées).

N’oubliez pas de lister également toutes les autres dépenses liées au fonctionnement de l’entreprise (salaire des employés, frais de chauffage et d’abonnements internet… etc).

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Calculer le besoin en fonds de roulement (BFR)

Le besoin en fonds de roulement (BFR) désigne le montant nécessaire pour couvrir les dépenses courantes de l’entreprise (achats de matières premières, salaires, loyers…) en attendant de recevoir les encaissements. C’est un des indicateurs financiers clé de l’entreprise.

Le BFR de départ est souvent difficile à calculer car il n’est pas possible de se baser sur les créances clients dues : elles ne sont pas encore établies. Il est alors conseillé de se baser, pour calculer cette information, sur les moyennes constatées dans les entreprises concurrentes à taille équivalente à la vôtre. Il est aussi possible de se baser sur des estimations obtenues dans le prévisionnel financier.

Parmi les ressources du BFR nous retrouvons les stocks initiaux (matières premières, produits finis, prestation en cours…), les paiements fournisseurs avant les encaissements clients ainsi que les charges fixes (loyers, salaires, publicité…).

Une fois votre activité démarrée, le BFR se calcule de cette manière : BFR = actifs circulants (stocks + créances) – passifs circulants (dettes).

Identifier les sources de financement

Les ressources permettent de financer les besoins identifiés lors de la première étape. Elles proviennent de différentes sources :

Les apports personnels

Les apports personnels sont la première source de financement d’une société. Il peut s’agir de fonds propres apportés directement par les associés mais aussi de sommes prêtées par les proches ou issues de crowdfunding. Il existe plusieurs types d’apports personnels :

• Les apports en numéraire (somme d’argent) ;
• Les apports en nature (mise à disposition de matériel, d’immeubles, de brevets…).

Bon à savoir : pour accorder un prêt, les banques exigent des garanties et demandent une part d’apport personnel.

Les financements externes

Les financements externes sont la deuxième source de financement, très fréquente pour les projets entrepreneuriaux qui nécessitent un certain investissement dès le départ (ouverture d’un commerce, lancement d’une société innovante…). De nombreuses aides publiques sont aussi accessibles à toutes les entreprises (même les auto-entreprises). Il en existe plusieurs types :

• Les prêts bancaires (crédits classiques, prêts d’honneur, crédit-bail…) ;
• Les aides et subventions (ACRE, ARCE, RSA, aides régionales…) ;
• Les aides de la part d’investisseurs (business angels, levées de fonds, crowdfunding…). 

Le choix des financements dépend du montant des besoins et des garanties demandées. Si vous avez besoin de davantage d’informations sur le sujet, n’hésitez pas à nous contacter dans le chat, ou à consulter les webinars de la BPI sur le sujet (ici). 

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