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Comprendre le cut-off en comptabilité

Vous avez déjà entendu parler du cut-off en comptabilité sans vraiment savoir ce que ce terme recouvre ? Ce procédé sert tout simplement à assurer la fiabilité de vos comptes. Concrètement, le cut-off garantit que les charges et produits sont rattachés au bon exercice afin que votre compte de résultat reflète la réalité économique de votre activité. On vous explique, avec des exemples concrets, pourquoi et comment l’appliquer dans votre tenue comptable !

Comprendre le cut-off en comptabilité

En résumé :

  • Dans le jargon comptable, le cut-off désigne le fait de rattacher chaque charge et produit à l’exercice qui le concerne, même si la facture n’est pas encore reçue ou émise ;
  • Il s’appuie sur 4 régularisations principales : charges à payer (CAP), produits à recevoir (PAR), charges constatées d’avance (CCA) et produits constatés d’avance (PCA) ;
  • Bien appliqué, il garantit l’indépendance des exercices et une image fidèle des comptes (bilan et compte de résultat) ;
  • Un cut-off mal réalisé peut fausser le résultat net, compliquer vos décisions de gestion et réduire la crédibilité de vos documents comptables.

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Qu’est-ce que le cut-off en comptabilité ?

Définition

Le cut-off, qu’on pourrait traduire par “coupure”, “séparation” ou “arrêt des comptes”, est une méthode comptable inscrite dans les normes du Plan comptable général (PCG).

Selon l’arrêté du 11 janvier 1990, le cut-off est la “procédure utilisée lors de l’arrêté des comptes pour rattacher de façon fiable et cohérente à chaque exercice les opérations réalisées à proximité de la date de clôture.”

En pratique, cela revient à distinguer les charges et produits qui appartiennent à l’exercice en cours de ce qui relève du suivant, même si la facture n’a pas encore été reçue ou émise. Cela donne lieu à une régularisation comptable.

Le cut-off se réalise généralement lors de la clôture des comptes annuels.

Objectifs du cut-off

Le cut-off répond à deux grands principes comptables :

  1. L’indépendance des exercices : chaque exercice doit contenir uniquement les charges et produits qui le concernent ;
  2. L’image fidèle et cohérente : vos documents comptables (bilan, compte de résultat simplifié ou détaillé, annexes) doivent représenter la réalité économique de votre entreprise, sans décalage trompeur.

Sans cut-off, vos comptes risquent d’être biaisés : un bénéfice surestimé, puis artificiellement réduit lors de l’exercice suivant. Ce n’est donc pas idéal pour piloter votre activité ou rassurer l’administration fiscale!

Exemple

Prenons un exemple pour mieux comprendre le principe du cut-off.

Vous recevez une facture de loyer de votre cabinet ou bureau au titre du mois de décembre N, qui vous est cependant envoyée en janvier N+1.

Grâce au cut-off, vous la rattachez quand même à l’exercice N, car c’est bien cet exercice qui est concerné.

À l’inverse, si vous payez en avance un abonnement d’un logiciel de pour N+1 dès décembre N, il faudra constater une charge constatée d’avance.

Pourquoi le cut-off est-il essentiel ?

Détection des anomalies comptables

Le cut-off est un vrai garde-fou de votre tenue comptable. En le mettant en place, vous pouvez détecter:

  • Des factures non parvenues ou reçues en doublon ;
  • Des avoirs à recevoir ou à établir ;
  • Des décalages entre livraison/prestation et facturation ;
  • Des erreurs de lettrage entre clients et fournisseurs.

Exemple : votre client a payé en avance mais la prestation n’aura lieu qu’en janvier N+1 ? Vous devez le classer en produit constaté d’avance (faute de quoi votre chiffre d’affaires serait gonflé artificiellement.)

Réalisation des ajustements nécessaires

Le cut-off entraîne souvent des écritures de régularisation dans le journal des opérations diverses (OD), c’est-à-dire le registre comptable utilisé pour enregistrer toutes les écritures exceptionnelles ou d’inventaire qui ne passent pas par les journaux habituels (achats, ventes, banque, etc.).

Nous avons fait la liste des quatre écritures à connaître👇

Charges à payer (CAP)

Les charges à payer (CAP) correspondent à un bien ou un service déjà consommé en N, dont la facture n’arrivera qu’en N+1. On doit donc rattacher cette dépense à l’exercice N.

L’écriture consiste à :

  • Débiter le compte de charges concerné (classe 6) ;
  • Créditer le compte 408 – Fournisseurs, factures non parvenues.

La charge apparaît bien dans le compte de résultat de N et la dette dans le passif du bilan.

Produits à recevoir (PAR)

Les produits à recevoir (PAR) concernent un bien livré ou une prestation réalisée en N, dont la facture ne sera émise qu’en N+1. Ici, on doit rattacher la recette à l’exercice N.

Ici, vous devez :

  • Débiter le compte client 418 – Factures à établir (ou 4487 – Produits à recevoir) ;
  • Créditer le compte de produits (classe 7).

Le produit est ensuite enregistré dans le compte de résultat de N et la créance apparaît à l’actif du bilan.

Charges constatées d’avance (CCA)

Les charges constatées d’avance (CCA) correspondent à des dépenses payées en N mais qui concernent partiellement ou totalement N+1.

L’écriture consiste à :

  • Débiter le compte 486 – Charges constatées d’avance ;
  • Créditer le compte de charges de la classe 6.

Vous neutralisez ainsi la charge dans le compte de résultat de N et elle ne réapparaîtra qu’en N+1.

Produits constatés d’avance (PCA)

Les produits constatés d’avance (PCA) concernent des revenus encaissés en N mais dont la prestation ou la livraison n’aura lieu qu’en N+1. Vous devez donc reporter ce produit.

L’écriture ici consiste à :

  • Débiter le compte de produits (classe 7) ;
  • Créditer le compte 487 – Produits constatés d’avance.

Résultat : le produit disparaît du compte de résultat de N et sera rattaché en N+1.

Ces ajustements donnent une vision juste de vos encours et permettent d’anticiper vos besoins de trésorerie et de suivre correctement vos soldes intermédiaires de gestion.

Conséquences d’un cut-off mal appliqué

Un cut-off bâclé ou absent peut avoir des effets négatifs sur votre gestion comptable (ou gestion tout court!) :

  • Erreur sur le résultat : bénéfices ou pertes mal évalués, qui impactent votre fiscalité et faussent la lecture de vos comptes annuels ;
  • Mauvaise prise de décision : vous croyez avoir plus (ou moins) de trésorerie qu’en réalité, ou des performances financières qui sont en fait biaisées ;
  • Perte de crédibilité : un banquier, un investisseur ou l’administration fiscale peut douter de vos comptes.

Si, par exemple, vous oubliez d’intégrer une facture de 10 000 € reçue en janvier N+1 pour une prestation de décembre N, alors votre bénéfice de l’année N est surévalué, et vous payerez plus d’impôt que prévu. Un décalage qui peut également fausser votre calcul du résultat net.

Comment réaliser un cut off en comptabilité ?

Les étapes clés pour réaliser un cut-off précis

Pour appliquer correctement le cut-off, vous devez suivre une méthode simple:

1. Identifier les opérations à régulariser

La première étape consiste à consulter les factures des deux derniers mois de l’exercice N et des deux premiers de l’exercice N+1 via les journaux de vente et d’achat.

À ce stade, prenez soin de :

  • Vérifier les mouvements bancaires (paiements ou encaissements décalés) ;
  • Examiner les contrats récurrents (abonnements, loyers, assurances) ;
  • Comparer les opérations avec des justificatifs.

2. Évaluer les montants concernés

Il s’agit d’identifier la part de charges ou de produits qui doivent être rattachés à l’exercice N ou reportés à N+1.

Par exemple, un abonnement annuel de 1 200 € payé en septembre couvre jusqu’en août N+1. Au 31/12/N, il faut constater 800 € en charges d’avance.1

3. Passer les écritures de régularisation

Rappel des écritures de régularisation déjà détaillées dans l’article :

  • CAP : débit compte de charges + TVA, crédit compte 408 (fournisseurs factures non parvenues) ;
  • PAR : débit compte client 4181, crédit produits + TVA ;
  • CCA : débit compte 486, crédit charges concernées ;
  • PCA : débit produits, crédit compte 487.

4. Extourner au nouvel exercice

Ces écritures sont temporaires : elles servent uniquement à ajuster la clôture en N.

Par conséquent, au début de l’exercice suivant (N+1), elles doivent être extournées, c’est-à-dire annulées par une écriture inverse. Cela évite de comptabiliser deux fois la même opération lorsque la facture ou le produit réel est enregistré en N+1.

Exemple pratique de cut-off en comptabilité

Lucas, graphiste freelance, reçoit le 15 octobre 2025 une facture fournisseur pour un abonnement logiciel de design couvrant la période du 1er novembre 2025 au 30 avril 2026, d’un montant total de 1 800 €.

Cela constitue une charge constatée d’avance (CCA).

La CCA est ensuite comptabilisée aux comptes :

  • 486 : Charges constatées d’avance ;
  • 6 : Charges (606 pour un abonnement logiciel, par exemple).

Lucas comptabilise la charge pour son montant total en octobre 2025. Mais cette dépense doit être répartie entre deux exercices :

  • 300 € en 2025 (novembre et décembre) ;
  • 1 500 € en 2026 (janvier à avril).

Voici les écritures comptables correspondantes :

  • 15 octobre 2025 : enregistrement de la facture pour 1 800 € en débit du compte 606 (abonnements logiciels) et en crédit du compte 401 (fournisseur) ;
  • 31 décembre 2025 : neutralisation de la part 2025 déjà payée, soit 1 500 €, en débit du compte 486 (CCA) et en crédit du compte 606 ;
  • 1er janvier 2026 : extourne de cette écriture pour 1 500 €, en crédit du compte 486 (CCA) et en débit du compte 606, afin que la charge soit bien rattachée à l’exercice 2026.

Le test de cut-off : rôle et importance

Le test de cut-off consiste à vérifier que les charges et produits sont bien imputés au bon exercice. Ce contrôle s’effectue généralement lors des travaux d’inventaire ou d’un audit.

Concrètement, on compare :

  • Les dates de prestation/livraison ;
  • Les dates de facturation ;
  • Les dates de comptabilisation.

Exemple : une livraison datée du 29 décembre 2025 doit apparaître dans l’exercice de 2025, même si la facture est arrivée le 3 janvier 2026.

Bonnes pratiques pour simplifier le processus

Le cut-off peut vous semble encore fastidieux ? L’équipe d’Indy vous donne quelques réflexes qui facilitent la vie des indépendants :

  • Anticiper : ne remettez pas tout au moment de la clôture. Vérifiez vos factures et contrats régulièrement ;
  • Automatiser : utilisez un logiciel de comptabilité en ligne (👋) qui gère les écritures de cut-off automatiquement ;
  • Classer vos pièces avec des libellés d’opération : factures, contrats, bons de livraison… Un bon archivage des documents comptables et des justificatifs évite bien des erreurs.

Astuce bonus : planifiez un mini cut-off trimestriel. Cela vous évite la montagne de travail de fin d’année et sécurise vos décisions de gestion tout au long de l’exercice, notamment pour prévoir l’affectation du résultat et analyser vos charges fixes.

Des questions sur le cut-off ? Ou sur d’autres notions comptables ? Laissez-nous un petit commentaire, nous y répondrons dans de brefs délais !

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par Clémentine Pougnet

Rédactrice pour Indy, la comptabilité des indépendants tout simplement. Freelance depuis plusieurs années, Clémentine connait bien les galères des indépendants et partage dans ses articles des conseils précieux pour se simplifier la vie.

Questions fréquentes

Le cut-off est-il obligatoire ?

Oui, car il répond au principe d’indépendance des exercices du Plan Comptable Général.

Dois-je faire un cut-off tous les mois ?

Non, mais un suivi trimestriel peut simplifier la clôture annuelle et limiter les oublis.

Quels sont les types de cut-off ?

Il existe plusieurs types de cut-off : les charges à payer (CAP), les produits à recevoir (PAR), les charges constatées d’avance (CCA) et les produits constatés d’avance (PCA)

Quels outils peuvent m’aider ?

Un logiciel de comptabilité (comme Indy) ou de facturation qui automatise le lettrage et propose des exports FEC.
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