Vous souhaitez vous lancer dans l'entrepreneuriat et vous vous demandez comment créer une entreprise, et surtout quel statut choisir ? Pourquoi ne pas opter pour le statut juridique le plus courant aujourd’hui en France en devenant auto-entrepreneur ? Cette forme juridique offre de nombreux avantages et simplifie grandement les démarches de création d'entreprise. Un statut particulièrement séduisant pour celles et ceux qui veulent fuir à tout prix la lourdeur administrative des sociétés.
💡 Besoin d’aide pour la création de votre auto-entreprise ?
Avec Indy, démarrez votre activité en toute simplicité et gratuitement !
Créez votre auto-entreprise
Dans cet article, nous vous expliquons en détail toutes les étapes à suivre pour créer une auto-entreprise et répondons à la question qui vous brûle les lèvres : combien ça coûte ?
Sommaire
Qu’est-ce qu’une auto-entreprise ?
Avant de découvrir comment créer une auto-entreprise, vous devez tout d’abord comprendre à quoi ce statut correspond réellement. Explications.
Définition de l’auto-entreprise
L’auto-entreprise, également appelée micro-entreprise, est une forme juridique destinée à faciliter la création d’entreprise et le début de l’activité.
Pour ce faire, le statut d’auto-entrepreneur présente deux avantages principaux. Un régime fiscal et un régime social simplifiés, et des engagements comptables facilitées avec des charges déductibles calculées suivant un abattement forfaitaire :
- 34% du CA pour les activités relevant des bénéfices non-commerciaux (BNC) ;
- 71% du CA pour les activités de vente de marchandises relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ;
- 50% pour les prestations de service relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
Par ailleurs, pour exercer une activité en auto-entreprise, vous devez respecter certaines conditions et notamment ne pas dépasser un certain montant de chiffre d’affaires pendant deux années consécutives.
Ce montant est de :
- 77 700 € pour les activités de prestation de service ;
- 188 700 € pour les artisans et commerçants.
💡 A savoir : l’auto-entreprise est une sous-catégorie du statut juridique de l’entreprise individuelle.
L’auto-entreprise : pour qui ?
Le statut juridique d’auto-entreprise est souvent apprécié des entrepreneurs souhaitant lancer rapidement leur activité, sans avoir à s’encombrer de tâches administratives lourdes, ni faire appel à un avocat ou à un comptable.
Ce statut est particulièrement adapté aux petits entrepreneurs ou “solopreneurs”, à savoir des personnes qui cherchent à se mettre à leur compte et à vivre de leur activité, sans nécessairement avoir pour ambition d’embaucher des salariés.
Si comme eux, vous souhaitez créer une auto-entreprise, il est impératif dans un premier temps de déterminer votre catégorie d’imposition (BIC ou BNC) en fonction de la nature de votre activité.
La catégorie BIC (bénéfices industriels et commerciaux) correspond généralement aux :
- professions commerciales ;
- professions industrielles ;
- professions artisanales.
La catégorie BNC (bénéfices non-commerciaux), quant à elle, correspond entre autres aux :
- professions libérales ;
- titulaires de charges et offices (notaires, huissiers, etc.) ;
- personnes percevant des revenus de la propriété intellectuelle ;
- personnes percevant des droits d’auteur.
🚧 Attention : les professions libérales réglementées, c’est-à-dire soumises à un ordre professionnel, n’ont pas le droit d’opter pour le statut d’auto-entrepreneur.
Pourquoi créer une auto-entreprise ?
Le choix du statut juridique est généralement une étape délicate dans un projet de création d’entreprise. De nombreuses possibilités existent, chacune avec ses spécificités et caractéristiques propres. Faire un choix peut alors s’avérer être un vrai casse-tête…
Il est donc important pour tout futur entrepreneur de bien prendre le temps d’étudier les avantages et inconvénients de chaque statut, afin de prendre une décision éclairée.
Pour vous aider à mieux comprendre les particularités de la micro-entreprise, nous avons décidé de passer en revue cinq avantages notables de ce statut :
- Premièrement, créer une auto-entreprise se fait via une procédure totalement gratuite et extrêmement simplifiée par rapport à la création d’une société. Ce qui a pour effet de permettre au plus grand nombre d’accéder à la création d’entreprise.
- Deuxièmement, les formalités administratives liées à la gestion de l’entreprise sont fortement allégées, ce qui offre une réelle autonomie au porteur de projet dans l’organisation de son activité.
- Ensuite, comparé à une société, les obligations en termes de comptabilité sont très simples à tenir : pas de suivi des dépenses obligatoires, pas de déclarations de revenus professionnels à faire chaque année… et donc pas besoin à tout prix de faire appel à un cabinet d’experts-comptables. L’auto-entrepreneur réalise un simple suivi via des déclarations mensuelles ou trimestrielles, directement sur le site de l’Urssaf.
- De plus, depuis le 15 mai 2022, les patrimoines personnels et professionnels de tous les entrepreneurs individuels sont séparés. A présent, seuls les éléments utilisés pour l’activité professionnelle peuvent être saisis par les créanciers pour rembourser les dettes de l’entreprise, ce qui n’était pas le cas jusqu’alors.
- Et enfin, en tant qu’auto-entrepreneur, vous n’êtes pas soumis à l’obligation d’ouvrir un compte bancaire professionnel pour percevoir les revenus de votre activité. Vous pouvez ainsi faire l’économie des frais de gestion élevés, liés à ce type de compte. Sachez toutefois que si votre chiffre d’affaires dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives, vous aurez tout de même l’obligation d’ouvrir un compte bancaire dédié à l’activité de votre auto-entreprise (sans pour autant qu’il s’agisse d’un compte professionnel).
💡 A noter : ces avantages s’appliquent plus généralement au statut juridique de l’entreprise individuelle, et pas uniquement à la micro-entreprise.
Comment créer son auto-entreprise : les étapes à suivre
Vous avez étudié les différents statuts juridiques pour votre création d’entreprise et vous avez fait le choix de devenir auto-entrepreneur ?
Voici les trois étapes essentielles à suivre pour créer une auto-entreprise :
- L’immatriculation de votre auto-entreprise auprès de l’INPI ;
- La création de votre compte Urssaf ;
- L’ouverture d’un compte bancaire dédié à votre activité.
Voici en détail, tout ce que vous devez savoir pour créer votre auto-entreprise en toute sérénité.
L’immatriculation auprès de l’INPI
Tout d’abord, il faut savoir qu’une création d’entreprise, quel que soit le statut juridique choisi, passe nécessairement par une demande d’immatriculation auprès de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle).
Pour ce faire, depuis le 1er janvier 2023, vous devez vous rendre sur le site internet du guichet unique géré par l’INPI. Cette plateforme remplace les anciens centres de formalité des entreprises (CFE), et centralise toutes les procédures de création, de modification et de fermeture d’entreprises.
Sur ce guichet unique, pour créer une auto-entreprise, vous devez remplir un formulaire de déclaration d’activité (procédure relativement simple et rapide). Il vous sera également demandé certaines informations telles que votre nom, votre adresse, votre numéro de sécurité sociale, etc…
L’INPI se chargera ensuite de la procédure de création d’entreprise en transmettant votre demande aux instances compétentes : l’Urssaf, la sécurité sociale, l’organisme de retraite, l’INSEE…
Une fois la création effectuée, vous recevrez votre certificat d’immatriculation avec les numéros SIREN et SIRET attribués à votre auto-entreprise. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là que vous pourrez démarrer votre activité et facturer vos clients en toute légalité.
La création du compte URSSAF
Félicitations pour votre création d’entreprise ! A présent, la deuxième étape consiste à vous créer un compte sur le portail autoentrepreneur.urssaf.fr.
C’est sur cet espace que vous effectuerez vos déclarations de chiffre d’affaires. C’est également via le site de l’Urssaf que vous réglerez vos cotisations sociales, calculées sur la base du chiffre d’affaires réalisé et de votre régime fiscal.
En tant qu’auto-entrepreneur, vous bénéficiez du régime micro social. Dans ce cadre, vous déclarez votre chiffre d’affaires et payez vos cotisations tous les mois (ou tous les trimestres selon l’option choisie). Vos cotisations sociales sont proportionnelles à vos revenus. Si vous ne gagnez rien, vous ne cotisez pas.
💡 Bon à savoir : la création d’une auto-entreprise ouvre droit à des aides comme l’ACRE (l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise), selon certaines conditions d’éligibilité.
L’ouverture d’un compte bancaire dédié
Ensuite, comme indiqué plus haut, en tant qu’auto-entrepreneur, vous avez l’obligation d’ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité dès lors que le chiffre d’affaires de votre auto-entreprise dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives.
💡 A noter : cette obligation s’applique à tous les types d’activité : les professions libérales comme les agriculteurs, ou encore les artisans et commerçants.
Par conséquent, si vous avez pour objectif de vivre pleinement des revenus de votre micro-entreprise, vous serez nécessairement concerné par cette obligation. Nous vous conseillons donc d’ouvrir ce compte bancaire immédiatement après votre création d’entreprise, et ceci afin de faciliter votre gestion comptable dès le début de l’activité.
En revanche, il est important de noter que ce compte bancaire dédié n’a pas nécessairement besoin d’être un compte professionnel. Un simple compte courant peut suffire, dès lors que vous l’utilisez à 100% pour la gestion de votre auto-entreprise.
Si vous faites partie d’une profession réglementée
Enfin, la quatrième et dernière étape pour créer une auto-entreprise concerne les professions réglementées (hors professions libérales puisque ces dernières n’ont pas la possibilité de choisir ce statut juridique).
Ici nous parlons des activités soumises à des conditions de diplômes, d’expériences professionnelles, ou encore de demandes d’autorisations ou d’agréments spécifiques.
Dans cette catégorie, on peut citer notamment les activités de :
- Construction, entretien et réparation des bâtiments ;
- Entretien et réparation de véhicules et de machines ;
- Mise en place, entretien et réparation des réseaux électriques, de gaz et de chauffage ;
- Réalisation de prothèses dentaires ;
- Soins esthétiques sans finalité médicale ;
- Ramonage ;
- Fabrication de produits de boulangerie, pâtisserie, boucherie, charcuterie, poissonnerie… ;
- Coiffure ;
- Etc.
Si vous exercez une profession réglementée, il est possible que vous ayez des procédures supplémentaires à réaliser. Si c’est votre cas, nous vous conseillons de vous renseigner sur ces procédures avant d’entreprendre la démarche d’immatriculation de votre entreprise sur la plateforme de l’INPI.
💡 Pour rappel : ici nous parlons des professions réglementées hors professions libérales réglementées, puisque ces dernières n’ont de toute manière pas la possibilité d’opter pour le statut juridique d’auto-entreprise.
Combien coûte la création d’une auto-entreprise ?
Vous connaissez maintenant toutes les étapes à suivre pour créer une auto-entreprise. Mais il reste une question essentielle que nous n’avons pas encore abordée : le coût lié à la création d’une micro-entreprise.
Quels sont les frais associés à cette création d’entreprise et comment faire pour les évaluer précisément ? Explications.
Les frais d’immatriculation d’une auto-entreprise
Tout d’abord, regardons les frais liés directement à l’immatriculation de l’entreprise.
Ces derniers varient selon la nature de votre activité :
- Prix de création de l’entreprise en activité libérale : gratuit ;
- Prix de création de l’entreprise en activité commerciale : l’immatriculation au RCS coûte 25,34 € ;
- Prix de création de l’entreprise en activité artisanale : l’immatriculation au répertoire des métiers coûte 45 €.
Le paiement s’effectue sur la plateforme de guichet unique de l’INPI, par carte bancaire ou par l’intermédiaire d’un compte client.
Vous avez également la possibilité de suivre un stage de préparation à l’installation, dont le coût est de l’ordre de 194 €. Précisons toutefois que ce stage est facultatif et qu’il existe aujourd’hui une diversité d’accompagnements pris en charge par l’Etat ou d’autres organismes (NACRE, incubateurs, pépinières, accompagnements Pôle Emploi…)
Les autres frais à prendre en compte
Indépendamment des frais d’immatriculation, il y a également toute une série de dépenses à prendre en compte lorsqu’on veut créer une auto-entreprise (également valables pour les autres statuts juridiques).
L’on peut citer notamment :
- Les frais d’installation : loyer, charges ;
- Les frais d’achat de matériel ;
- Les frais de communication et marketing ;
- Les frais de comptabilité : logiciel de comptabilité, expert-comptable ;
- Les frais liés à l’ouverture d’un compte bancaire dédié à l’activité ;
- Les frais d’assurance (responsabilité civile professionnelle, mutuelle, prévoyance…) ;
- Les frais de d’accompagnement et de conseil à la création d’entreprise ;
- Etc.
Cette liste est bien entendu non exhaustive. En tant que futur auto-entrepreneur, c’est à vous d’anticiper vos dépenses en fonction de vos besoins et de ceux de votre activité. Cette étape est très importante car elle vous permet de déterminer le seuil de rentabilité de votre auto-entreprise et d’établir un prévisionnel financier le plus précis possible.
En résumé, créer une auto-entreprise est une solution particulièrement intéressante pour les entrepreneurs souhaitant lancer leur projet rapidement et simplement. Ce statut à l’avantage de présenter un régime fiscal et des démarches administratives facilitées, des cotisations sociales allégées et une gestion comptable simplifiée. En suivant les étapes présentées dans cet article, vous serez en mesure de créer votre auto-entreprise en toute sérénité.
Pour aller plus loin :
- Les étapes pour lancer son entreprise
- Comment créer une SARL ?
- Comment créer une EURL ?
- Comment créer une entreprise individuelle ?
- Comment créer une SAS ?
- Comment créer une SASU ?
- Comment créer une SELARL ?
- Comment créer une SELAS ?
- Comment créer une SCI ?
- Quel accompagnement pour ma création d’entreprise ?
- Comment créer son entreprise quand on est encore salarié ?