Chaque année, de plus en plus de professionnels se lancent sous le statut d’auto-entrepreneur (ou micro-entreprise) pour commencer leur activité. Cependant, beaucoup d’entre eux débutent cette aventure sans disposer de toutes les informations nécessaires. En effet, certains peuvent se demander : qu’est-ce que le chiffre d’affaires d’un auto-entrepreneur ? Quelles sont les différentes obligations fiscales et comptables après la création ? Et comment déclarer ses revenus d’auto-entrepreneur ? Dans cet article, Indy vous dit tout !

📝 En résumé
- Le chiffre d’affaires d’un auto-entrepreneur est la somme des recettes encaissées, sans déductions ;
- Pour rester sous le régime fiscal micro, il est indispensable de respecter les plafonds de 188 700 € (ventes et hébergement) ou 77 700 € (services et libéral) ;
- Si vous dépassez les plafonds deux années consécutives, vous passez obligatoirement au régime réel avec une comptabilité plus lourde ;
- Les seuils de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sont distincts des plafonds du régime micro : il est possible de dépasser le seuil de la TVA sans sortir du statut micro, mais cela impose de facturer et déclarer la TVA.
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Qu’est-ce que le chiffre d’affaires pour un auto-entrepreneur ?
Chiffre d’affaires = recettes encaissées (HT)
Le chiffre d’affaires (CA) d’un auto-entrepreneur correspond à la somme des ventes de biens ou des prestations de services encaissées au cours d’une période, hors taxes (HT). Aucune charge, aucun frais professionnel ne peut être déduit de ce montant.
Chiffre d’affaires, revenu et bénéfice : des notions à ne pas confondre
Le chiffre d’affaires ne doit pas être confondu avec le revenu ou le bénéfice net. Le CA est le montant total facturé (et encaissé). Le bénéfice (ou revenu imposable) est ce qui reste après déduction des charges (autres régimes), mais dans le régime micro, les charges ne sont pas déduites : on applique un abattement forfaitaire sur le CA pour déterminer le revenu imposable.
Autrement dit, un CA élevé ne signifie pas un gros revenu, surtout si des frais importants (achats, matériel, frais de déplacement, etc.) sont engagés.
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Particularité pour une activité mixte
Lorsque l’auto-entrepreneur exerce plusieurs activités (vente + prestation de service, par exemple), on parle d’activité mixte. Dans ce cas, le CA global est la somme de toutes les recettes, mais une partie de ce total est soumise à des limites spécifiques selon la nature de l’activité (vente ou service).
Pour rester dans le régime micro-fiscal, le chiffre d’affaires global ne doit pas être supérieur à 188 700 € et la part « prestations de services » ne doit pas dépasser 77 700 € .
Quels plafonds de CA dois-je respecter selon mon activité ?
Plafonds applicables
Les plafonds de chiffre d’affaires à ne pas dépasser sous le régime micro-entreprise sont les suivants :
- 188 700 € HT pour les activités de vente de marchandises, de fourniture de logement ou prestations d’hébergement ;
- 77 700 € HT pour les prestations de services, activités artisanales, activités libérales (BNC) ;
- 15 000 € HT pour les locations de meublé de tourisme non classé ;
Ces plafonds sont les montants maximaux annuels.
Plafond proratisé en cas de création d’activité en cours d’année
Si vous créez votre auto-entreprise en cours ou sur la fin d’année, vous n’êtes pas soumis au plafond annuel complet : on applique un prorata temporis, c’est-à-dire que le plafond est calculé en fonction du nombre de jours d’activité sur l’année.
Par exemple : imaginons que vous commencez le 1ᵉʳ juillet.
L’Urssaf et les textes recommandent de prendre le nombre de jours d’activité (≈ 184 jours) multiplié par le plafond annuel, divisé par 365.
Particularités en cas d’activité mixte
Pour une activité mixte, le plafond global est celui de 188 700 € mais la partie du CA liée aux prestations ne doit pas excéder 77 700 €.
À l’inverse, si vous dépassez la part des prestations de service, vous risquez de sortir du régime pour cette portion.
Séparation entre plafond micro et seuil de TVA
Il est important de savoir que le plafond de chiffre d’affaires d’un micro-entrepreneur n’est pas identique au seuil de franchise en base de TVA.
En effet, les seuils de franchise en base de TVA restent ceux précédemment en vigueur :
- 85 000 € pour les activités commerciales ;
- 37 500 € pour les prestations de services.
Que se passe-t-il en cas de dépassement de ces plafonds ?
Premier dépassement : tolérance
Pour déterminer si vous pouvez continuer à bénéficier du régime de la micro-entreprise, l’administration prend en compte le chiffre d’affaires réalisé au cours des deux années précédentes (N-2 et N-1).
Ainsi, si votre chiffre d’affaires dépasse le plafond du régime micro une seule année (par exemple en N-1), vous pouvez conserver le régime micro pour l’année suivante (N).
Le passage automatique au régime réel ne s’applique qu’en cas de dépassement du plafond pendant deux années consécutives (N-2 et N-1).
L’idée est de donner une marge d’adaptation à l’auto-entrepreneur sans le pénaliser immédiatement.
Deux années consécutives de dépassement : perte du régime micro
Dans le cas où vous dépassez les plafonds micro deux années d’affilée (N-1 et N), vous perdez automatiquement le régime micro dès le 1ᵉʳ janvier de l’année suivante (N+1). Cela entraîne un basculement vers un régime réel (simplifié ou normal) avec des obligations comptables renforcées.
Conséquences du passage au régime réel
Une fois sorti du régime micro, l’auto-entrepreneur (ou désormais l’entrepreneur individuel classique) doit :
- Tenir une comptabilité complète (bilan, compte de résultat, livre-journal) ;
- Déclarer les recettes et les dépenses réelles, avec la possibilité de déduire les charges ;
- Calculer les cotisations sociales sur le bénéfice (et non plus sur le CA) ;
- Être assujetti à la TVA selon le régime de droit commun ;
- Éventuellement assumer des obligations fiscales supplémentaires.
En d’autres termes, la simplicité du régime micro disparaît progressivement. C’est pourquoi il est stratégique de surveiller ses chiffres avant d’avoir un CA supérieur aux seuils.
Cas particulier : dépassement des seuils de TVA
Si vous dépassez les seuils de TVA (85 000 € ou 37 500 €, selon l’activité), vous devenez redevable de la TVA dès le 1ᵉʳ jour du dépassement. Mais vous pouvez aussi conserver le régime micro si vous restez sous les plafonds de 188 700 € / 77 700 € de chiffre d’affaires annuel.
Ainsi, vous devez facturer la TVA à vos clients, la déclarer et la reverser, mais aussi la récupérer sur vos achats si elle est applicable.

Comment déclarer, suivre et anticiper son chiffre d’affaires ?
Déclaration du chiffre d’affaires : modalités et échéances
La déclaration de chiffre d’affaires se fait sur le portail officiel des auto-entrepreneurs, via autoentrepreneur.urssaf.fr.
Lors de la création de votre activité, vous choisissez entre une option de déclaration mensuelle ou trimestrielle. Cette option ne peut pas être modifiée à tout moment ou peut l’être sous certaines conditions fixées par l’Urssaf.
Pour la toute première déclaration, il faut attendre un délai minimal de 90 jours après le début d’activité, plus le mois en cours.
Anticiper les seuils et ajuster son activité
Pour ne pas se retrouver pris au dépourvu, il est recommandé de surveiller régulièrement le chiffre d’affaires cumulé et de calculer des projections en fonction des mois restants.
Si vous constatez que le seuil approche, vous pouvez ajuster votre offre, limiter la prise de nouveaux contrats ou répartir votre chiffre d’affaires sur plusieurs années (si possible).
Il peut aussi être pertinent de comparer la rentabilité par client, de dégager une marge de sécurité et d’intégrer dans le budget une hypothèse de passage au régime réel le cas échéant.
Simulations et accompagnement
Des simulateurs pour auto-entrepreneur en ligne permettent de tester des hypothèses de chiffre d’affaires dans les prochaines périodes et d’évaluer l’impact d’un dépassement ou d’un passage au régime réel.
De plus, l’accompagnement d’un logiciel de comptabilité comme Indy, d’un expert-comptable ou encore d’un conseiller spécialisé peut vous aider à anticiper les seuils, estimer les conséquences fiscales et sociales et vous proposer des scénarios adaptés. Cette démarche est d’autant plus utile quand le chiffre d’affaires approche des limites acceptées.
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