- Par défaut, les dividendes sont soumis à la flat tax (PFU) de 30% ;
- Vous pouvez opter pour le barème progressif avec abattement de 40 %, plus avantageux si votre taux marginal d’imposition (TMI) est faible ;
- Les prélèvements sociaux de 17,2 % s’appliquent toujours, quel que soit le régime ;
- En SAS/SASU, aucun dividende n’est soumis aux cotisations sociales ; en SARL/EURL, la part dépassant 10 % du capital y est assujettie ;
- La création d’une holding permet de reporter ou alléger la fiscalité et de réinvestir efficacement les bénéfices.
Vous percevez (ou allez percevoir) des dividendes ? Bonne nouvelle : c’est un excellent moyen de profiter des performances de votre entreprise ou de vos placements. Moins bonne nouvelle : la fiscalité peut en rogner une belle part. Issus du bénéfice figurant dans le compte de résultat, les dividendes sont soumis à une imposition spécifique selon votre statut et le régime fiscal choisi. Voici tout ce qu’il faut savoir pour les optimiser, tout en respectant les règles de tenue comptable.

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Comprendre les bases de l’imposition des dividendes
Qu’est-ce qu’un dividende ? Comment est-il distribué ?
Un dividende correspond à une part du bénéfice redistribuée aux associés/actionnaires.
En pratique, la décision de distribution revient à l’assemblée générale (AG) d’une société, après validation du résultat net figurant dans le compte de résultat détaillé ou dans sa version simplifiée selon la taille de l’entreprise.
La société peut aussi distribuer des dividendes depuis certaines réserves (si les statuts ou une assemblée générale l’autorisent). Quelques points importants sur les dividendes :
- Pas de bénéfice = pas de dividende à distribuer ;
- On peut verser un acompte sur dividendes en cours d’exercice si un bilan certifié fait apparaître un bénéfice distribuable ;
- Les dividendes sont en principe proportionnels aux droits dans le capital : des dividendes “inégalitaires” sont possibles si les statuts de la société le prévoient et sans priver un associé de tout droit.
Les différents types de dividendes (numéraire, en actions, exceptionnels)
Il existe plusieurs sortes de dividendes :
Dividende en numéraire
C’est la forme la plus fréquente. Vous recevez directement une somme d’argent sur le compte bancaire.
Dividende en actions
Vous recevez de nouvelles actions plutôt que de l’argent. Cela permet d’augmenter votre participation au capital de la société sans mobiliser de trésorerie.
Dividende exceptionnel
Il est versé de manière ponctuelle, en dehors du calendrier habituel. Il découle souvent d’un événement particulier, comme la vente d’un actif ou un excédent de trésorerie important.
Le régime fiscal des dividendes en France
Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou « flat tax »
Depuis 2018, le PFU (connu sous le nom de flat tax) est le régime par défaut pour vos dividendes. Ils sont taxés à un taux unique de 30 %, qui comprend :
- 12,8 % d’impôt sur le revenu ;
- 17,2 % de prélèvements sociaux.
Concrètement, c’est l’établissement payeur (votre société pour les dividendes non cotés, ou votre banque pour les titres financiers) qui prélève automatiquement les 12,8 % d’impôt et les 17,2 % de prélèvements sociaux lors du versement des dividendes. De votre côté, vous n’avez qu’à reporter le montant perçu dans votre déclaration annuelle de revenus.
La SASU que vous présidez génère des bénéfices et vous vous versez 10000 € de dividendes. 1 280 € d’impôt et 1720 € de prélèvements sociaux sont directement prélevés avant le versement. Le PFU total est donc de 3000 €.
- 50 000 € (célibataire) ;
- 75 000 € (couple).
La demande doit être formalisée sous forme d’une attestation destinée à votre société (ou tout établissement payeur de dividendes), à remettre avant le 30 novembre de l’année qui précède la distribution des dividendes.
Le barème progressif de l’impôt sur le revenu
Plutôt que d’appliquer la flat tax à 30 %, vous pouvez choisir d’être imposé selon votre taux d’imposition habituel (et donc tenir compte de votre situation fiscale personnelle). C’est ce qu’on appelle le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Cette option s’applique à tous vos revenus du capital de l’année, et elle est définitive pour l’année en cours.
Avec l’option du barème progressif, vous bénéficiez d’un abattement de 40 % sur vos dividendes : seule la partie restante est soumise à l’impôt sur le revenu.
Une part de la CSG (6,8 %) devient déductible de vos revenus imposables l’année suivante, ce qui diminue légèrement votre impôt futur.
Rappel : les tranches d’imposition du barème progressif :
| Tranches de revenus | Taux d’imposition de la tranche de revenu |
| Jusqu’à 11 497 € | 0 % |
| De 11 498 € à 29 315 € | 11 % |
| De 29 316 € à 83 823 € | 30 % |
| De 83 824 € à 180 294 € | 41 % |
| Plus de 180 294 € | 45 % |
Vous percevez 5 000 € de dividendes et vous choisissez l’imposition au barème progressif.
Grâce à l’abattement de 40 % (- 2000 €), puis à la part de CSG déductible (- 340 €), la base réellement imposable est réduite à 2 660 €.
| TMI | Calcul | Impôt sur le revenu | Prélèvements sociaux (17,2%) | Total fiscalité |
| 11 % | 2 660 × 11 % | 293 € | 860 € | 1 153 € |
| 30 % | 2 660 × 30 % | 798 € | 860 € | 1 658 € |
| 45 % | 2 660 × 45 % | 1 197 € | 860 € | 2 057 € |
Les contributions sociales applicables aux dividendes
En plus de l’impôt sur le revenu, nous avons vu que les dividendes supportent aussi des prélèvements sociaux, à un taux global de 17,2%.
Ils sont automatiquement prélevés au moment du versement, que vous soyez imposé à la flat tax ou au barème progressif.
Ces 17,2 % se décomposent en :
- 9,2 % de CSG (contribution sociale généralisée) ;
- 0,5 % de CRDS (remboursement de la dette sociale) ;
- 7,5 % de prélèvement de solidarité.
Vous recevez 5 000 € de dividendes. Les prélèvements sociaux s’élèvent à 860 € (5 000 × 17,2 %). Vous touchez donc 4 140 € nets. Si vous êtes au barème progressif de l’IR, vous pourrez déduire 340 € (6,8 % de 5 000) de vos revenus imposables l’année suivante.
Les spécificités selon le statut du bénéficiaire (particulier, dirigeant, société)
La fiscalité des dividendes ne dépend pas seulement du montant versé, mais aussi de qui les reçoit. Particulier, dirigeant ou société : les règles changent selon votre statut.
Si vous êtes un particulier (non dirigeant)
C’est le cas le plus simple. Vos dividendes sont soumis :
- Soit à la flat tax de 30 % (par défaut) ;
- Soit au barème progressif de l’impôt sur le revenu (sur option).
Si vous êtes dirigeant non salarié (gérant majoritaire de SARL ou associé unique d’EURL à l’IS)
Le traitement des dividendes est particulier pour les dirigeants rattachés au régime des travailleurs non salariés (TNS). Comme tout contribuable, vous choisissez votre fiscalité entre PFU et barème progressif à l’IR.
Ce qui change pour vous, c’est le régime social : la part des dividendes qui dépasse 10% du capital (capital social, primes d’émission, sommes versées en compte courant d’associé) est soumise aux cotisations sociales TNS (environ 40 à 45 %), et non aux 17,2 % de prélèvements sociaux.
La part en dessous du seuil de 10 %, elle, reste soumise au régime classique : 17,2 % de prélèvements sociaux + PFU ou barème, selon votre option fiscale.
C’est pourquoi il est essentiel de bien calculer ce plafond avant de vous distribuer des dividendes : au-delà, la facture sociale peut grimper très vite.
Si vous êtes dirigeant assimilé salarié (président de SAS ou de SASU)
Ici, les dividendes ne sont pas soumis aux cotisations sociales, quel que soit le montant versé. Ils subissent uniquement la fiscalité classique : flat tax 30 % ou barème progressif + 17,2 % de prélèvements sociaux.
C’est souvent un mode de rémunération plus avantageux fiscalement mais attention : il n’ouvre aucun droit à la retraite ou à la protection sociale.
Si le bénéficiaire est une société
Lorsqu’une entreprise perçoit des dividendes (par exemple une holding), le régime fiscal change encore :
- Les dividendes sont intégrés dans le résultat imposable et soumis à l’impôt sur les sociétés (IS), au taux de 25 % (ou 15 % sous conditions) ;
- Si la société détient au moins 5 % du capital de la société qui verse les dividendes, elle peut bénéficier du régime mère-fille, qui exonère 95 % des dividendes reçus (seule une petite quote-part de 5 % reste imposable).
Les options pour réduire la fiscalité sur les dividendes : comparatif
Les avantages et limites du PFU
Le prélèvement forfaitaire unique (flat tax) séduit par sa simplicité. Tout est prélevé à la source : pas de calcul, pas de paperasse, et vous connaissez immédiatement le montant net perçu.
| Avantages de la flat tax | Limites de la flat tax |
| Taux fixe de 30 % (tout compris), facile à anticiper. | Pas d’abattement de 40 %. |
| Aucun abattement ou déduction à gérer. | Pas de déduction de la CSG. |
| Idéal si votre Taux Marginal d’Imposition (TMI) est supérieur à 30 %. | Peut être moins intéressant pour les contribuables faiblement imposés (TMI à 0 % ou 11 %). |
| Convient notamment aux dirigeants qui recherchent la simplicité et la stabilité fiscale. |
Les cas où le barème progressif est plus avantageux
Le barème progressif devient intéressant quand vos revenus sont modestes ou moyens.
Il tient compte de votre taux d’imposition réel et vous permet de profiter d’un abattement de 40 % sur les dividendes.
Ce qui joue en votre faveur :
- Votre TMI est faible (0 % ou 11 %) ;
- Vous avez des frais à déduire (garde de titres, courtage, etc.) ;
- Vous profitez de la CSG déductible (6,8 %) ;
- Vous souhaitez optimiser votre revenu global imposable.
Les points à surveiller :
- L’option est globale pour tous vos revenus de capitaux mobiliers de l’année ;
- Elle est irrévocable pour l’année choisie ;
- Au-delà d’un certain revenu, la flat tax redevient plus efficace.
Comparatif PFU vs barème progressif
Pour savoir quel régime d’imposition est le plus intéressant, tout dépend de votre taux marginal d’imposition (TMI).
Voici deux exemples concrets à partir du même montant de dividendes perçus : 10 000 €.
Cas n°1 : TMI à 11 %
Option 1 au barème progressif :
- Abattement de 40 % sur les dividendes : – 4 000 € ;
- Part de CSG déductible (6,8 %) : – 680 € ;
- Base imposable = 10 000 – 4 000 – 680 = 5 320 € ;
- Impôt sur le revenu : 5 320 × 11 % = 585 € ;
- Prélèvements sociaux : 10 000 × 17,2 % = 1 720 €.
Option 2 au PFU (flat tax 30 %) :
12,8 % d’IR + 17,2 % de prélèvements sociaux = 3 000 € d’impôt
Cas n°2 : TMI à 30 %
Option 1 au barème progressif :
- Abattement de 40 % sur les dividendes : – 4 000 € ;
- Part de CSG déductible (6,8 %) : – 680 € ;
- Base imposable = 10 000 – 4 000 – 680 = 5 320 € ;
- Impôt sur le revenu : 5 320 × 30 % = 1 596 € ;
- Prélèvements sociaux : 10 000 × 17,2 % = 1 720 €.
Option 2 au PFU (flat tax 30 %) :
Taux fixe de 30 % = 3 000 € d’impôt
Dividendes : comment optimiser la fiscalité grâce à une société holding ?
La holding (ou société mère) est un outil de gestion très prisé des dirigeants d’entreprise. Au-delà de son rôle de pilotage et d’investissement, elle permet aussi de réduire la fiscalité sur les dividendes grâce à un cadre juridique bien défini.
Le principe de la holding
Une société holding détient tout ou partie du capital d’une ou plusieurs sociétés dites “filles”. Lorsque ces filiales distribuent des dividendes à la holding, ceux-ci peuvent bénéficer du régime mère-fille :
- 95 % des dividendes sont exonérés d’impôt sur les sociétés;
- seule une quote-part de 5 % reste imposable (ou 1 % si la holding et la filiale sont intégrées fiscalement).
Les dividendes peuvent remonter quasiment sans impôt à la holding, qui peut ensuite les réinvestir ou les capitaliser.
Les conditions à respecter
Pour profiter du régime mère-fille, trois conditions principales :
- La holding doit détenir au moins 5 % du capital de la filiale ;
- Les titres doivent être conservés pendant au moins deuxans;
- Les deux sociétés doivent être soumises à l’impôt sur les sociétés (IS).
Pourquoi ce montage est intéressant
Le principal atout de la holding est de reporter votre fiscalité personnelle : tant que les dividendes restent dans la société mère, ils ne sont pas imposés à votre nom. Vous choisissez ainsi le moment le plus opportun pour vous verser des dividendes, selon votre taux d’imposition.
La holding permet aussi de :
- Réinvestir les dividendes presque sans fiscalité ;
- Financer des acquisitions ;
- Organiser plus facilement la structuration ou la transmission de votre patrimoine professionnel.
Votre société opérationnelle (“société fille”) génère 200 000 € de bénéfice distribuable.
- Sans holding : vous percevez les dividendes directement → flat tax 30 % → 60 000 € d’impôt ;
- Avec holding : les dividendes remontent à la société mère → IS sur 5 % de 200 000 € = 2 500 € d’impôt environ.
Vous gardez près de 197 500 € disponibles pour réinvestir, au lieu de les voir partir en impôts.
Des questions sur l’imposition des dividendes ? Ou plus globalement sur des leviers d’optimisation fiscale légaux ? Laissez-nous un commentaire, on vous répond rapidement ! 😀
